Les chauffeurs de taxi de la ville de Aïn Témouchent ont mis à exécution leur préavis de grève rendu public le 12 du mois courant. Ils revendiquent l'augmentation de 50 à 70 DA la course en zone urbaine où ils activent, cela dans la suite logique des augmentations des tarifs consenties par le ministère. Une rencontre avec le directeur de wilaya des transports n'a pas réussi à aplanir le différend dans la mesure où leur interlocuteur leur a exigé le recours au taximètre pour la tarification. Très remontés, ayant cessé toute activité, les chauffeurs de taxi se sont regroupés en sit-in face à la direction des transports. Pestant contre le fait que le responsable en chef du secteur n'a pas daigné, selon leur expression, descendre voir ce qu'il en était et les écouter, ils dénoncent le fait que l'on veuille imposer la course au compteur en la seule wilaya de Aïn Témouchent parmi les 46 wilayas qui n'en usent pas puisqu'il n'est obligatoire qu'à Oran et Alger : «A Beni Saf, ils ont augmenté de leur propre chef le tarif et personne ne les a inquiétés. Seulement, comme il y a un seul inspecteur pour la wilaya et nous, nous sommes à sa portée de main, eh bien, on paye pour tous. Savez-vous aujourd'hui qu'on devait passer 80 d'entre eux en commission de discipline en raison d'une absurdité consistant à nous verbaliser lorsqu'on prend en charge un client à partir de la gare routière. En déposer un d'accord, mais ne pas en prendre, non ! Le conseil de discipline a été finalement reporté.» Rencontré, le DW des transports explique que les grévistes veulent en fait concilier deux modes d'exploitation, celui du transport collectif avec itinéraire fixe et celui de la course avec tarif au compteur. Pour le premier, il est à 25 DA la personne. Or, il se trouve qu'en appliquant à la place du second cas, celui de la course, un forfait à 50 DA, des dérives ont été constatées, en particulier celui du jumelage des courses (prendre 2 clients payant chacun 50 DA) : «Il n'est pas question que nous accédions à une exigence qui n'est pas conforme à la réglementation. Or, une circulaire datant de 2013 impose le recours au taximètre en zone urbaine pour la course ! Elle avait été gelée le temps que tous les chauffeurs de taxi disposent d'un taximètre, ce qui est le cas aujourd'hui à Aïn Témouchent. De toute façon, nous avons soumis la question au ministère et nous attendons sa réponse.» Par la voix de leur porte-parole, les chauffeurs de taxi ont donné un délai de dix jours pour une réponse, auquel cas ils entreraient en grève pour trois jours.