L'explosion a été provoquée par une voiture piégée déclenchée près d'un restaurant, a déclaré Saad Maan, porte-parole du ministère de l'Intérieur. L'Irak a une nouvelle fois été frappé hier par un attentat terroriste qui a fait au moins 176 morts et 180 blessés dans la capitale Baghdad, au moment où les forces gouvernementales poursuivent leur offensive pour en finir avec l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI) dans le pays. L'attaque est survenue dans le quartier de Karrada, où de nombreux habitants font leurs courses avant la fête marquant la fin du mois sacré du Ramadhan. L'explosion a été provoquée par une voiture piégée déclenchée près d'un restaurant, a déclaré Saad Maan, porte-parole du ministère de l'Intérieur. Après la déflagration, plusieurs bâtiments et magasins du quartier ont été ravagés par les flammes. Le dernier bilan officiel de cette attaque terroriste fait état de 176 morts et de 180 blessés. Il s'agit du bilan le plus lourd dans un seul attentat dans la capitale irakienne cette année. Le Premier ministre irakien, Haider Al Abadi, s'est rendu sur les lieux du drame et a promis de «punir» les responsables de l'attaque. L'attentat-suicide, revendiqué selon les médias par l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI/Daech), survient une semaine après la perte par l'organisation ultra-radicale de son fief de Falloujah, repris le 26 juin par les forces irakiennes après une offensive militaire de plusieurs semaines. Les activistes «cherchent à effacer leur humiliante défaite de Falloujah», a déclaré Djassim Al Bahadli, ancien officier de l'armée reconverti en expert des questions de sécurité à Baghdad. La dernière attaque majeure de Daech à Baghdad remonte au 17 mai, lorsqu'un double attentat contre deux quartiers avait fait près de 50 morts et plus de 100 blessés. Les attaques terroristes et les conflits armés ont fait 662 morts, dont 382 civils et 1457 blessés en Irak au mois de juin, selon le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric, en citant les chiffres de la Mission des Nations unies pour l'Irak (Unami). Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Irak, Jan Kubis, a déploré que les violences continuent, malgré le mois sacré du Ramadhan. Les terroristes de Daech s'attaquent aux marchés, aux mosquées et aux endroits où les gens se réunissent afin de causer le plus de pertes humaines parmi les civils, «au mépris total des valeurs de l'islam». L'attentat de Baghdad revendiqué est le troisième survenu cette semaine qui porte la signature — présumée ou non — de l'EI. Les jours précédant la fin du Ramadhan sont traditionnellement propices à une recrudescence des actions terroristes. Mardi, trois kamikazes avaient provoqué une fusillade avant de se faire exploser à l'aéroport Atatürk d'Istanbul, en Turquie, causant la mort de 45 civils. L'attentat n'a pas été revendiqué, mais le mode opératoire rappelle celui de Bruxelles en mars dernier, attribué à l'EI. Vendredi, l'organisation terroriste a revendiqué la prise d'otages et le massacre d'une vingtaine d'Occidentaux à Dacca, au Bangladesh.
