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Le GSPC veut replonger Alger dans la terreur
Double attentat à la voiture piégée à Réghaïa et Dergana
Publié dans El Watan le 31 - 10 - 2006

A peine le bruit assourdissant de la bombe commençait-il à se dissiper qu'une autre explosion secouait une seconde fois le quartier. Celle d'un deuxième camion piégé, garé à proximité de la brigade de la police judiciaire de Dergana. Entre les deux attentats, il y eut cinq minutes d'intervalle. Les terroristes ont très bien étudié leurs actes. Les deux camions, bourrés d'explosifs, ont été garés simultanément contre les murs des deux commissariats, choisissant les côtés abritant des habitations et des commerces. Les témoignages recueillis sur place à Réghaïa et à Dergana, moins de deux heures seulement après les attentats, sont révélateurs. Les deux poids lourds utilisés pour semer la mort étaient conduits chacun par trois terroristes armés de kalachnikovs, lesquels, une fois avoir garé les véhicules, ont pris la fuite le plus normalement du monde à bord de deux voitures de type Renault Clio, de couleur blanche. Je les ai vus manœuvrer pour stationner le camion contre le mur de l'enceinte du commissariat, mais à aucun moment, je n'ai pensé qu'il s'agissait de terroristes. Quelques secondes après leur départ, celui-ci a explosé », raconte Ahmed, légèrement blessé à la tête. Sa voiture stationnée à quelques centaines de mètres du lieu de la déflagration a été totalement endommagée, comme d'ailleurs au moins une vingtaine d'autres. L'impact de l'explosion est impressionnant. Le quartier de Réghaïa est dans un état chaotique. Les rideaux des commerces arrachés, les vitres ont volé en éclats, les murs fissurés et des façades totalement détruites sur un rayon de plusieurs centaines de mètres. Depuis déjà deux heures que les secours s'affairent à dégager les corps des policiers de dessous les décombres. Les victimes ont été surprises dans leur sommeil. Le commissariat est en ruine. Le bâtiment n'a pas résisté à la violence du choc. Des dizaines de femmes, d'enfants et de vieux sont sortis dans la rue, ne sachant plus quoi faire. La panique se lit sur tous les visages, notamment ceux des policiers sortis miraculeusement indemnes de l'attentat. C'est le noir absolu. Le courant est coupé depuis déjà plus de deux heures. Personne n'a pu établir le périmètre de sécurité ou encore à faire la différence entre les civils et les policiers qui assuraient les opérations de secours. « Nous avons fait sortir une dizaine de policiers de sous les décombres, tous grièvement blessés. Parmi les trois civils touchés, un est décédé ... », lance par radio un officier à son interlocuteur. Le sang qui coule de la blessure béante à son visage ne semble pas le déranger. Les appels radio s'accélèrent au rythme des rumeurs les plus folles. Les attentats à la bombe sont annoncés un peu partout dans plusieurs quartiers de la capitale, avant d'être démentis. Une confusion indescriptible s'empare des policiers. Comme s'ils affrontaient pour la première fois le phénomène du terrorisme. L'officier se met en colère contre une vieille femme, qui fait les va-et-vient, pieds nus, devant l'entrée du commissariat. « El Hadja, rentre chez toi. Il n'y a rien à voir... », lui dit-il. La vieille refuse. « Je n'arrive pas à retrouver mon fils. Il était dehors au moment de l'explosion... », lui répond-elle en sanglots. Un voisin s'approche d'elle, la réconforte et lui annonce que son fils a été évacué avec les premiers blessés. La vieille femme n'est pas convaincue. Son sixième sens ne la trompe pas. Son fils a été emporté par le souffle de l'explosion. Il était à quelques mètres seulement du camion piégé. Aucun des voisins n'arrive à lui révéler cette vérité amère et douloureuse. Nous laissons le quartier en pleine effervescence pour rejoindre l'autre lieu tragique, Dergana, plus précisément la cité des 104 villas. Le même décor chaotique et les mêmes scènes de terreur. L'impact de l'explosion est indescriptible. Toute l'allée des villas faisant face à la brigade de la police judiciaire a subi de lourds dégâts. Une femme, la quarantaine, a été retrouvée morte, alors que deux enfants ont été blessés par l'effondrement des murs de leur maison.
Onde de choc
Du côté des policiers, sept ont été blessés, dont deux grièvement. Les locaux de la police judiciaire ont été lourdement affectés. Le cratère laissé par l'explosion dépasse les trois mètres de largeur. « Je suis sorti lorsque j'ai entendu la première déflagration. Je pensais qu'il s'agissait d'une explosion de gaz. Je n'ai rien remarqué, même pas le camion. Dès que j'ai rejoint ma maison et éteint les lumières, qu'une deuxième explosion a soufflé les lieux. Regardez, tout a volé en éclats. Les vitres, les portes, les fenêtres et même les murs de clôture et les façades.... », raconte Réda, un résident de ce quartier, dont la voiture a été déplacée par le souffle de la déflagration sur une distance d'au moins une dizaine de mètres. Son voisin est encore sous le choc. Il vient de perdre son épouse, professeur à l'université, tuée dans son sommeil. Il refuse de parler. Du camion piégé, il ne reste qu'un moteur jonchant le sol à une vingtaine de mètres de l'explosion, et quelques morceaux de métal complètement froissés. « Vous voyez cet impact par terre, ce diamètre veut dire que la charge explosive utilisée dépasse les 50 kg... », explique un policier. Les familles sinistrées se sont regroupées toutes dans la cour du commissariat, où les premiers soins sont donnés depuis des heures aux blessés. Il est 5h passées, la fatigue commence à se faire sentir. Des barricades sont dressées pour interdire l'accès au lieu de l'attentat. Un lieu qui ressemble à un véritable champ de bataille. Retour à Réghaïa où les secours se poursuivent toujours. « Il n'est pas certain que tous les policiers soient dégagés des décombres... », nous déclare un pompier. Certains responsables locaux arrivent sur les lieux. Les familles sont encore dans la rue. L'onde de choc ne semble pas se dissiper. Dans un élan de solidarité poignant, les femmes et les enfants sont orientés vers les maisons limitrophes n'ayant pas été endommagées. Les sanglots et les pleurs entrecoupent les discussions entre les rescapés. Quelques heures plus tard, le jour se lève, pour « illuminer » un lieu chaotique, qui ressemble étrangement à un quartier bombardé. Les visages sont livides et les voix éteintes. Les opérations de secours s'arrêtent. La police scientifique entre en action. Un long rideau en plastique noir recouvre désormais le commissariat. Comme pour cacher la laideur de l'endroit. Les locaux de la brigade de la police judiciaire de Dergana sont eux aussi drapés de ce film en plastique noir. Signe de deuil pour toutes ces victimes fauchées à la fleur de l'âge par des hordes criminelles. Il est 8h passées. Un autre civil a succombé à ses blessures. Ce qui porte le bilan à trois morts et 24 blessés, dont dix-sept (policiers) uniquement à Réghaïa restent dans un état jugé critique. Le défilé des responsables centraux commence. Les policiers, qui se sont affairés durant toute la nuit à extraire leurs collègues des tonnes de gravats, perdent la parole. « Adressez-vous à la cellule de communication auprès de la sûreté de wilaya », disent-ils aux journalistes qui arrivent. Ces éléments sont très avares en informations. « Nous ne pouvons rien dire pour l'instant. Il faudra attendre les analyses des indices retrouvés sur la scène de crime... », souligne un officier. Il a, néanmoins, affirmé que les ingrédients utilisés par les terroristes dans la confection de la bombe sont des engrais chimiques. Des produits que l'on trouve facilement sur le marché, du fait de leur large utilisation en agriculture. Selon des sources sécuritaires, les deux camions piégés, utilisés par les terroristes, ont été volés deux jours auparavant dans la région de Boumerdès à des privés. La question qui reste néanmoins posée est de savoir comment des poids lourds volés, et donc signalés, puissent-ils se garer à proximité de deux commissariats ? Manque de vigilance ? C'est certainement le cas. Les policiers des brigades mobiles de la police judiciaire ont été surpris dans leur sommeil...


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