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«On ne doit pas attendre le pouvoir pour faire avancer notre langue»
Entretien avec l'auteur de Tislit N'oughanim
Publié dans El Watan le 21 - 11 - 2015

Outre les causes pour lesquelles il s'est dévoué, Rachid Boukherroub est attiré plus que jamais par le monde de l'écriture. Des projets de romans figurent dans son agenda. Dans l'entretien qu'il a bien voulu nous accorder, il évoque ses prochaines créations, ses sensations et sa perception de la question amazighe.
- Quel est votre sentiment après votre sacre ?
J'ai eu une sensation extraordinaire qu'on ne peut pas décrire. C'était un mélange de joie et de mélancolie. Je tiens vraiment à dédier ce prix à toutes celles et à tous ceux qui ont contribué à ce que tamazight vive et se développe petit à petit. Sans elles et eux, il n'y aurait même pas eu ce roman, ni ce prix. Le moindre écrit dans notre langue est un petit pas vers plus d'acquis pour notre culture et identité. Pour l'officialisation de tamazight, Dda El Mouloud n'a pas commencé par demander l'officialisation à quiconque, mais par travailler. On ne doit pas attendre le pouvoir pour essayer de faire avancer notre langue. On doit l'imposer par la qualité de production en tous genres. Le reste suivra tout seul.
- Comment êtes-vous arrivé au domaine de l'écriture en tamazight, alors que vous êtes dans l'enseignement de philosophie, plutôt en arabe ?
Très tôt, j'ai commencé à écrire en français pour tout vous dire. Or, j'étais tellement gêné que j'ai décidé de m'exprimer dans ma langue maternelle. J'ai senti que je devais m'acquitter d'une dette envers le verbe de ma mère. D'ailleurs, je vous assure que l'âme de la figure maternelle était constamment présente quand j'écrivais. J'entendais sa voix, venant du ciel, me chuchoter à l'oreille, me donner des idées, corriger mon kabyle.
- Tislit n'Oughanim est le titre de votre roman. Pourquoi un tel choix du titre ?
La symbolique du titre correspond parfaitement à l'histoire du roman. Tislit n'Oughanim est une poupée, un jouet. Dans le contexte de ma narration, ce jeu symbolise le fatalisme. Le destin du jouet est toujours entre les mains d'un ou de plusieurs joueurs.
- Si l'on vous demande de résumer l'histoire du livre en quelques mots, que diriez-vous ?
Le livre raconte l'histoire d'une petite fille orpheline, vivant dans un village kabyle durant les années 1970. Elle a vécu une misère de toutes les couleurs et subi une pression de toutes parts, tout le temps dans des conditions socio-économiques très difficiles et socioculturelles très archaïques. Cette situation intenable pour elle, seule avec un enfant à élever, l'a poussée à se révolter. D'abord, contre sa famille et ses proches, qui ont toujours botté en touche quand il fallait la comprendre et la soutenir. Ensuite, contre la société qui l'a condamnée et lui a collé tous les torts, juste parce qu'elle a osé revendiquer son droit à l'héritage.
- Fafuc est-elle un personnage fictif ou réel ?
Les personnages dans mon récit, y compris Fafuc, sont généralement imaginaires. Tislit n'Oughanim est loin d'être un livre biographique. Mais il faut dire que des histoires et des anecdotes, par-ci et par-là, ont été des sources d'inspiration pour moi. Fafuc est donc ce lien entre le fictif et le réel. C'est le fil conducteur qui m'a permis de construire mon conte et donner un rôle bien mesuré à chacun des personnages.
- Vous présentez, certainement aidé par votre observation philosophique, une vision critique d'un certain conservatisme de la société kabyle envers les femmes, notamment durant la période coloniale et post-indépendance. Est-ce le cas aujourd'hui ?
Je suis certainement influencé par la méthodologie philosophique. En revanche, je laisse le soin aux lecteurs de juger mon écrit et le classer en tant que critique sociale pertinente ou pas de la société kabyle. Il est triste, néanmoins, de constater qu'aujourd'hui encore, la femme kabyle et algérienne en général est asphyxiée par le pesant code de la famille. C'est comme si la femme était une citoyenne de seconde zone. Elle souffre d'un manque terrible de liberté de penser et d'agir. Elle est soumise à d'innombrables contraintes, particulièrement le mariage. Chez nous, même quand une femme travaille, souvent c'est une tierce personne qui jouit de sa paie.
- Que comptez-vous faire après ce succès, peut-être inattendu, de votre première tentative d'écriture ?
C'est sûr, je ne veux pas m'arrêter en si bon chemin. L'écho et le bon accueil de mon premier roman m'encouragent à écrire davantage.
Mon deuxième roman est quasi fini et j'ai une idée pour un troisième, toujours en tamazight. J'ai, par ailleurs, un projet de roman en français. Mais chaque chose en son temps.


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