La décision de revoir à la hausse le prix des carburants risque de pénaliser les usagers des transports publics et privés. Pour des millions d'Algériens, le 1er janvier rime avec nouvelles résolutions ainsi que des changements divers. Le 1er janvier a également été cette année le point de départ de nouvelles mesures pas tout à fait du goût des automobilistes, en particulier les professionnels du transport. Les stations-service affichent discrètement les prix qui ont significativement augmenté. Les prix, qui viennent d'augmenter, vont, selon toute vraisemblance, influer sur le coût du transport, qu'il soit privé ou étatique, bus ou taxi. Pour les nombreux chauffeurs de bus de la capitale, l'augmentation devrait arriver prochainement. «Nous pensons que l'augmentation variera entre 5 et 10 DA par place. Seul un arrêté du ministère des Transports devrait confirmer cette information et nous donnera également l'aval pour l'application des nouveaux tarifs», explique M. Aïssa, chauffeur de bus à la station Aïssat Idir, qui ajoute : «Avant d'appliquer les nouveaux tarifs, la loi m'oblige à afficher à l'intérieur du bus l'application imminente des nouveaux prix dans le but d'informer les usagers. Tout ceci doit se faire une semaine avant la mise en application de cette hausse.» Selon notre interlocuteur, des chauffeurs de bus peu scrupuleux auraient appliqué de nouveaux tarifs arbitrairement. Dans la périphérie d'Alger, particulièrement dans des localités telles que les Eucalyptus et Baraki, des chauffeurs de bus ont pris la décision d'appliquer la hausse de la tarification sans attendre les directives de la tutelle des transports. «Aux Eucalyptus, dans la station de bus, plusieurs chauffeurs ont augmenté le prix du ticket de 10 DA», reprend notre interlocuteur. L'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) n'a pas, quant à elle, encore augmenté ses tarifs. Selon toute vraisemblance, les prix seront maintenus à 20 DA à l'intérieur d'Alger et 30 DA pour les bus reliant la périphérie de la capitale, à l'instar de Khraïcia et Birtouta. Le guichetier de l'Etusa, à la station de bus de Aïssat Idir, vend les tickets au même prix qu'avant l'augmentation du prix des carburants. «Les prix changeront dès que nous recevrons l'ordre du ministère des Transports», affirme le guichetier. Ce dernier souligne que toute augmentation avant une décision officielle est un vol à l'encontre des passagers. «Aucune note n'a été adressée aux chauffeurs de bus pour augmenter les prix, mais à Gué de Constantine de nombreux chauffeurs n'ont pas hésité à rajouter 10 DA», s'indigne-t-il. Les chauffeurs de taxi ont également leur mot à dire. De nombreux chauffeurs montrent des signes d'inquiétude en ce début d'année. Si depuis quelques mois ces derniers affirment qu'il y a un manque à gagner significatif et l'absence de clientèle, ils se demandent maintenant que va-t-il se passer durant les mois à venir. Abdelkader Bouicha, représentant de l'Union nationale algérienne des taxis, garantit que les changements des tarifs attendus devraient influer négativement sur la recette journalière du chauffeur. Selon lui, «la loi précise que pour les chauffeurs de taxis, les tarifs doivent être revus à la hausse tous les deux ans. Or le dernier changement apporté fut en 2003. C'est scandaleux !» Notre interlocuteur a également mentionné la nécessité d'instaurer une augmentation pour les conducteurs des taxis collectifs. «Ils ne prennent que 20 DA par place depuis de nombreuses années, ils n'arriveront jamais à joindre les deux bouts», explique-t-il. Il conclut en proposant l'instauration d'une remise : «Il faut suivre nos homologues européens qui sont arrivés à mettre en place un système de remise dédiée aux chauffeurs de taxi pour protéger les intérêts de la clientèle.»