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Célébration de la liberté d'expression
Tahar Houchi. Directeur artistique du FIFOG
Publié dans El Watan le 27 - 03 - 2016

Le Festival international du film oriental de Genève (FIFOG) aura lieu du 11 au 17 avril 2016, dans quelque 20 lieux du bassin lémanique. Fort du soutien d'une centaine de partenaires, il présente quelque 120 films célébrant la liberté. Aux projections s'ajoutent des débats, des colloques, une exposition artistique, des programmes scolaires et des ateliers de formation audiovisuelle. Plusieurs prix, dont des FIFOG d'or et d'argent, seront décernés.
Le Fifog est placé sous le patronage de la commission suisse de l'Unesco...
Oui, le Festival jouit de ce prestigieux patronage. On ne reçoit pas d'argent. Mais cela ajoute de l'intérêt et de la crédibilité à notre manifestation. Aussi, il met en valeur la portée intellectuelle et culturelle de ce projet qui n'est pas toujours aidé à sa juste valeur. Autrement, le festival est porté par plus de 100 partenaires nationaux et internationaux, dont le journal El Watan.
Un festival célébrant la liberté… d'expression artistique...
Pas seulement. De toute façon, la liberté artistique implique la liberté d'expression sous toutes ses formes. Il peut s'agir d'une revendication ou d'une mise en scène d'une quête de liberté qui anime les humains. Derrière chaque conflit et chaque guerre, la liberté est en jeu. Et la liberté en Orient, notamment dans les pays du Levant, violentés et ensanglantés, revêt un sens particulier.
Est-il absurde de revendiquer la désinvolture quand des vies sont quotidiennement fauchées massivement ? Les réalisateurs qui présentent leurs films à la 11e édition du FIFOG trouvent légitime cette revendication. Nous pensons avec eux que devant le chaos, l'absence de sens et la mort, l'art reste la voie du salut. Avec eux et Victor Hugo, nous hurlons : «Sauvons la liberté ! La liberté sauvera le reste !»
La Syrie, le Liban, la Palestine et l'Irak seront mis à l'honneur parmi la centaine de films...
Les quelque 120 films retenus composent un programme diversifié. Il contient un focus sur les cinémas des pays du Cham (Levant) : Syrie, Liban, Palestine et Irak. A travers ce panorama, c'est la résistance, la défense de la liberté et la célébration de l'art face aux cris triomphalistes et éphémères de la sauvagerie qui sont mis en lumière. Une note de finesse dans un monde de barbares.
Chaque année, le FIFOG met à l'honneur le cinéma d'une région ou d'un pays. Après les pays du Golfe, d'Afrique du Nord et la Syrie, le festival jette son dévolu sur la prolifique production cinématographique des pays du Levant, appelé aussi en arabe le Cham, rendus très visibles par la triste actualité.
En donnant de la visibilité à la Syrie, au Liban, à la Palestine et à l'Irak, le FIFOG veut clairement contrebalancer dans l'esprit des festivaliers l'horrible image qu'imposent les barbares par des regards artistiques prônés passionnément par des semeurs d'espoir. Ainsi, il affiche le 7e art comme un moyen de résistance à la violence.
Cette volonté acharnée de recherche de la liberté sonne comme une note de finesse dans un monde où les sauvages dictent leur loi. Aussi, ce programme de films, tous genres confondus, vient rappeler, si besoin est, la dynamique cinématographique et créative qui caractérise ces pays malgré les fortes turbulences qui les secouent. Enfin, la diversité thématique et formelle des cinémas de ces pays par rapport au reste de l'Orient suscite curiosité et invite à l'exploration.
A travers ce collier de films, reflet de souffrances et de joies, de colères et de paix, des tendances liberticides et de soif irrépressible de liberté, malgré la menace de la violence aveugle, c'est le Levant dans tous ses états que le FIFOG veut partager avec son cher et fidèle public. Aussi, l'Algérie participe avec plusieurs films, dont des films amazighs que le festival aligne depuis plusieurs années.
Un rendez-vous promouvant aussi la diversité, le dialogue interculturel…
Nous sommes dans une ville interculturelle. Il est dans l'ordre naturel des choses que le festival propose une vision globale et diversifiée de la réalité. Aussi, la ville de Genève a été un haut lieu de négociation, où la démonstration que les conflits se règlent à travers le dialogue a été faite plusieurs fois dans l'histoire. Le défi du FIFOG est de présenter une région sans tomber ni dans l'idéologique homogénéisant des Orientaux ni dans la regard fantasmagorique idéalisant des Occidentaux.
Je l'ai déjà dit dans les colonnes de votre journal, il faut repenser les rapports de l'Orient et de l'Occident. Les écrits les plus sérieux sur cette question ayant structuré les visions des deux côtés sont infestés de clichés et de raccourcis. Prenez l'exemple de l'amazighité : au moment où même les dures idéologies officielles, au Maroc et en Algérie, mutent et reconnaissent cette composante, aussi paradoxal que cela puisse paraître l'Occident, même les milieux universitaires, continue à parler de ces identités multiples comme un bloc arabe monolithique. Le festival est donc là pour rappeler quelques notions élémentaires.
L'édition de cette année est présidée par la célèbre romancière algérienne Ahlam Mosteghanemi…
Après la regrettée Edmonde Charles-Roux, ex-présidente de l'Académie Goncourt (2013), Tahar Ben Jelloun (2014) et Adonis (2015), le
FIFOG est heureux de confier la présidence d'honneur du 11e FIFOG à la célèbre romancière algérienne Ahlam Mosteghanemi. Pour rappel, elle a été l'une des 10 femmes les plus influentes du monde arabe en 2006, selon le magazine Forbes, qui a écrit : «Les créateurs arabes migrent en nuées à la recherche d'une terre de liberté, car cette dernière est la sœur de la création. C'est le ciel sans qui le créateur ne peut voler». Dans ce sens, elle est heureuse de contribuer à rendre ce ciel plus clément en participant au prochain FIFOG.
Vous rendez hommage au légendaire acteur égyptien Omar Sharif...
La disparition de cette légende du cinéma nous impose un hommage, aussi modeste soit-il. Le 11e Festival international du film oriental de Genève rend hommage à l'éminent acteur égyptien Omar Sharif, décédé le 10 juillet 2015, au travers de 9 films. Sa mort marque la fin d'une carrière de plus de 70 films et de nombreuses récompenses. Pourtant, rien ne le prédestinait à devenir cette légende qui s'est imposée aussi bien sur les écrans d'Orient que ceux de l'Occident.
Michel Dimitri Chalhoub, de son vrai nom, né en 1932 à Alexandrie, a été découvert par le cinéaste Youssef Chahine, qui l'a fait jouer dans Le Démon du désert (1954). Fraîchement baptisé Omar Sharif, l'artiste, diplômé en mathématiques et en physique de l'Université du Caire, et qui a étudié à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art de Londres, rencontre l'actrice Faten Hamama sur le tournage. Les deux vedettes tombent amoureuses l'une de l'autre. Omar Sharif se convertira à l'islam afin de l'épouser avant de divorcer en 1968.
Pour célébrer le génie de cet acteur, véritable pont entre l'Orient et l'Occident, le FIFOG présente 9 de ses films retraçant les 3 principales étapes de sa carrière : l'égyptienne, l'internationale et son retour au bercail : Nos plus beaux jours (1955), Lutte sur le Nil (1959), Le Fleuve de l'amour (1961), Nous, les étudiants (1960), Le Marionnettiste (1989), Lawrence d'Arabie, Docteur Jivago et Ibrahim et les Fleurs du Coran.
L'affiche du Fifog 2016 est à l'effigie de Laëtitia Eïdo dans Fadhma N'Soumer de Belkacem Hadjadj. Un choix «cinégénique»…
Un beau visage de cinéma aide toujours dans la communication et la séduction. Cette belle actrice nous a offert cette opportunité. Mais pas seulement. Nous avons commencé à travailler sur notre programmation axée sur la thématique de la liberté depuis presque une année.
Or, dans un programme, le film d'ouverture est une pièce maîtresse. Il faut un film symbolisant la thématique et qui soit fédérateur. Un film algérien dont le cinéma souffre et se bat contre toutes sortes de contraintes et un personnage historique, Fadhma N'Soumer, qui a guerroyé contre le colonialisme pour défendre sa liberté et imposer la paix, répond à cette attente.
Et pour couronner le tout, un joli visage d'une jeune actrice qui déploie ses forces à défendre sa liberté d'actrice et de femme dans un monde, le moins que l'on puisse dire dominé par la dureté, correspond parfaitement à la thématique de la liberté de plus en plus menacée, que nous avons voulu célébrer.


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