Les promoteurs immobiliers engagés dans la réalisation des logements sociaux participatifs (LSP) dans la wilaya de Béjaïa ont mis à exécution leur menace d'arrêter les travaux, le temps d'une journée, à l'appel de la section de la fédération nationale du BTPH, adhérente à la Confédération algérienne du patronat (CAP). Plus d'une dizaine de chantiers à Béjaïa (Sid Ali Lebhar), Amizour, Tichy, Aokas (2), Melbou (2) et Akbou (4) ont ainsi été mis à l'arrêt, hier, englobant un total de 716 logements sur plus de 2400 unités répondant à la première tranche du programme présidentiel de un million de logements. Les promoteurs protestent contre les entraves et les blocages qu'ils rencontrent au niveau de l'administration à qui ils reprochent sa gestion bureaucratique du dossier du logement. « Il n'y a pas de mauvaise volonté mais plutôt un dysfonctionnement des services », estime Djamel Azzoug, président de la FNBTPH qui arrive à conclure que « l'administration fonctionne mal et ne maîtrise pas les instruments de l'urbanisme. » De la redéfinition du terrain cessible sans les voiries, que l'on demande à mettre à la charge de l'Etat, jusqu'au raccourcissement des délais d'enregistrement à la conservation foncière, en passant par, entre autres, la solution du problème des listes complémentaires suite aux désistements et l'ingérence des associations de souscripteurs, les bâtisseurs privés, sont quelques revendications parmi les 17 dont la satisfaction conditionne la reprise des chantiers. Ils demandent aussi leur participation à la réalisation de la seconde tranche du programme LSP qui risque bien des retards de lancement dans les conditions actuelles. Dans ses doléances, la fédération voit la nécessité de redéfinir le rôle de la DLEP dans le suivi des programmes qui, à titre d'exemple, refuse, pour cause de non-conformité de la construction avec le permis de construire, de valider la fiche technique du projet de 116 logements à Tichy qui est à l'arrêt depuis plus d'un mois après à peine 30% de réalisation. Une situation qui exacerbe, d'ailleurs, les acquéreurs qui disent avoir déboursé un apport personnel pesant de 600 000 dinars chacun. Prévue pour l'été prochain, la date d'attribution devra être ainsi repoussée comme pour beaucoup de projets, dont ceux lancés par l'OPGI à travers la wilaya où les retards s'accumulent. Les promoteurs adhérents à la CAP classent, malgré tout, leurs chantiers parmi « les plus avancés dans la wilaya », à l'exemple d'Amizour (80%) et Aokas (70%) et expliquent les entraves de ceux qui traînent comme ceux d'Akbou qui ne dépassent pas les 35% alors qu'à Sidi Ali Lebhar les travaux sont à 45% d'avancement, du fait du retard dans le déplacement d'une ligne électrique qui s'érige en un sérieux ralentisseur. Des entraves que les entrepreneurs disent vérifier aussi dans les délais longs que prend la CNL de Sétif pour le traitement des dossiers, la procédure d'établissement des actes, des permis de construire et de validation des programmes.