On le croyait éradiqué pour toujours, ce commerce appelé communément «informel». Il n'en est rien ! Le voilà qui refait surface, ressuscité par une faune d'acteurs, tous jeunes chômeurs. A maintes reprises, ces mêmes vendeurs ont bravé les interdits pour prendre possession de certains espaces et aussi placettes, après avoir déserté les lieux pendant une longue pause. D'aucuns se demandent pourquoi ils continuent à investir rues, ruelles et placettes, alors que des lieux plus appropriés leur ont été attribués pour s'adonner à leur activité. «On ne comprend pas, nous confie un citoyen, les responsables laissent faire». Comment s'est réinstallé le marché informel, surtout celui des fringues, des breloques et autres babioles qui infestent la place des martyrs, un lieu censé servir d'aire de repos aux gens ? Pendant le mois de Ramadhan passé, les autorités ont fermé l'œil sur ce commerce illégal, juste pour la période précitée. Il n'était pas question de laisser tous ces vendeurs s'établir pour toujours. Et pourtant, les voilà qui s'installent encore une fois, comme s'ils défiaient les autorités. Il faut reconnaître que les marchés de proximité promis de longue date ne sont pas réalisés pour absorber toute cette frange de jeunes en mal de travail. Le seul marché réalisé jusque-là se trouve au sud-est de la ville et ne semble pas avoir les faveurs des marchands de fruits et légumes et autres vendeurs de bricoles. Ce qu'il y a lieu de souligner, c'est la fermeture de l'ancien marché couvert, celui-là même qui rassemblait en son temps tous les marchands des quatre-saisons et qui demeure fermé depuis maintenant vingt longues années. Cette situation a conduit les marchands à occuper les trottoirs et une partie de la chaussée avec cageots, cagettes et aussi camionnettes. Conséquence, c'est la circulation automobile qui s'en trouve durablement perturbée. Les autorités en place parviendront-elles à mettre un peu d'ordre dans ce capharnaüm. «Ce qu'on a fait avec les ex-galeries algériennes, nous dit un habitant, a quelque peu soulagé la ville du commerce informel. Environ 200 jeunes vendeurs ont bénéficié de petits stands à l'intérieur des locaux des galeries ; on pourrait faire la même chose avec l'ancien marché couvert et d'autres espaces encore».