Avec l'avènement des nouvelles technologies et le succès grandissant des réseaux sociaux, un nouveau phénomène a vu le jour : l'e-beauté. Il suffit de mettre en ligne un blog, qui est en ce moment à la mode, et surtout gratuit, pour révéler les secrets et les astuces de beauté, comme réussir son maquillage, sa coloration ou sa coiffure, ou encore la manière d'utiliser un matériel spécifique, tel que les lisseurs ou les sèche-cheveux. Bien qu'il soit très en vogue partout, ce phénomène peine à trouver sa place chez nous. Néanmoins, certaines personnes ont flairé le bon coup et ont investi le terrain encore vierge et très porteur. Pour connaître l'influence de ce phénomène chez nous, on s'est rapprochés de quelques visiteurs et participants au 14e Salon international Jouvençal, organisé par Krisalid'or communication, depuis lundi, au Centre de conventions d'Oran. Lynda, esthéticienne, nous dira : «Je viens de découvrir cette grande tendance. Même si je trouve le concept très sympa, je trouve ça dommage que n'importe qui puisse donner des conseils. Certaines «youtubeuses» recommandent des fois des produits à base d'ingrédients ultra-nocifs, des régimes dangereux, donnent de faux conseils. Je suis esthéticienne et quand je vois des vidéos pareilles, ça me révolte un peu. Les vidéos ne remplaceront jamais la technique du maître». Pour Mme Boukhari, qui représente la direction de la formation professionnelle, «la beauté est un secteur dynamique, où les vidéos ne remplaceront jamais le côté humain». Et d'ajouter : «C'est pourquoi Jouvençal consacre, à chaque édition, une partie de son programme aux animations, comme le «Canal beauté» avec des communications sur le domaine de la beauté et du bien-être et le «Beauty show» animé tous les jours par des professionnels de la beauté qui font découvrir au public la fashion, la coiffure et l'art du maquillage». Mme Boukhari, qui supervise un stand dédié au métier de la beauté et de la forme a ajouté : «Nos stagiaires sont formés dans plusieurs domaines, chimie, cosmétologie, anatomie, dermatologie, législation, stylisme, modélisme, entre autres, pour bien maîtriser leur métier. Il s'agit de stages théorique et pratique et d'émersion professionnelle». Des conseils sur Internet Sur ces blogs, certaines donnent des conseils sur les problèmes de peau. N'étant pas diplômées, il semble naturel de remettre en question la légitimité de leurs conseils. Elles ne font, en effet, référence qu'à leur propre expérience, à d'autres vidéos ou encore à des informations qu'elles ont elles-mêmes trouvé sur internet. De son côté, Asma, étudiante, qui a déjà tenté cette expérience, nous dira : «Le virtuel ne m'importe pas. Mais comme je suis étudiante, je n'ai pas assez de moyens pour me faire belle, j'essaye de trouver des recettes sur le net à base d'ingrédients déjà disponibles dans ma cuisine. Mais, une fois j'ai eu une mauvaise aventure quand j'ai appliqué un gommage à base de sucre et j'ai commencé à frotter mon visage, j'ai d'abord senti que ça me brûlait, mais ce n'est qu'en l'enlevant que j'ai vu comme mon visage était irrité. Je ne pense pas que ce gommage dont j'ai trouvé la recette sur un blog soit recommandé… et depuis je fais très attention». La fiabilité des trucs et astuces des blogs peut donc être mise en doute. En dehors de l'Algérie, des «youtubeuses» qui ont déjà une réputation, reçoivent des produits de la part de plusieurs grandes marques. Nouvelle forme de promotion et de vente de produits de beauté. Ainsi l'e-beauté est devenu, en quelques années, la nouvelle bulle mondiale en matière de cosmétiques. Pour revenir à Jouvençal, qui sera clôturé le 11 mars, une cinquantaine de firmes spécialisées dans le créneau cosmétique et de la mise en forme, représentant une quinzaine de pays (France, Tunisie, Italie, Japon, Allemagne, Espagne, Suisse, USA, Turquie) ainsi que l'Algérie exposent leurs produits. Dans ce contexte, l'industrie polonaise des produits de beauté est représentée par trois grandes sociétés spécialisées dans la fabrication de produits cosmétiques naturels et de label «bio», sous l'égide du service de la promotion du commerce et des investissements de l'ambassade de Pologne en Algérie.