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Quels dividendes pour l'Algérie
Après le succès diplomatique de la réunion de l'OPEP
Publié dans El Watan le 03 - 10 - 2016

A Alger, l'organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole a annoncé l'objectif de baisser sa production de plus de 700 000 barils/jour.
La réunion de l'OPEP a été assimilée à un succès de la diplomatie économique algérienne, jusque-là totalement absente de la scène internationale. Mais au-delà de l'euphorie qu'a suscitée le résultat auprès des responsables algériens, l'on se demande quelles sont concrètement les retombées sur une économie algérienne en pleine crise. L'OPEP ne couvrant que le tiers de l'offre mondiale de pétrole, son influence sur les cours est aujourd'hui limitée. Les pays non- Opep, quant à eux, ne se sont pas hasardés à faire des promesses farfelues.
Le marché est encore surapprovisionné et les prix n'ont pas connu de remontée spectaculaire au lendemain de la réunion d'Alger. Pour l'Algérie, il en faudra beaucoup plus pour résorber les déficits à court et moyen termes et dans ces conditions, il semble clair que le salut de l'économie algérienne est à rechercher en dehors des hydrocarbures.
L'annonce par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), à partir d'Alger de baisser sa production, a été largement saluée. La décision, qui reste pourtant à être appliquée sur le terrain par des membres qui sont connus pour avoir déjà dépassé leurs quotas de production par le passé, est néanmoins considérée positive par nombre d'analystes.
D'abord, globalement, elle «est certainement bénéfique pour tous les pays producteurs, les entreprises pétrolières et le secteur de l'énergie dans son ensemble», estime Anisse Terai, expert énergétique. Car elle permet «non seulement d'inverser la récente tendance baissière des cours de pétrole, mais aussi d'envisager des augmentations futures du fait de la gestion active des niveaux de production de l'OPEP».
Pourtant, au lendemain de la réunion, les prix du pétrole n'ont pas connu de hausse spectaculaire même si les valeurs boursières des compagnies pétrolières ont elle rebondi. Mais qu'en est-il de l'Algérie, pays hôte dont la part dans la production ne représente que 3% à peine de l'offre de l'OPEP ? Les responsables algériens ont beaucoup misé sur le succès de cette réunion et n'ont pas hésité à qualifier ses résultats d'historiques. Dans la pratique, pourtant, «l'impact sera marginal sur le niveau de production, relativement modeste, de l'Algérie, qui est en plus dicté par des contraintes opérationnelles», explique Anisse Terai.
Au cours des récentes années, l'Algérie se débattait pour maintenir le niveau de sa production. Selon la Banque mondiale (BM), sur une production totale d'environ 1,1 million de barils/jour, l'Algérie exporte 540 000 barils/jour. Un rapport de l'OPEP montre, quant à lui, que la quantité de pétrole brut exportée par l'Algérie en 2015 s'est élevée à plus de 640 000 b/j sur une production de 1,15 million de b/j.
«Retards répétés des projets, difficultés pour attirer des partenaires d'investissement, insuffisance des infrastructures et de problèmes techniques», explique la BM le déclin de la production. Un léger mieux s'est néanmoins fait ressentir en 2015 et surtout au premier trimestre 2016, la croissance du secteur ayant enregistré des niveaux de 0,6% et 3,2% respectivement, d'après les chiffres de l'ONS. Le pays devrait bénéficier «autant que les autres producteurs de l'embellie des prix du brut, qui ont aussi un impact positif sur les prix du gaz naturel, dont le pays est un des plus grands exportateurs», explique notre interlocuteur.
Déficit
Mais si la décision de l'OPEP se concrétisait et que les prix du pétrole augmentaient, il n'est pas dit que la hausse serait suffisamment significative pour augmenter la marge de manœuvre du gouvernement. Le déficit public étant trop important pour être jugulé par quelques dollars de plus. Pour notre expert, «les revenus supplémentaires engrangés par l'exportation des hydrocarbures permettront de limiter le déficit de notre balance commerciale». Si impact il y a sur la réduction du déficit en 2016, il sera «moins important qu'espéré», commente pour sa part Souhil Meddah, analyste financier. Selon lui, si la moyenne des cours progresse à 50 pour novembre et décembre, le déficit budgétaire serait de l'ordre de 28,5 de milliards de dollars. Donc pas d'incidence significative, sachant qu'il se situe à plus de 30 milliards de dollars.
La hausse progressive étant envisageable à partir de 2017, les effets sur l'économie algérienne doivent être attendus à plus long terme. «La politique de développement économique national sera soutenue à moyen terme avec le probable retour du rôle de la dépense publique pour accélérer le plan de viabilisation économique», anticipe Souhil Meddah. Il évoque également une relance progressive de «quelques projets d'investissement, créant à leur tour une demande à la consommation et aux autres matières à partir des marchés dérivés attachés à ce secteur», ainsi que «la concrétisation du plan de développement d'exploration et d'extension de ses capacités de production».
Prix d'équilibre
Même avec un léger mieux des cours, l'Algérie devra se résoudre à gérer un déséquilibre budgétaire qui est parti pour durer. Les prix du pétrole nécessaire à l'équilibre du budget n'a cessé d'augmenter ces dernières années, atteignant près de 110 dollars en l'Algérie en 2015, selon la Banque mondiale. La loi de finances 2016 fixait le déficit budgétaire à plus de 3200 milliards de dinars, soit autour des 30 milliards de dollars. Un seuil trop élevé. «Si on se réfère à notre réserve de change sur 3 à 5 ans, nous sommes tenus de rester autour des 20 milliards de dollars, sachant que si le prix du pétrole progresse en 2017 à + de 50, notre réserve sera alimentée, ainsi que le fonds de régulation des recettes», affirme Souhil Meddah.
Mais avec des revenus qui resteront en baisse, le FMI estime qu'en 2016, l'Algérie aura besoin d'un baril de 87,6 dollars pour équilibrer son budget. Autrement dit, les prix actuels doivent augmenter de près de 80%. Ce qui est loin d'être envisageable. D'ailleurs, aucun expert ne s'est aventuré à prédire des prix, ne serait- ce qu'autour des 70 dollars.
«Si la décision de l'OPEP est concrétisée, on peut s'attendre à une hausse de nos revenus», explique Noureddine Leghliel, expert des marchés pétroliers. En parallèle, «il y a une rationalisation des dépenses, mais 87 dollars, c'est encore loin du compte. On va réduire le déficit mais ça restera insuffisant, sauf si on va vers des solutions radicales qui auront un gros impact social et je ne pense qu'on le fera».
Les recettes engrangées durant les années de hausse des cours ont conduit à augmenter considérablement les dépenses publiques et, dans la foulée, à creuser le gap entre le cours réel du pétrole et le prix nécessaire à équilibrer le budget. Entre 2010 et 2015, ce dernier a été quasi systématiquement supérieur à la moyenne du prix du pétrole.
Réformes
A moyen terme, la situation resterait critique à moins de coupes drastiques dans le budget. Or, les estimations des différents analystes du marché pétrolier situent la moyenne des prix autour de 55 dollars en 2016. Les prévisions des institutions financières internationales prédisent que les prix devraient atteindre 50,3 dollars le baril en 2017, 57 en 2018, 59 dollars en 2019 et 60 dollars en 2020. Selon la Banque mondiale, même quand la phase d'offre excédentaire s'achèvera vers 2020 et le marché retrouvera un équilibre, les prix d'équilibre ne seront compris qu'entre environ 53 et 60 dollars le baril.
Toute hausse des prix du pétrole est susceptible de relever le niveau de nos revenus issus des hydrocarbures, mais avec des importations toujours aussi importantes autour des 50 milliards de dollars et des dépenses publiques incompressibles, il est évident que le salut des finances publiques ne passera pas par le marché pétrolier. «Certes avec des recettes supplémentaires le gouvernement peut envisager l'exercice 2017 avec plus de sérénité», estime M. Terai. Pour autant, «ça ne change rien à la nécessité de réformer la gouvernance, de diversifier l'économie, de revoir la politique de subvention, de moderniser le secteur financier, d'améliorer le climat des affaires et de renforcer les PME». Ce sont, selon lui, «les seuls gages d'une économie résiliente au service du développement durable» du pays.


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