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Béjaïa : Un sit-in pour la liberté d'expression
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Publié dans El Watan le 11 - 07 - 2016

Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées sur l'esplanade de la Maison de la culture de Béjaïa dans un sit-in voulu «artistique» pour réclamer le respect des libertés et la libération des trois détenus dans l'affaire de KBC : Mehdi Benaïssa, Ryad Hartouf et Nora Nedjaï.
A l'initiative d'un groupe restreint de citoyens, l'appel a été lancé sur les seuls réseaux sociaux où l'on a fait passer le mot. Vers 18h30, les premières pancartes ont été brandies ou posées autour de la bougie en béton érigée à la mémoire des victimes d'Octobre 1988. «Liberté, je crie ton nom», lit-on sur l'une d'elle. Outre trois ou quatre policiers en civil, des militants associatifs et politiques, des femmes et des jeunes filles et surtout beaucoup de jeunes citoyens se sont joints au premier groupe. De nouvelles pancartes confectionnées sur place ont grossi la littérature grogneuse et revendicative du groupe.
Dans la foule, les artistes de Béjaïa se sont beaucoup fait remarquer par leur absence. Très rares ont été ceux qui ont répondu à l'appel de rejoindre ce rassemblement supposé s'abreuver à la source des poètes, chanteurs, peintres, comédiens… Son cachet artistique a tenu aux seules notes d'un jeune guitariste qui a repris la chanson de Matoub qui déplore que «ni les droits de l'homme, sous toutes les formes, ni aucune opposition n'ont pris part à mon malheur.
Seul le peuple, comme un seul homme, a osé défier la peur». Et d'appeler «toutes et tous ! Pour une Algérie meilleure et pour une démocratie majeure !» Cet air du Rebelle a clôturé le sit-in durant lequel des voix se sont élevées contre les atteintes répétées et osées du pouvoir contre la liberté d'expression face à la démission du «peuple». «Quand la vérité n'est pas libre, la liberté n'est pas vraie», lit-on sur une pancarte. «Ma nesusem agh mhun» (Si nous nous taisons, ils nous extermineront), ajoute-t-on sur une autre.
La situation inquiétante de la liberté d'expression dans le pays a reconvoqué la célèbre réplique de l'écrivain-journaliste Tahar Djaout que plusieurs intervenants ont rappelée pour dire : «Si tu parles tu meurs, si tu te tais tu meurs, alors dis et meurs.» D'aucuns ne se font d'illusion quant au trompe-l'œil de l'article 48 de la Constitution censé garantir, entre autres, la liberté d'expression ou encore l'article 41 qui devrait garantir aussi au citoyen algérien «la liberté de création intellectuelle, artistique et scientifique». Ce que ne confirme pas l'arrêt de l'émission humoristique de KBC, «Ness stah», dont l'humour semble déranger le pouvoir.
Le décalage est ainsi grand entre les textes et le terrain. «On ne construit pas un pays en bafouant les libertés, on le détruit», dénonce un ancien militant de la cause amazighe. «Il n'y a aucun avenir dans ce pays», lance-t-il, plus pessimiste que jamais face à de jeunes garçons et filles qui doivent s'inquiéter pour leur avenir. «Je souffre de voir toutes ces atteintes», déclare au mégaphone une jeune artiste plasticienne.
Le sit-in s'est déroulé au lendemain d'une réunion qui a regroupé au centre de documentation des droits de l'homme, relevant de la LADDH, des militants constituant un «comité de défense et de sauvegarde des libertés». Le comité a rendu publique une déclaration-appel où il déplore que «depuis le recouvrement de l'indépendance par le peuple algérien, (…) jusqu'à aujourd'hui, un groupe d'oligarques s'est accaparé du pouvoir politique et a élaboré unilatéralement plusieurs Constitutions en dehors du peuple qui représente le corps politique de l'Etat».
Le communiqué énumère les cas nombreux de violation des droits de l'homme de ces dernières semaines dont «l'emprisonnement de militants et de journalistes épris de justice en l'occurrence Mehdi Benaïssa, Ryad Hartouf de KBC, et Nora Nedjaï du ministère de la Culture, Belkacem Khencha, responsable du comité des chômeurs du Sud, par l'application de l'article 144 bis de la nouvelle Constitution, le jeune chrétien de Timsemsilt, ainsi que Ryad le traducteur du Coran en algérien (dardja) de M'sila (…), sans parler de l'interpellation de l'avocat Salah Debouz».
Le comité, qui élargit sa revendication à la libération de «tous les détenus d'opinion et d'expression», constate «l'absence manifeste de volonté politique du pouvoir, confirmée par l'adoption récente de la loi électorale et de la commission de surveillance des élections». Il y a là un cumul de faits qui «confirme une fois de plus les visées dictatoriales d'un système agonisant qui n'ouvre aucune perspective de changement». C'est une «situation inédite qui persiste depuis un demi-siècle déjà» qui s'offre aux Algériens.
Le comité alerte en soulignant avec force : «Nous n'avons pas le droit de nous taire sur ces violations des droits et libertés, qui menacent l'unité nationale et la cohésion nationale.» Et d'appeler «toutes les forces politiques et sociales à une mobilisation la plus large» pour revendiquer aussi «l'abrogation immédiate de l'article 144 bis du code pénal». Une deuxième réunion du comité était programmée pour hier après-midi afin de décider d'une autre action de rue plus mobilisatrice.


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