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«Personne n'a le droit d'interdire à des Algériens de s'exprimer à vie»
Mostefa Bouchachi. Avocat et défenseur des droits de l'homme
Publié dans El Watan le 15 - 06 - 2016

- Une mesure est prévue afin de soumettre les retraités de l'armée à l'obligation de réserve à vie. Qu'en pensez-vous ?
La liberté d'expression est un droit fondamental pour tous les Algériens. Un tel projet de loi est assurément anticonstitutionnel. Si dans la législation comparée, on interdit aux anciens officiers de parler des secrets militaires, de divulguer des secrets touchant à l'exercice de la profession et à la souveraineté nationale, on ne peut toutefois pas leur interdire de s'exprimer lorsqu'ils sont en retraite sur des sujets qui concernent la société et le pays, qu'il s'agisse de la vie économique, civile ou politique.
Le code pénal est là pour réprimer et punir toute entorse à la loi interdisant la divulgation du secret militaire, nul besoin donc d'une loi qui toucherait au droit à la liberté d'expression pour ces gens-là. On ne peut être interdits d'exercer ses droits. C'est à la justice d'empêcher quelqu'un de jouir de ses droits civils et politiques. La justice peut ordonner de suspendre le droit à l'expression lorsqu'il s'agit d'une affaire en cours de jugement ou jugée, mais personne n'a le droit d'interdire aux citoyens de s'exprimer à vie, c'est même très grave de le faire. Cette loi, c'est comme un mariage catholique, c'est à vie, cela peut décourager beaucoup de nos jeunes d'intégrer l'institution militaire.
- C'est donc une régression…
J'estime que ce type de loi n'a pas de sens en 2016… C'est une flagrante atteinte à la liberté d'expression. Il n'y a pas d'amalgame à faire entre le secret militaire et la liberté d'exprimer une opinion. Un pays qui veut réellement aller vers la démocratie est un pays qui élargit le champ des libertés et des droits, ce genre de loi est un obstacle à la liberté et c'est dans la nature du système politique algérien. Il y a quelques mois, on nous sortait une Constitution qui soi-disant garantirait les libertés et, dans son application, on nous présente un projet de loi qui limite la liberté d'expression pour une catégorie d'Algériens.
- Surtout que cette catégorie est appelée à parler et à dire la vérité sur ce qui s'est passé en Algérie durant notamment la décennie noire...
Oui bien sûr, c'est même une obligation morale envers les Algériens de dire ce qui s'est passé, notamment sur la question de l'annulation du processus électoral. Dans une démocratie, tout le monde doit s'exprimer et débattre. Dans une société démocratique, il n'y a pas de tabou, il faut parler de tout. C'est de cette façon-là qu'on pourra avancer.
On commence aujourd'hui par interdire à une catégorie de fonctionnaires de parler, demain on interdira aux magistrats en retraite de s'exprimer ou de donner leur opinion. Après ce sera le tour des avocats qu'on empêchera de s'exprimer sur les questions politiques ou sur des affaires qu'ils ont traitées. Je pense qu'une telle loi est grave et peut être le début d'une chaîne de lois qui rétrécira encore et encore le champ des libertés, notamment la liberté d'expression.


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