Boudjemaa souligne l'attachement constant de l'Algérie à l'actualisation de sa législation en phase avec les évolutions nationales et internationales    Déplacement forcé des Palestiniens: l'ONU met en garde contre un "nettoyage ethnique" en Cisjordanie occupée    Madani Namoun inhumé au cimetière de Garidi à Alger    Prévention des feux de forêt: le ministère de l'Intérieur appelle les citoyens à signaler immédiatement tout départ de feu    Décès du journaliste, romancier et critique de cinéma, Djamel Eddine Merdaci    Alger: lancement d'une nouvelle ligne entre Bous Ismail et Ben Aknoun    L'ONU exprime son inquiétude quant à l'escalade de la violence au Soudan    CAN-2024 féminine: double séance d'entraînement pour les Algériennes    Grand Prix de Brescia (800 m): nouveau record personnel pour Gouaned    CAN Féminine 2024: N'Gazi, élue meilleure gardienne de la phase de groupes    Algérie-Chine: un accord-cadre de coopération pour la promotion numérique des produits touristiques    Usine Fiat d'Oran: les travaux d'extension ont atteint 85%    Forte vague de chaleur et pluies orageuses dans plusieurs wilayas    Le président de l'APN présente ses condoléances suite au décès du journaliste Ali Draa    La suspension de l'accord UE-entité sioniste est dictée d'abord par le droit international    Décès du journaliste Ali Draa: Le ministre de la Communication présente ses condoléances    La Direction générale de la communication à la Présidence de la République présente ses condoléances suite au décès du journaliste Ali Draa    L'Algérie accueille la première édition    Le roi du Maroc participe à la profanation de la mosquée Al Aqsa    Vers un nouveau contrat social au Maghreb ?    Quelles sont les raisons et les impacts de la baisse des réserves de change de l'Algérie de 2010 à juin 2025 ?    Arrivée d'enfants de la communauté nationale à l'étranger    Vivez une nouvelle ère de l'IA avec l'Intelligence Affectueuse de LG    «Nous jouons pour une nation»    «Une mémoire impérissable et un peuple invincible»    « Fier d'entonner, encore une fois, l'hymne national algérien ici en France... »    Décès du comédien Madani Namoun    Début de l'activité annuelle des « bains de sable » à Foggaret-Ezzoua    Sur la voie de la fidélité    Un chef d'oeuvre architectural unique    L'Algérie accueille les Jeux scolaires africains du 26 juillet au 5 août 2025    M. Attaf reçoit son homologue belge    La date des préinscriptions des nouveaux bacheliers annoncée    Trump entre le messianisme, le business, le pillage de la Palestine et le massacre des Palestiniens    Sortie de promotions de l'Académie militaire de Cherchell    Confiance totale en nos capacités et en nos ressources    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Lorsque la réalité contredit le discours officiel
Labellisation de huile d'olive
Publié dans El Watan le 21 - 03 - 2016

Je m'étais engagé, il y a quelques années, dans le processus de labellisation de huile d'olive que je produis, après plus de 15 longues années de recherches.
Je fus assisté par un expert en oléiculture d'Aix-en-Provence, également membre très influent au Conseil Oléicole International, lequel décide des règles de commercialisation de l'huile d'olive dans le monde. A la dégustation, lors d'une manifestation agricole à Béjaïa, cet expert fut profondément séduit par l'étonnante richesse aromatique de mon produit : on y retrouve les goûts d'artichaut, du pin d'Alep, de la pomme Golden, ainsi que de l'amende douce. Il a aussitôt saisi le ministère de l'Agriculture de l'époque pour entamer les démarches nécessaires. La labellisation dépendait des résultats de l'évaluation de la traçabilité de l'olivier qui devait s'étaler sur 5 ans. Et, à sa grande surprise, l'expert européen sera invité à abandonner le projet et à quitter le pays pour des raisons, à ce jour inexpliquées». Ce témoignage de Lhacene Messak, un oléiculteur basé dans la zone industrielle de Berrahal, illustre, à bien des égards, l'étendue du fossé qui sépare le discours officiel de la réalité du terrain.
D'un côté, nos décideurs juraient, et jurent encore, comme des troupiers que tout est mis en œuvre pour promouvoir les exportations algériennes hors hydrocarbures, de l'autre, est systématiquement étouffée toute initiative allant dans ce sens. Sinon comment peut s'expliquer l'attitude curieuse de ceux qui étaient censés ouvrir toutes les portes à un projet d'une telle importance ? D'autant que, au même titre que ses collègues, près d'une trentaine, de Bouira, Jijel, Tizi Ouzou et Béjaïa, l'ambition de cet oléiculteur qui est également propriétaire de l'oliveraie exploitée - 6000 oliviers greffés - ainsi que d'une usine de trituration d'une capacité de 18 q/h, consistait à en faire «la locomotive pour relancer la labellisation des régions, comme ce fut le cas pendant la période coloniale», nous dit-il. La finalité étant d'imposer une huile d'olive algérienne dotée d'un label AOC (Appellation d'origine contrôlée) sur un marché international de plus en plus exigeant.
Les variétés existantes, notamment à l'Est du pays, sont susceptibles de faire de cette ambition une réalité. Parmi les meilleures, disponibles dans les régions de Annaba, El Tarf, Skikda et des Aurès, «on retrouve la blanquette et la rougette, d'où peuvent être extraits jusqu'à 20 à 25 litres par quintal d'olives fraîches.
La Chemlal est une autre variété à même de produire 17 à 20 l/q. Il y a également Ferken des régions de Tébessa et Khenchela. Réputée pour son excellente qualité, on peut y extraire jusqu'à 30 l/q», détaille M. Messak qui affirme être disposé à mettre son usine et son oliveraie au service de la recherche scientifique ainsi que de la formation professionnelle, et ce, à titre gracieux (il a déjà assisté dans leurs travaux de recherches en oléiculture plusieurs doctorants dont 4 issus des universités d'Annaba et Skikda). A ses yeux, les études de l'impact de l'évolution des habitudes de consommation sur la demande en huile d'olive dans différentes régions du pays ont fait ressortir l'importance majeure de l'introduction du processus label de qualité. En effet, explique M. Messak, «notre pays a perdu tous les labels de qualité qui existaient avant 1962.
Aucun effort n'a été fait pour les reprendre. Pourtant, gagner les faveurs des consommateurs européens ou d'autres contrées, notre huile d'olive en est capable. Nous pouvons même se faire une place de choix sur le marché international vu la faible consommation locale annuelle, soit moins d'un litre par habitant. Ce qui offre à l'Algérie des débouchés sûrs à l'export. Il suffit de penser à la labellisation et l'augmentation du volume de production pour y parvenir.» En effet, sauf saison exceptionnelle, où la production peut atteindre les 30 000 t, l'oliveraie algérienne estimée à 20 millions d'arbres - une superficie de près de 250 000 ha - génère actuellement une production d'huile d'olive se situant autour de 9000 à 15 000 t et environ 9000 t d'olive de table.
Cette oliveraie se compose pour l'essentiel de la variété Chemlal à 30%. Grande productrice d'huile et dont la vigueur lui permet de tirer partie des sols pauvres, explique Akli Moussouni, expert en oléiculture, cette variété s'étend du mont Zakkar à l'Ouest et aux Bibans à l'Est. Quant à la Sigoise, 20% des surfaces cultivées, on la retrouve dans l'Oranie et, plus particulièrement à Sig, d'où son nom. «Excellentes olives de conserve, qui avaient acquis, par le passé, un droit de cité sur le marché international, ces deux variétés cohabitent avec une multitude d'autres : locales (Azzeradj, Limli, Bouricha…) et étrangères (Cornicabra, Sevillane, Blanquette, Lucques, Picholine)», ajoute-t-il. Cependant, en matière de qualité, beaucoup reste à faire. Pour lui, l'introduction de ce produit sur le marché international reste tributaire du respect de normes drastiques de qualité, dont notamment la conduite culturale et le taux d'acidité. Ces normes sont définies par le Conseil oléicole international (COI).
Ainsi, la labellisation demeure la contrainte majeure à laquelle se heurtent les oléiculteurs et elle est essentiellement due à l'absence d'un organisme de certification exclusivement dédié à la filière huile d'olive. C'est justement parce qu'il y a pensé depuis plusieurs années que le voisin de l'Est a réussi à installer confortablement son huile d'olive sur le marché international, européen en particulier. En témoigne : l'UE - qui exporte de l'huile d'olive vers l'Algérie - a importé quelque 145 000 t d'huile d'olive tunisienne en 2014/2015 contre 32 000 t en 2013/2014 et 111 400 t en 2012/2013. Ainsi, au moment où les oléiculteurs tunisiens ont quadruplé leurs ventes à l'étranger, tirant profit de la pénurie européenne provoquée par la bactérie ayant infecté les oliviers en Italie et la sécheresse qui a frappé l'Espagne, les quelques tentatives algériennes à l'export ont rarement franchi le seuil des… 2 q si ce quasi nulles, et ce, malgré la diversité variétale, les possibilités de renforcement des vergers et les milliards de dinars engloutis dans des programmes agricoles stériles.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.