Mon fils est en classe du cycle primaire. Il porte un cartable trop lourd pour sa capacité physique. Chaque matin, il se voit obligé d'y fourrer tous les livres scolaires. Je le vois souffrir à le traîner ainsi tout le long du trajet maison-école. N'y a-t-il pas une solution ? Je propose que chaque classe dispose d'une armoire qui se ferme à clé. L'enseignant y déposera les manuels que les élèves reprendront le lendemain matin. Réponse : Vous posez là une question pertinente. Elle est récurrente dans les systèmes scolaires des pays à forte centralisation. C'est le cas de la France qui nous a refilé beaucoup de choses en héritage. Dans ce pays, la sonnette d'alerte a été, depuis longtemps, tirée par différentes parties concernées par la scolarité. Elles dénoncent l'embouteillage des emplois du temps, conséquence de la surcharge des programmes, elle-même générée par une certaine conception de l'éducation scolaire. Les spécialistes en hygiène scolaire fixent le poids maximal du cartable au 1/10e du poids de l'enfant. Si votre enfant possède un cartable de 10 kg cela voudrait dire qu'il pèse au bas mot : 100 kg. La solution que vous préconisez a déjà connu ses heures de gloire dans le temps jadis. L'élève ne prenait avec lui que le (ou les) livre(s) dont il a besoin pour le lendemain. Il les utilise pour réviser ou faire à la maison les exercices donnés. A l'époque, il fallait gérer la pénurie en manuels. C'était une réponse appropriée que venait compléter le talent et l'engagement des enseignants. Ces derniers veillaient au bon usage du manuel en l'enrichissant par un apport personnel qui évitait à l'élève de devenir l'esclave du livre. On ne doit pas cacher la vérité : les enseignants se donnaient corps et âme à leur métier. Ils passaient leur temps à préparer les cours du lendemain et à élaborer des devoirs de maison adaptés aux contraintes du manque de livre. Le fond de la classe était orné de cette armoire qui attirait les regard des élèves dès l'entrée dans le local. Ils attendaient avec impatience le geste familier, celui de la clé que glisse le maître dans la serrure. Encore une fois, il ne s'agit pas là de la solution rêvée. L'idéal serait que chaque élève dispose de ses livres dans des conditions qui ne soient pas contraignantes. Pour ce faire, une seule issue : un réaménagement vers plus d'assouplissement des programmes et des emplois du temps. La saine pédagogie nous recommande d'enseigner peu mais bien et d'éviter ainsi les bourrages de cartable, d'emplois du temps et… de crâne.