Aïssani Brahim, avec sa famille composée de ses trois enfants de 13, 9 et 7 ans ainsi que son épouse vivent dans des conditions inhumaines, dans un taudis misérable. Ayant longtemps habité dans une ancienne cité de recasement démolie depuis, où elle occupait deux petites pièces, cette famille s'est vu octroyer une affectation par l'Apc d'un lot de terrain collectif d'une superficie de 189 m² à partager avec huit autres familles. Devant l'impossibilité de se lancer dans de coûteux travaux de construction au vu de ses maigres revenus de travailleur manuel à l'ONA (Office national de l'assainissement), ce père de famille s'est vu délivrer en 2011 une attestation de recasement dans un local à usage commercial d'une superficie de 30 m². Il va sans dire que les conditions précaires dans lesquelles vivent les membres de cette famille ne sont pas sans incidences sur la santé des habitants du lieu. Exposés à l'humidité, à la chaleur de l'été et aux rigueurs de l'hiver, ceux-ci sont presque tous atteints de maladie. «Regardez dans quelles conditions nous vivons», nous dit ce chef de famille que les vicissitudes du temps n'ont pas épargné. «C'est dans ce seul espace sans cloison qui interdit toute intimité, que nous vivons, dormons, cuisinons et mangeons tous ensemble. Même les toilettes ne sont dérobées des regards que par un simple rideau». À l'extérieur du local qui sert d'habitation, le maître des lieux nous explique que le réseau d'alimentation en eau potable s'enchevêtre avec celui de l'assainissement qui n'a pas de sortie, malgré qu'il a été reçu deux fois par le subdivisionnaire de l'hydraulique pour lui exposer le problème, celui-ci prétextant alors des pressions afin de parer au plus pressé afin que ces locaux puissent être distribués au plus vite. En quête d'un logement plus décent qu'exige la dignité humaine que celui qu'il occupait autrefois dans l'ancienne cité, ce père de famille avait déjà entrepris des démarches depuis plusieurs décennies, en 1998 plus précisément auprès de l'Apc d'Aokas afin de bénéficier d'un logement social. Son dossier a pourtant été transmis à la daïra et renouvelé chaque année depuis. En 2014, lors de la dernière attribution de logements sociaux pourtant destinés aux couches sociales les plus vulnérables, la famille Aïssani n'avait pas eu la joie de voir figurer son nom sur la liste des heureux bénéficiaires. En tout état de cause, cette famille ne désespère pas de voir un jour ses enfants s'épanouir dans une maison décente.