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L'arnaque du «tourisme local»
Prestations médiocres et prix exorbitants
Publié dans El Watan le 20 - 07 - 2016

A peine 48 heures après l'Aïd El Fitr coïncidant avec la fin du Ramadhan, 30 000 Algériens avaient rejoint la Tunisie.
L'été dernier, ce pays voisin a fait le plein grâce à une campagne médiatique menée en Algérie sous le slogan «La Tunisie est le pays qui vous va».
Résultat : quelque un million et demi d'Algériens ont passé leurs vacances sur la côte tunisienne, et ce, malgré les attentats de Sousse qui ont fait plusieurs morts et surtout fait fuir une bonne partie des touristes européens.
Des prix des plus attractifs ont permis à des familles algériennes, composées d'une moyenne deux adultes et quatre enfants, de séjourner dans des hôtels d'au moins quatre étoiles situés dans des stations balnéaires aux standards internationaux où la baignade en maillot, surtout pour les femmes, n'est pas en voie de disparition.
Cette année encore, les offres des agences tunisiennes ne passent pas inaperçues. Pour seulement 47 000 DA, le touriste algérien peut être hébergé dans un hôtel 3 à 4 étoiles, petit-déjeuner et repas compris, avec en bonus des balades et des excursions avec guides et accompagnateurs.
Comment ne pas être tenté lorsque l'on sait qu'un tel montant représente deux nuitées dans un hôtel moyen en Algérie, loin d'atteindre le niveau des prestations offertes par les tour-opérateurs tunisiens ?
Il suffit d'appeler le service réservation des hôtels les plus fréquentés durant la saison estivale pour se rendre à l'évidence. Les 4 et 5 étoiles qu'ils soient à l'ouest, au centre ou à l'est du pays, dans la majorité des cas, avec des plages ouvertes aux estivants externes et un service loin des normes, affichent des nuitées comprises entre 26 800 DA et 42 000 DA pour une chambre double souvent sans petit-déjeuner.
Dans des complexes publics, aussi bien à l'Ouest qu'au Centre, les chambres et les bungalows, datant de plus de 30 ans, situés à proximité de plages envahies par les estivants les sept jours de la semaine, affichent des tarifs compris entre 10 et 15 000 DA la nuitée par personne avec, dans les meilleurs des cas, le petit-déjeuner.
Mieux encore, dans une résidence, ou plutôt auberge très prisée à Béjaïa, la chambre double avec petit-déjeuner seulement coûte entre 14 et 18 000 DA.
Une tarification excessive qui pousse les bourses moyennes à opter pour des destinations moins coûteuses comme la Tunisie, mais aussi la Turquie où les Algériens sont de plus en plus nombreux à se rendre.
Des séjours d'une semaine à Istanbul, dans des hôtels de 4 étoiles, en demi-pension, avec visite guidée des sites culturels et sortie sur le Bosphore, sont vendus à des prix exceptionnels : 175 euros, ce qui représente à peine deux nuitées sans les repas en Algérie. Le choix est vite fait et personne ne peut dire le contraire. Les bourses moyennes sont non seulement dans l'incapacité de se payer des séjours en Algérie, mais celles qui peuvent se le permettre n'y pensent même pas en raison des prestations de service médiocres et de l'absence de toute norme d'hôtellerie.
Une situation qui explique, quelque part, le fait que sur les 1800 agences de voyages et de tourisme qui activent en Algérie, rares — voire exceptionnelles, pour ne pas dire inexistantes — sont celles qui ramènent des touristes étrangers. L'écrasante majorité se sont spécialisées dans des destinations comme la Tunisie, la Turquie, l'Egypte ou encore Malte et la Grèce, parce qu'elles ne peuvent rien proposer à leurs clients.
Cherté des nuitées, manque d'hygiène et mauvaise restauration
La cherté des nuitées, les mauvaises conditions d'accueil, de restauration et de prise en charge dans les hôtels sont une amère réalité. Même l'habitant s'y met. Les séjours d'été en appartement dans les régions côtières sont devenus inabordables. Dans une ville comme Béjaïa, infernale pendant la saison estivale en raison de la circulation, des embouteillages, des travaux sur la voie publique, de la cherté de la vie et surtout des coupures d'eau, un F3 peut atteindre les 10 000 DA la nuitée, voire 12 000 DA.
A Saket, la location d'une maison à peine équipée et avec un accès très difficile pour les personnes âgées et les enfants, des coupures d'eau nécessitant donc un stockage permanent de cette ressource vitale coûte 17 000 DA la nuitée. Un appartement de trois pièces au centre-ville de Annaba est loué à 15 000 DA la nuitée, alors qu'à Jijel, où le mois d'août devient infernal pour les habitants en raison du rush des estivants, le même appartement est loué à 12 000 DA la nuit, avec des commodités minimums souvent en très mauvais état. Le même tarif est pratiqué dans les villes de l'Oranie, parfois sans eau potable dans les robinets.
Si les Algériens préfèrent aller ailleurs, il ne faut surtout pas s'attendre à ce que les étrangers optent pour la destination Algérie. Ceux qui ont eu le courage d'y venir ont été marqués. Il n'y a qu'à voir leurs commentaires sur les nombreux sites électroniques des hôtels 4 et 5 étoiles où ils étaient hébergés.
Quelques-uns de ces messages sont révélateurs : «Un cadre magnifique laissé à l'abandon. Chambres sales (literie, mobilier, etc.), nourriture très très moyenne, des plages où sont visiblement déversés les eaux usées... A proximité, un des nombreux vestiges romains où l'on trouve toutes sortes de déchets. Wifi médiocre...»
Ou encore : «C'est une honte ce centre, il faut payer 20 000 DA pour passer la nuit dans des chambres dégueulasses, WC bouchés, placards cassés, repas sans plus ! Le pire est la saleté partout, sable, gazon et mer, des sachets, des boîtes de jus, des canettes de bière ! Et de plus, des gens de l'extérieur, qui ne sont pas locataires, peuvent accéder.»
L'image est désolante pour un pays qui recèle des paysages à couper le souffle, qui aurait pu être une destination touristique privilégiée. Hélas, ce n'est pas le cas.
Ce qui explique probablement le coup de gueule du premier responsable du département du Tourisme, Abdelwahab Nouri. En effet, lundi dernier, lors des assises nationales consacrées au tourisme, il a exprimé son mécontentement par rapport à la situation qui, selon lui, appelle à «une grande mutation» aussi bien juridique qu'économique.
Très critique, après avoir dressé un tableau noir de la situation, M. Nouri a déclaré : «Certes l'Algérie recèle un potentiel touristique énorme, mais elle souffre d'attractivité. Nous avons passé notre temps à vénérer la beauté de notre pays sans rien faire pour exploiter cette richesse en faveur du développement et du tourisme.»


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