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La crise sociale accroît le phénomène en Algérie
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Publié dans El Watan le 11 - 09 - 2016

Considéré comme conséquence des troubles mentaux chez l'individu, le suicide, un sérieux problème de santé publique, est devenu un acte banal et qui a lieu de manière impulsive dans un moment de crise face à des problèmes de la vie, financiers, le stress, une maladie, une rupture, etc.
Des exemples sont multiples dans notre société et le phénomène est bien établi et avoué par les spécialistes, en l'occurrence les psychiatres. «Effectivement, il y a quelques années, les candidats au suicide étaient plutôt ceux qui étaient suivis pour des troubles mentaux, telle que la dépression, mais aujourd'hui nous assistons à de nouveaux cas de suicide engendrés par une crise sociale aiguë», explique un professeur en psychiatrie. Il relève : «La dépression touche effectivement de plus en plus de personnes chez nous et l'absence de suivi risque de compliquer les choses et les rechutes sont vite constatées. Le suicide est généralement la conséquence d'une mauvaise prise en charge.» Et de préciser que les facteurs environnementaux y sont pour beaucoup.
Par ailleurs, dans une déclaration à la presse nationale à l'occasion de la Journée mondiale de prévention contre le suicide, Houari Kaddour, le secrétaire national de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH) a noté que «le fléau a pris des proportions alarmantes et diverses façons» chez la frange juvénile qui ne s'interroge plus sur la manière de se donner la mort, indique-t-il, que ce soit via une barque de fortune pour tenter la harga par la mer, ou en s'aspergeant le corps avec de l'essence, ou en se jetant du haut du siège d'une mairie ou d'une wilaya, d'un pont ou d'un bâtiment, ou en ingurgitant des psychotropes, ou en se pendant, ou en se lacérant le corps à l'aide d'une lame ou en se cousant la bouche.
Le représentant de la LADDH relève que «pas moins de 10 000 tentatives de suicide chaque année et 1100 suicides sont enregistrés dans le pays». La majorité des victimes de ces suicides ou tentatives de suicide sont des «jeunes ou des adolescents que les conditions socioéconomiques poussent à cette “solution'' extrême». Et de souligner que 53% des tentatives de suicide sont le fait de jeunes sans emploi, suivis de ceux qui exercent des fonctions libérales (18%) et ceux dans des emplois précaires (12%).
Les fonctionnaires (11%) viennent en avant-dernière position, alors que les étudiants et les lycéens représentent 6% de cas. La LADDH exhorte ainsi les pouvoirs publics à «ouvrir un large dialogue avec les citoyens, lutter contre la bureaucratie, offrir un climat empreint de transparence et de justice sociale et ne pas ignorer les problèmes en les traitant à temps pour éviter leur amoncellement». A la question de savoir quelles sont les motivations de cet acte ultime, certains spécialistes le qualifient de démission et néantisation du monde. Le suicidant met fin à une souffrance en exprimant un sentiment de vengeance avec l'idée de culpabiliser l'autre.
D'autres spécialistes estiment que les suicidants cherchent «une fuite dans le sommeil, un apaisement à leur culpabilité ou expression de leurs pulsions agressives envers l'autre. C'est aussi une conduite d'appel et de rupture qui permet souvent de réaménager les relations avec l'entourage familial frustrant». Améliorer la prise en charge de la santé mentale en Algérie est primordiale, estime un autre psychiatre qui relève que l'insuffisance des services psycho-sociaux et médicaux et l'inflation des urgences en matière de planification constituent une réelle difficulté.
La création d'un centre de prévention du suicide et des numéros verts serait, selon nos interlocuteurs, utile pour mieux prendre en charge les suicidants des grands centres urbains. La prévention doit être aussi axée sur la formation du personnel et des professionnels de santé mentale pour aider les sujets vulnérables et les orienter vers les structures adaptées. Le travail de proximité est, selon lui, un moyen agissant dans la prévention du suicide.
Elle se traduit en prise en charge dans les quartiers des patients dépressifs, mais également de ceux qui en font la demande, puis permettre «un suivi régulier lorsqu'il s'agit d'une affection chronique nécessitant une prise en charge au long cours», note le Pr Kacha. Selon des estimations, il est relevé qu'une importante proportion de cas de suicide touche les jeunes, mais il demeure que le nombre exact dans les différentes régions est encore inconnu ; il est donc impossible de parler de prévalence ou d'augmentation de leur nombre.
Des enquêtes épidémiologiques ont déjà été menées dans notre pays, mais il reste que le drame n'est pas encore pris réellement en charge par les pouvoirs publics dans le sens de penser à la prévention et mettre les moyens nécessaires pour sa mise en place. D'aucuns estiment que tant que cet acte est considéré contraire à la charia et tabou, il sera difficile d'initier, à l'instar des autres pays dans le monde, la prévention.
C'est ainsi que les autorités sanitaires, la cellule familiale ainsi que la société civile sont interpellées pour se pencher sérieusement sur cette catégorie de personnes et aider à freiner ce drame au niveau national. A noter que dans le plan d'action de l'OMS pour la santé mentale 2013-2020, les Etats membres de l'OMS se sont engagés à s'efforcer d'atteindre la cible mondiale d'une réduction de 10% du taux de suicides dans les pays d'ici 2020.


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