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Rachid Boukheroub, lauréat du prix Assia-Djebar, au Temps d'Algérie :«Les romanciers en tamazight se font rares»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 08 - 11 - 2015

L'écrivain Rachid Boukheroub est lauréat du prix littéraire algérien du roman Assia-Djebar en langue amazighe avec son livre Tisslith N'ou Ghanim (la poupée de réseau) qui a été décerné en marge du 20e Salon international du livre d'Alger (Sila) qui s'est déroulé à la Safex. Dans cet entretien, l'auteur nous parle de son prix et de la langue tamazight qui doit être plus exploitée dans le domaine littéraire.
Le Temps d'Algérie : On vous a décerné le prix Assia-Djebar pour le meilleur livre en tamazight. Premier roman, premier prix, un événement qui marquera votre carrière d'écrivain ?
Rachid Boukheroub : C'est un prix qui m'encourage beaucoup. J'ai participé les années précédentes en tant que visiteur, mais pas en tant qu'auteur avec une maison d'édition. C'est mon premier roman qui a été édité en avril 2015 par la maison «El Amel». J'ai participé à la vente-dédicace au Sila et au concours Assia- Djebar où j'ai pu être lauréat de ce prix symbolique. Juste avant de me remettre le prix, un monsieur est venu me dire qu'il avait lu mon roman, que c'était un très bon travail et c'est là que j'avais compris qu'il était membre du jury, vu que je n'avais aucune information sur la commission. J'étais très content, c'est un sentiment qu'on ne peut pas décrire. Avec ce prix national portant le nom de la grande personnalité qu'est Assia Djebbar, je ne peux qu'être ému, très honoré et très encouragé.
L'écriture pour vous est une passion ou une profession ?
Non, ce n'est pas du tout ma profession. Moi, j'étais enseignant de philosophie pendant dix-sept ans au lycée de Boudjima, puis j'ai pris le chemin de l'administration il y a cinq ans. C'est mon premier livre, j'ai fait des essais quand j'étais jeune, quelques passages, des idées qui n'ont pas mûri et qui n'ont pas abouti à des livres. D'ailleurs, au départ, j'écrivais beaucoup plus en langue française. Puis ces dernières années, je ne sais pas vraiment ce qui m'a attiré vers l'écriture en tamazight. C'était comme un déclic et je me suis mis à l'étudier, et j'ai fini par écrire un roman.
En parlant de votre ouvrage, Tisslith N'ou Ghanim, quel est son noyau ?
Par rapport au sujet traité dans mon roman, ça parle donc de l'histoire d'une fillette kabyle orpheline qui a vécu dans une zone rurale dans les années 1970. Elle a vécu des misères de toutes sortes, la pression sociale, morale et aussi matérielle. C'était la décennie qui arriva juste après l'indépendance, ce qui a fait qu'il y ait beaucoup d'orphelins dans le pays. La plupart des hommes ont quitté le territoire national à la quête d'une meilleure vie et ont émigré dans des pays européens. C'est la femme kabyle qui est restée, et en plus d'être femme, elle était aussi l'homme qui a tout enduré. Ce que j'ai essayé de faire, c'est de rapporter sa colère et sa souffrance à travers ce roman.
Après cette expérience au Sila, pensez-vous qu'il y ait du potentiel dans l'écriture romanesque en tamazight ?
Je n'ai pas rencontré beaucoup d'écrivains en tamazight. J'ai vu quelques livres à l'Edition «Thira», mais il n'y avait pas beaucoup de romans. C'était beaucoup plus des récits, des histoires, des contes, des livres de poèmes. J'ai vu un écrivain - le poète Ahcène Mariche - qui a aussi participé à la vente-dédicace, mais pour le roman en tamazight, ça manque vraiment. Je ne dis pas que j'étais le seul romancier, car j'étais concurrencé par seize autres romans, donc j'étais le 17e, mais on ne peut dire que le roman en tamazight était présent, ce qui nous attriste.
Des écrivains du monde entier ont participé au Sila. Pensez-vous que c'est une occasion qui doit être saisie pour la promotion de la langue amazighe ?
Si on veut vraiment donner quelque chose à cette langue maternelle, si on veut la promouvoir, il n'y a pas mille et un chemins. Il faut écrire et produire.
Pour que la voix de la langue amazighe retentisse au-delà des frontières, il faut profiter des occasions comme ce salon. C'est intéressant, le Sila. Il y a une cinquantaine de pays étrangers qui ont participé avec la presse étrangère, avec les médias, donc je pense que c'est important. Les jeunes Kabyles doivent penser à écrire. Ils ne doivent plus hésiter. Il ne faut pas que l'individu se fige sur la pensée de ne pas avoir de bonnes idées.
Ils doivent écrire tout ce qui leur vient en tête. On ne doit plus se baser sur l'oralité et se contenter de la reprendre. Oui, c'est vrai que c'est intéressant, même important pour préserver le patrimoine culturel amazigh, sauvegarder ce que nous avons, mais ce qui manque chez nous, c'est bien la créativité. Il ne faut pas tomber dans la facilité et ne reprendre que ce que nos grand-mères nous ont raconté. Je ne suis pas contre cela, car le passage de l'oralité à l'écriture en tamazight est très important. Il ne faut pas non plus en rester là. Il s'agit d'apporter du nouveau. Nous devons avoir des romanciers, des historiens, un peu de tout, ce qui va nous permettre de bâtir une civilisation.
Entretien réalisé


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