Les habitants de la cité des 72 logements à Sedrata ont dévoilé, à travers une doléance adressée aux autorités locales (copie remise à El Watan), l'absence de commodités et l'état lamentable des bâtiments dans lesquels ils vivent depuis deux décennies. Attribuées en 1995 dans le sillage d'une politique de replâtrage et d'apaisement social dans un contexte de fragilité institutionnelle, ces unités résument aujourd'hui toute la gabegie d'une époque. Les récentes intempéries ont, comme chaque année, apporté leur lot de misères pour ces familles, modestes dans leur majorité. Les effritements constatés de visu au niveau des immeubles ne laissent aucune équivoque quant à la qualité du bâtiment. Les fissures et les façades sclérosées, les affaissements et l'absence d'étanchéité, prouvent toute la faiblesse des structures concernées. Idem pour les monticules d'immondices, des matériaux de construction et d'un fatras d'objets hétéroclites charriés par les eaux pluviales. «Les infiltrations des eaux dans les appartements et les étangs qui décorent notre cité n'ont jamais suscité la moindre réaction de la part des responsables malgré nos doléances», a déclaré le chef de file des habitants mécontents. Ses dires sont confortés par une correspondance où ces derniers brossent un bilan sombre de la situation. «Nous constatons avec amertume le bitumage des chaussées dans les cités habitées par les nantis de la ville alors que la notre reste boueuse et sans aménagement urbain(…) ni trottoirs, ni aire de stationnement ou de jeux pour les enfants, ni le moindre espace vert. Bref, une cité-mouroir car même le qualificatif de cité-dortoir ne sied plus», ironise un autre habitant. La prolifération des chiens errants et des rongeurs, l'absence de l'éclairage public, l'insécurité, l'isolement et le manque des moyens de transport font partie du canevas de griefs dressés par les mécontents.