La relance de l'importation de véhicules ne pourra intervenir avant mars 2016. Si l'on s'en tient aux déclarations du président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), le recul des importations va se poursuivre dans les prochains mois. «La baisse drastique des importations va continuer de manière mécanique et automatique sur toute l'année 2015, car les commandes ont été arrêtées à partir de fin mars, après l'entrée en vigueur du cahier des charges qui a perturbé nos planifications. Mais à partir du mois de mars 2016, les importations devraient recommencer de manière fluide», a-t-il indiqué hier Sefiane Hasnaoui à l'APS. Ce dernier s'est toutefois abstenu de donner des prévisions pour l'année 2016, mettant en avant «des interrogations persistantes (des concessionnaires automobiles) sur les mécanismes d'application des licences d'importation et les quotas qui auront certainement un impact sur le volume annuel des importations». Selon les données statistiques du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes, la facture d'importation des véhicules a baissé de 30,67% durant les huit premiers mois de l'année 2015, sur un marché où les concessionnaires sont soumis à un nouveau cahier des charges depuis avril dernier. Pour M. Hasnaoui, ce recul «est dû notamment à certaines mesures techniques apportées par le nouveau cahier des charges et un certain flou dans son application qui ont pour conséquence le ralentissement du processus d'adaptation des différents modèles de véhicules à la nouvelle réglementation». Selon le président de l'AC2A, les délais d'adaptation au nouveau cahier des charges régissant l'activité du concessionnaire ont été perturbés par «l'inadéquation de certains éléments techniques» par rapport à leur faisabilité. Il cite comme exemple le stabilisateur de trajectoire (ESC) exigé désormais pour les camions, un des produits les plus demandés par les PME. «Ces questions techniques avec un certain flou ont ralenti l'adaptation des modèles de véhicules au cahier des charges ce qui explique le ralentissement très important des importations», a-t-il affirmé. Un nouveau cahier des charges régissant l'activité des concessionnaires a été promulgué en mars puis modifié en mai dernier pour assainir le marché de l'automobile. Ce dispositif prévoit notamment de nouvelles règles et des équipements de sécurité devant doter les véhicules neufs importés par les concessionnaires agréés. La mise en application de ce cahier des charges a causé le blocage de milliers de véhicules durant des mois au niveau des ports. Cette situation a été réglée en juillet, après la promulgation d'un décret interministériel, selon M. Hasnaoui. «Le glissement de la monnaie nationale face à l'euro et au dollar, le processus de mise en conformité des véhicules au cahier des charges et l'obligation de créer des investissements industriels et semi-industriels introduite par la loi de finances 2014 auront également une influence sur les importations de véhicules en 2016», anticipe-t-il. Ce dernier estime que la hausse sensible des prix des véhicules neufs est due au glissement du dinar face à un panier de devises et aux taxes imposées aux concessionnaires.
