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Réunion informelle de l'OPEP : Le pari d'alger
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Publié dans El Watan le 16 - 09 - 2016

Du 26 au 28 septembre, Alger accueillera à l'occasion de la 15e session du Forum international de l'Energie une réunion informelle de l'OPEP. Un rendez-vous aussi économique que politique.
Est-ce que c'est une réunion importante ?
«Sur la forme, une réunion informelle est forcément plus importante qu'une réunion formelle, elle a le même statut qu'une réunion extraordinaire, décrypte un collaborateur de la diplomatie algérienne. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder les visites entre l'Algérie et les pays membres de l'OPEP ces derniers mois.» Hier, Noureddine Boutarfa, le ministre de l'Energie, se trouvait en Russie où il a rencontré son homologue russe Alexandre Novak. Au début du mois, c'est en Iran et au Qatar qu'il s'est rendu.
En mai, son prédécesseur, Salah Khebri, était quant à lui en Jordanie pour préparer la rencontre de l'IEF. A ces déplacements s'ajoutent les visites organisées à Alger, en mars, avec Fausto Herera, le ministre vénézuélien des Finances, en février avec Yukiya Amano, directeur général de l'AIEA, et en janvier avec le président vénézuélien Nicolas Maduro. «Cette réunion est importante car elle sera ouverte aux pays producteurs du pétrole et non membres de l'OPEP, souligne le politologue Naoufel Brahimi El Mili.
Quant à la tenue simultanée de l'IEF, elle représente un potentiel de pression en faveur d'Alger. Les projecteurs internationaux seront braqués sur cette réunion, ce qui réduit la possibilité d'un échec flagrant. Déjà, l'annonce de la réunion informelle de l'OPEP a fait légèrement grimper les cours du baril. Le marché sera très attentif.» Mourad Preure, président d'Emergy International Strategic Consulting, spécialisé dans le conseil en stratégie et études énergétiques, nuance toutefois. «Dans un moment de turbulences comme celui que nous traversons, cette réunion revêt évidemment une importance particulière, admet-il.
Ceci dit, je n'ai pas l'impression que la réunion d'Alger conduira à des décisions fortes. Avec 12 milliards de barils de réserves, l'Algérie ne pèse que ce que pèsent ses réserves.» Sur le résultat de cette réunion, le consultant indépendant en exploration et développement, Mohamed Saïd Beghoul, ne se fait pas non plus trop d'illusions. «La réunion informelle à Alger est, d'abord, en strapontin avec sa raison d'être qui est celle du Forum international de l'énergie (IEF).
Le prix du baril serait loin d'être alarmant comparé à ce qu'il était lors de la réunion avortée de Doha en avril dernier. Même si l'Iran vient d'envoyer une lettre à l'OPEP confirmant sa participation aux prochaines discussions d'Alger, il n'est pas dit qu'il va accepter de satisfaire les ambitions de son frère ennemi saoudien qui défend à tout prix sa part de marché en enfreignant le système des quotas depuis 2011. De ce fait, la rencontre d'Alger n'est pas importante, mais plutôt intéressante de par son suspense autour d'un résultat auquel on s'est habitué.»
Pourquoi la Russie participe-t-elle ?
Plus que le pétrole, ce qui intéresse la Russie – qui ne fait pas partie du cartel des pays pétroliers bien qu'avec l'Arabie saoudite, elles soient considérées comme les premiers pays producteurs dans le monde – c'est le gaz. «La présence annoncée de la Russie est l'événement le plus significatif politiquement, poursuit Naoufel Brahimi El Mili.
D'autant plus que la réunion entre les membres de l'OPEP et la Russie qui s'est tenue à Doha en avril dernier s'était soldée par un échec [les discussions se sont achevées entre producteurs de pétrole sans qu'ils parviennent à se mettre d'accord sur un gel de la production] à cause du refus de l'Iran d'y participer.» Mohamed Saïd Beghoul est du même avis : selon lui, les Russes, même s'ils souhaitent une stabilisation du marché, sont motivés par autre chose que par le marché pétrolier.
«Avec la présence de l'Iran qui aura son mot à dire, tout se jouera entre grands producteurs qui, chacun de son côté, voudra produire plus.» Or, la Russie (comme l'Algérie) est un pays plus «gazier» que «pétrolier». «Les trois plus grandes réserves de gaz au monde se situent en Russie, en Iran et au Qatar, rappelle Naoufel Brahimi El Mili.
La récente rencontre entre Erdogan et Poutine s'est conclue par un important contrat de construction de gazoducs qui vont bien sûr alimenter le marché turc, mais aussi sud-européen où l'Algérie est présente. Ainsi, à moyen et long termes, Alger et Moscou seront les principaux fournisseurs de gaz pour l'Europe du sud. Si ce projet aboutit, l'axe Moscou-Alger sera un acteur essentiel dans ‘‘l'OPEP du Gaz''avec Téhéran.»
L'Iran est-il le nouveau problème de l'OPEP (après l'Arabie Saoudite) ?
Confrontée à une grave crise économique, l'Arabie Saoudite, dont la capacité de production est de 12 millions de barils par jour, peut difficilement produire plus : cela lui demanderait des efforts d'investissement que son budget ne lui permet plus. De plus, politiquement, le royaume voit sa position «précarisée», comme le relève Mourad Preure. L'axe Washington-Riyad est délaissé au profit d'un axe Washington-Téhéran de plus en plus manifeste.
«La guerre des prix dépasse en réalité le strict cadre du marché pétrolier pour s'inscrire dans un cadre géopolitique extrêmement complexe.» Et quand les deux s'entremêlent, la situation devient encore plus compliquée. «Le roi Salmane a écourté ses vacances à Tanger, officiellement pour s'occuper du pèlerinage en sa qualité de serviteur des Lieux Saints, mais ce sont les tensions au Yémen qui ont provoqué son retour précipité au royaume, souligne Naoufel Brahimi El Mili. Et le bourbier yéménite est de plus en plus coûteux pour l'Arabie Saoudite.»
En face, à la faveur de l'accord sur le nucléaire et la levée d'une partie des sanctions internationales en janvier dernier, Téhéran a augmenté sa production à presque 4 millions de barils par jour contre 2,7 avant l'accord de 2015, et compte atteindre 4,3 millions de barils par jour, soit son niveau avant embargo. «Téhéran fait valoir son retard de production dû à l'embargo et est déterminé à profiter d'un prix plus élevé avec un même niveau de pétrole mis en vente sur le marché international, remarque Naoufel Brahimi El Mili.
Le cœur du sujet, c'est donc le nouveau quota iranien. Téhéran est un acteur régional majeur qu'il ne faut pas froisser en lui imposant une forte baisse de production, surtout que les Perses ont leur mot à dire sur la situation au Yémen où ils disposent de leviers non négligeables. La politique saoudienne de diabolisation de l'Iran a déjà échoué, notamment avec l'accord sur le nucléaire. Dans ce contexte, une concession de Riyad en faveur de Téhéran lors de la réunion de l'OPEP n'est pas à exclure. Alger y est favorable.»
Pour autant, pour Mohamed Saïd Beghoul, cela ne suffit pas à qualifier l'Iran de «problème». «Un pays pétrolier, notamment rentier, qui est obligé de soigner son économie en augmentant sa production ne doit pas être considéré comme un problème pour le marché. L'Iran ne veut que recouvrer, de manière légitime, son quota de production historique d'avant embargo.
Le marché d'avant embargo et d'avant schistes n'a jamais trop souffert des augmentations des quotas de production bien que souvent dépassés, explique-t-il. Une partie du problème réside donc dans l'effritement de la discipline au sein de l'OPEP pour ne pas dire l'éclatement de l'organisation quand on sait que, par exemple, l'Arabie saoudite produit déjà 1 million de barils par jour de plus que le soi-disant niveau de gel de la production de janvier 2016 !
Le royaume wahhabite n'a pas l'intention de perdre sa part de marché et l'augmentation de sa production est le seul moyen de sa préservation, quitte à brader encore son brut sur le marché asiatique. L'autre partie du problème, et qui pèse le plus, c'est cette surabondance du brut sur le marché et les stocks américains qui avoisinent les 511 millions de barils.»
Est-ce que cette réunion a d'autres enjeux que le pétrole ?
Oui. L'Algérie a une carte diplomatique à jouer. «Comme elle n'est pas un grand pays pétrolier, elle a donc intérêt à ‘‘politiser'' cette réunion, souligne Naoufel Brahimi El Mili. Les sujets qui seront traités d'une façon ou d'une autre dépasseront l'aspect technique de la production pétrolière.»
On y parlera donc de la guerre en Syrie. «Sur ce registre, la présence russe à Alger est un atout pour la diplomatie algérienne, poursuit le politologue. Le rôle de la Russie en Syrie nécessite un relais arabe crédible que seule l'Algérie peut incarner. Au sein de la Ligue arabe qui n'a pas de véritable poids politique, mais peut être une bonne productrice ‘‘d'alibis'', l'Algérie est quasiment le seul membre à ne pas être hostile à Bachar Al Assad [avec le Liban, Hezbollah oblige].
Alors une bonne entente avec la Russie, importante alliée militaire du régime syrien, permet à l'Algérie d'avoir une voix plus audible sur la question.» Mohamed Saïd Beghoul n'a pas de doute non plus, le dossier syrien sera à l'ordre du jour, pas uniquement pour des raisons géopolitiques, mais aussi financières. «Si la situation du marché pétrolier semble faire converger les producteurs vers le même objectif qui est la nécessité d'une stabilisation des prix, la question syrienne demeure un puissant facteur de divergence.
Les plus gros pétroliers comme la Russie et l'Iran, alliés du régime de Damas, et l'Arabie Saoudite, qui soutient certains groupes armés hostiles au président Bachar Al Assad, tout en combattant d'autres, ont tous besoins d'insérer le traitement de la crise syrienne dans leurs budgets annuels, souligne-t-il. Le seul point commun à ces pays rentiers, c'est la nécessité d'augmenter leur production pour surmonter leur engagement dans la crise syrienne. Dans ce sens, une réduction de leur production reste très hypothétique.
Quant à l'Algérie, elle semble traiter, officiellement, avec l'Etat syrien dans son ensemble et non directement avec les différentes factions en conflit, même si la visite officielle en Syrie du ministre algérien des Affaires maghrébines en avril dernier rime avec un penchant indirect vers le régime de Bachar Al Assad. A la différence que l'Algérie, petit pays pétrolier, privilégie l'arme diplomatique à celle du pétrole dans la crise syrienne.» Difficile aussi de ne pas évoquer la crise libyenne, dans laquelle, selon El Mili, «aucune solution politique viable ne peut voir le jour sans l'adhésion d'Alger», ou encore la guerre au Yémen. «Reste à l'Algérie de démontrer au reste du monde, conclut le politologue, qu'elle maîtrise son avenir politique et économique.»


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