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«Il est urgent de réformer notre système de retraite»
Djamila Mendil . Maître-assistante à l'université de Béjaïa
Publié dans El Watan le 16 - 05 - 2016

Nous sommes dans une conjoncture économique difficile. Y aura t-il à terme un risque sur le financement du système national de retraite ?
Effectivement, une situation économique défavorable aura des conséquences sur le financement du système national de retraite. Cela est dû à son mode de financement basé sur des cotisations prélevées sur la masse des salaires. Vous savez que le financement du système de retraite algérien repose sur une base assurantielle et contributive. Les recettes proviennent d'une part importante des cotisations à la charge des employeurs et des salariés, d'une proportion moindre du budget de l'Etat et des revenus des fonds de réserves placés. Ainsi, face à une conjoncture économique défavorable, notamment au niveau de l'affaiblissement des cours des hydrocarbures, la situation financière du système de retraite est très fragile.
Un fléchissement de l'activité économique se traduit par l'augmentation du taux de chômage et l'extension d'activité dans le secteur informel. Alors que toute augmentation de la part de l'emploi informel dans l'emploi global a des conséquences sur le financement du système de retraite et sur le taux de couverture sociale de la population. La croissance en Algérie doit être obtenue hors hydrocarbures grâce aux marges de manœuvre qui existent dans les autres secteurs.
L'Algérie possède des atouts considérables en investissant dans la formation de la population jeune aux métiers de demain pour pouvoir relancer et diversifier son économie et occuper ces masses importantes de main d'œuvre inexploitées et sortir de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures dont les revenus jouent comme une désincitation aux réformes devant donner lieu au développement économique. La réflexion sur cette question suppose donc, des réponses nouvelles en matière de politique d'emploi et de formation.
Les retraités ont pu bénéficier ces dernières années de revalorisation de leurs pensions et allocations. Pourra-t-on continuer à revaloriser ?
Vu le niveau des pensions des retraités salariés et plus particulièrement des retraités de la fonction publique, la revalorisation des pensions est indispensable. En réalité, la revalorisation des pensions versées aux retraités n'est pas une simple procédure technique, mais elle conditionne l'évolution de leur niveau de vie au regard de la croissance.
La question qui se pose à ce niveau est relative à l'efficacité de la procédure de revalorisation des pensions appliquées en Algérie et son impact sur le niveau des pensions. Nous pouvons évaluer le niveau des pensions en comparant le niveau des retraites par rapport au niveau des salaires des actifs de la période. Il s'agit là d'une comparaison entre le niveau de vie relatif des retraités par rapport à celui des actifs. Le niveau de vie relatif est apprécié à l'aide d'un indicateur, le taux de remplacement instantané net, qui rapporte les pensions moyennes versées par la CNR aux salaires moyens des actifs de la même période.
A titre d'exemple, le taux de remplacement instantané calculé pour l'année 2010, nous donne un taux de 66%, c'est-à-dire que le pouvoir d'achat des retraités ne représente que 66% de celui des actifs de la même période.
Pourra t-on avoir un système de retraite viable sans augmentation de l'âge légal de la retraite eu égard aux évolutions démographiques ?
L'Algérie est entrée dans ce que les démographes appelaient la transition démographique. Les évolutions probables d'ici 2050 estiment que la proportion des 60 ans et plus atteindra 12,2 millions soit 26,2% de la population totale, en 2050, contre 2,4 millions soit 6,8% en 2010. Les mêmes tendances de projections ont été obtenues par l'ONS dans une projection de la population algérienne à l'horizon de 2030. Selon cette étude, la population de 60 ans et plus s'accroîtra au cours des périodes 2009- 2019 et 2020-2030 à un rythme d'environ trois fois plus rapide que celui de la population en âge de travailler.
Le vieillissement futur de la population est le résultat de deux variables démographiques à savoir : l'arrivée des générations «baby-booms», qui sont nées durant les années 1970, 1980 et 1990 où le taux brut de natalité varie entre 50,16‰ et 30,94 ‰ et l'allongement de l'espérance de vie à la naissance. En effet, l'espérance de vie à la naissance a connu un rythme de croissance rapide passant de 49,79 ans en 1966 à 77, 2 ans en 2015 (ONS, 2015). De plus, selon les projections de l'ONS, l'espérance de vie de la population âgée de 60 ans et plus gagnera plus de 5 ans durant la période de 2008 à 2030, passant de 75,5 ans à 80,46 ans.
Un des éléments qui pourraient freiner le vieillissement futur de la population est l'augmentation de l'indice synthétique de fécondité, qui commence à connaître une légère hausse en passant de 2,40 en 2000 à 3,33 enfants par femme, en 2014 (ONS, 2015). Enfin, pour ne pas endosser les coûts de la réforme aux générations futures, il est urgent de réformer notre système de retraite. A défaut d'une réforme structurelle, nous préconisons des réformes paramétriques qui peuvent porter sur trois mesures : l'augmentation des taux de cotisation, mais cette solution risque de freiner l'emploi par l'accroissement des charges salariales; ou bien la réduction du taux de remplacement, mais également une telle mesure a pour effet d'affaiblir le revenu des ménages retraités.
Dans cet ordre d'idée, l'augmentation de l'âge légal de la retraite serait la solution la moins contraignante, cette mesure qui entrerait en cohérence avec l'allongement de l'espérance de vie permettrait le maintien des seniors comme cotisants et non pas retraités. Mais en réalité la mesure du recul de l'âge légal de départ en retraite est très dépendante du fonctionnement du marché du travail.
Les salariés peuvent, dés 60 ans, quitter le marché du travail formel pour rejoindre le marché informel.
C'est ainsi que nous proposons l'application de la technique de surcote, qui pourrait être appliquée en Algérie pour encourager les travailleurs qui désirent rester sur le marché du travail même après le taux plein. Elle correspond à une rente égale à un certain pourcentage de la pension de base, et elle sera actuarielle parce que les flux de pensions qui seront versés pendant toute la durée de la retraite tiendront compte du risque de mortalité de la population. A titre d'exemple, elle est appliquée en France à partir de 2003, pour ceux qui prolongent leur activité au-delà du taux plein.


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