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Dégradation et gestion hasardeuse
Cimetières de la capitale
Publié dans El Watan le 04 - 05 - 2016

Les cimetières ont perdu de leur sacralité sous l'effet de la décrépitude et du laisser-aller.
La gestion des cimetières dans la capitale est loin d'être efficace. Ces lieux de sépulture sont livrés à la dégradation et aux actes de vandalisme. Les APC ont démontré depuis longtemps leur incapacité à gérer les cimetières, qui se dégradent de jour en jour. Tout compte fait, les cimetières et les lieux de sépulture sont devenus le cadet de leurs soucis. A part les agents de gardiennage qui sont affectés par les APC, aucune autre tâche n'est assurée. L'absence d'entretien et la dégradation se sont généralisées dans la plupart des cimetières de la capitale, d'où l'urgence d'une prise en charge par les pouvoirs publics, devant leur redonner un semblant de sacralité.
Dans une ultime tentative pour régler le problème, les pouvoirs publics ont décidé de transférer une quinzaine de cimetières gérés jusqu'ici par les APC aux pompes funèbres, en vue de leur assurer une prise en charge convenable. Les responsables locaux au niveau des APC étant occupés ici-bas à satisfaire leurs propres intérêts, les cimetières et les lieux de sépulture ont été relégués au second plan.
Les exemples qui illustrent cette situation de décrépitude ne manquent pas. A Beni Messous, la dégradation a atteint tout le périmètre du cimetière, lui conférant des allures de champ bombardé, tant il est ponctué d'excavations et de tranchées. Les herbes folles envahissent les moindres parcelles, si bien que par endroits, il devient impossible de distinguer les tombes.
Tout au long de la clôture, qui est dépourvue de peinture, des sillons ont été creusés probablement par un engin de travaux publics, obstruant le passage aux visiteurs. Des amas d'herbes entassés entre les tombes attendent d'être ramassés. Ils ont été laissés sur place depuis fort longtemps. Le lieu ne ressemble plus à un cimetière. On y entrepose ici et là des brouettes, du treillis soudé et de la ferraille. Les détritus et les ordures occupent ce lieu qui regorge de bouteilles en plastique, de sachets noirs et de résidus disparates.
A la cité Faïzi, dans la commune de Bordj El Kiffan, un cimetière se trouvant sur les rives d'un oued hautement pollué, est livré, depuis fort longtemps, à la dégradation et au délaissement. Pris en tenailles entre un bidonville tentaculaire et un cours d'eau insalubre, le cimetière est en proie au déclin. Les tombes, qui se trouvent sur les berges escarpées du ruisseau sont inlassablement érodées par les eaux.
Les occupants du bidonville mitoyen avec le cimetière jettent leurs ordures aux abords du ru. Ces déchets sont acheminés par le courant jusque dans les premiers carrés du cimetière, les transformant en véritable décharge. Les riverains affirment que l'APC n'a engagé aucune opération de désherbage ou d'entretien dans ce lieu de sépulture, depuis des années, ce sont les habitants qui, de temps à autre, accomplissent les travaux de ravalement et de désherbage.
A El Kettar, la situation n'est guère plus reluisante. Les herbes folles et les détritus de enlaidissent les carrés du cimetière, conférant à celui-ci des allures de décharge à ciel ouvert. Les herbes sont tellement hautes et touffues qu'il est impossible, par endroits, de distinguer les tombes. Dans certaines parties du cimetière, des canettes de bière, des bouteilles en plastique et des ordures jonchent les allées. Des tombes perchées sur des pentes abruptes se fissurent sous l'effet des glissements de terrain.
Des riverains disent que le cimetière est devenu un lieu fréquenté par les délinquants et les malfrats. Ces derniers ne se contentent plus de consommer de la drogue dans le cimetière, mais ils en ont fait un lieu où ils écoulent leur marchandise en toute impunité. «Les dealers s'installent dans les coins isolés du cimetière et attendent l'arrivée des clients. Les gardiens du cimetière n'osent plus les interpeller», confie un habitant du quartier.
La décision de transférer des cimetières gérés par les APC à la direction des pompes funèbres permettra de redonner aux cimetières les propriétés de respect et de sacralité qu'ils méritent. Il ne suffit pas de mettre des gardiens dans les cimetières pour prétendre qu'ils sont biens gérés. Le travail d'entretien doit être effectué continuellement. Les morts ont un droit sacré sur les vivants. Celui du respect.
Rites de sorcellerie et profanation
Des gardiens de cimetière et des fossoyeurs affirment que les lieux de sépulture sont de plus en plus fréquentés par des individus qui pratiquent des rites de sorcellerie. «Nous avons surpris des femmes en flagrant délit. Elles enfouissaient des talismans dans les tombes après y avoir creusé des trous», témoigne un fossoyeur.
Ce genre de pratique insolite et occulte prend des dimensions préoccupantes. Des cimetières sont livrés à la profanation par ces individus dépourvus de toute sensibilité morale. «Pour garantir aux talismans une pérennité à toute épreuve, les devins et autres charlatans utilisent les tombes des cimetières pour les cacher», soutient-il. «Généralement, ce sont les femmes qui ont recours à ces pratiques», poursuit-il.
A El Alia, des fossoyeurs confirment l'existence de ces rites. «Nous mettons régulièrement la main sur des femmes qui, à l'abri des regards, notamment dans les carrés isolés, tentent de profaner de vieilles tombes pour y enfouir leurs talismans», témoignent-ils. Elles visent les sépultures dépourvues de pierre tombale ou celles dont les épitaphes ont été effacées par le temps.
Elles creusent des trous de quelques centimètres de profondeur et enterrent le talisman, qui porte un sortilège pour une personne détestée, en invoquant des incantations et autres maléfices d'usage. «On n'est pas obligé de croire à ce genre de pratiques, mais ce qui est sûr, c'est qu'elles existent», conclut notre interlocuteur.
Des communes sans cimetière
Certaines communes de la capitale sont dépourvues de cimetière, à l'instar de la celle de Bordj El Bahri. Cette situation pénalise les habitants et les oblige à enterrer leurs défunts dans d'autres lieux d'inhumation, notamment au cimetière de Bouzakloul dans la commune de Aïn Taya, et dans celui de Sidi Driss et de Sidi Ali dans la commune de Bordj El Kiffan. Les habitants de la commune n'arrivent pas à admettre qu'on puisse, des années durant, dilapider à tort et à travers le foncier de la commune, sans juger utile de consacrer une parcelle de terrain, aussi petite soit-elle, pour que les morts puissent reposer en paix.
D'après des citoyens qui se sont organisés en association dans le but de revendiquer collectivement la construction d'un cimetière au niveau de la commune, «il a été dégagé en 2000, par voie de désistement au profit de l'APC, une parcelle de terrain de quatre hectares appartenant à l'EAC, cette dernière se trouve à proximité de l'Enita, au niveau du domaine agricole Chabou. Il s'est avéré, après une étude menée par un cabinet d'expertise, que la parcelle en question ne répondait pas aux normes d'inhumation.
Un autre lieu se trouvant dans le même périmètre a été dégagé en 2006, mais, depuis, rien de concret n'a été entrepris par les autorités concernées afin de concrétiser le projet du cimetière», assurent des membres de l'association. Selon les habitants de la commune, «toutes les contraintes que rencontre ce projet sont à mettre sur le compte de la mafia du foncier qui sévit à Bordj El Bahri depuis une vingtaine d'années. La convoitise et l'avidité des trafiquants n'ont pas permis d'aménager un lieu en guise de dernière demeure pour les défunts», déplorent-ils.
En attendant que les pouvoirs publics se penchent sur la question, les habitants de la commune continuent à subir les désagréments de cette situation ubuesque, d'autant plus que les cimetières se trouvant dans les communes limitrophes sont saturés et ne peuvent contenir davantage de tombes. A Aïn Taya, les responsables locaux ont décidé de permettre les inhumations au cimetière de Bouzakloul aux seuls habitants de la commune. Les habitants de Bordj El Bahri, qui se rabattent sur le cimetière Sidi Driss, dans la commune de Bordj El Bahri, sont également confrontés au même problème étant donné qu'il connaît également une grande saturation.


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