En l'absence de textes d'application du PDAU, la régularisation des constructions inachevées est compromise. Quelque 8000 dossiers ont été déposés au niveau de l'APC de Bordj El Kiffan dans le cadre de la régularisation des bâtisses et constructions inachevées. D'après le président de la commission de l'urbanisme, Akli Seddik, «l'opération se déroule dans des conditions optimales. L'APC continue de recevoir les dossiers des demandeurs de régularisation», confie-t-il. «Les dossiers sont traités une première fois au niveau de l'APC. Ils sont ensuite transférés à la commission de daïra qui est seule habilitée à trancher quant à leur conformité avec les orientations de l'instruction 08/15», poursuit-il. Si le nombre de dossiers déposés au niveau des services de l'APC est important, il n'en demeure pas moins que le traitement de ces dossiers au niveau de la daïra est marqué par des lenteurs pénalisantes pour les demandeurs. Selon M. Seddik, ces lenteurs sont dues au fait que la commission de daïra refuse d'approuver les demandes de régularisation qui ne sont pas conformes au Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU). «Les décisions de refus émises par la commission de daïra sont motivées par le fait que les dossiers de régularisation fournis par les demandeurs ne sont pas conformes aux dispositions du PDAU. La majorité des dossiers rejetés l'ont été pour cause de situation des bâtisses dans des zones non urbanisables», assure-t-il. Les responsables au niveau des APC attendent toujours les textes d'application du PDAU. «Nous sommes dans l'attente de la promulgation des textes d'application qui vont permettre à la commission de daïra de valider les dossiers des demandeurs de régularisation», affirme notre interlocuteur. La commune de Bordj El Kiffan a subi des années durant une dilapidation programmée de son patrimoine agricole, notamment durant la décennie noire. Les responsables qui se sont succédé à la tête de l'APC ont attribué des lots de terrain à tort et à travers. 80% de la superficie de la commune a été urbanisée au détriment de l'agriculture, particulièrement durant la période des DEC. Des terres agricoles ont été transformées en lotissements d'habitation sans qu'elles ne soient officiellement transférées du domaine agricole au domaine urbain. La commune de Bordj El Kiffan se retrouve dans une anarchie poignante dans le domaine de l'urbanisme. Des lotissements tentaculaires ont vu le jour en l'espace de quelques années seulement. Les infrastructures de base et les équipements publics n'ont en parallèle pas suivi. Des zones d'habitation gigantesques ont été improvisées sur le territoire de la commune. Elles sont caractérisées par une absence totale de structures devant répondre aux besoins des habitants, telles que les centres de santé, les centres culturels, les bureaux de poste, les établissements scolaires ou encore les lieux de détente et les espaces verts.