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La violence comme dernier «recours»
Emeutes sur fond de contestation
Publié dans El Watan le 06 - 01 - 2017

Qu'elle ait été motivée par les mesures de la loi de finances 2017 ou fruit de manipulations aux relents affairistes, la violence s'est érigée en mode d'expression à part entière. Produit d'un mal-être social chronique ou seul recours d'une jeunesse désemparée contre un sentiment d'injustice grandissant, El Watan week end a tenté de comprendre.
«20 milliards de centimes nets ! C'est ce qu'a réalisé un commerçant depuis le lancement de la rumeur de la grève, soit depuis 15 jours», affirme El Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association des commerçants et artisans (ANCA).
Suite à cette rumeur lancée via les réseaux sociaux principalement, les citoyens, pris de panique, ont voulu faire le plein de réserves pour ne pas être à court de produits si grève il y avait. «Je suis en train de faire mes courses. J'ai fait le plein pour au moins un mois. Je ne sais pas ce qui va se passer dans les prochains jours. On parle d'une grève générale.
Je préfère anticiper». Farida n'est pas la seule à faire des réserves dans cette supérette à Béjaïa. Dans ce magasin, les achats ne sont pas pour l'immédiat, mais un ravitaillement de plusieurs semaines. Ils croyaient sérieusement à l'appel à la grève. Les étagères sont presque vides. L'inquiétude règne. Lundi dernier, répondant à cet appel anonyme, de nombreux commerçants ont fermé boutique à Béjaïa, Bouira ou encore Boumerdès. Suite à cela, des mouvements de protestation et des actes de violence ont été constatés. Si certains ont pointé du doigt les commerçants, de nombreux experts ont appelé à la vigilance et à faire attention à la manipulation.
Tromperie
Mais finalement, a qui profite cette grève ? «Tous les éléments démontrent que ce ne sont pas les commerçants qui sont derrière cette grève», affirme Elhadjtahar Boulenouar. De son côté, Ferhat Ait Ali affirme: «Ce qui s'est passé à Bejaia en grande partie et dans d'autres zones de manière moins marquée, peut faire l'objet de plusieurs lectures toutes négatives. La première concerne les Objectifs réels et les parties impliquées dans et essais grandeur nature de mobilisation ultérieure des populations juvéniles pour des objectifs aux antipodes avec ceux déclarés au départ.
Ainsi prétendre que la loi de Finances 2017, est le point de contestation principal de cette action, qui a mobilisé dans une seule wilaya le gros des commerçants et des émeutiers, est une tromperie sans nom». Ainsi, selon le spécialiste, «les jeunes émeutiers, n'ont pratiquement jamais lu une loi de finances et encore moins celle de 2017, et ne savent même pas de quoi il en retourne en matière fiscale et de pouvoir d'achat, eux qui vivent quotidiennement l'irrationalité économique érigée en règle dans notre pays, au point de contester une augmentation obligée, sur un produit utile et de veiller la nuit à côté d'une crêperie ou ils laissent l'équivalent d'une quinzaine de jours de consommation de ce produit en crêpes et autres gaufres, pour les moins nantis. On peut donc être sur que cette histoire de Loi de Finances n'a rien à voir avec les motivations des uns et des autres».
Réseaux sociaux
Il explique : «Premièrement, quelque soit les augmentations établies, le commerçant garde toujours sa marge bénéficiaire. Donc, il ne peut pas faire se révolter alors qu'il n'est pas pénalisé. Ensuite, comment peut-on accuser les commerçants alors qu'aucun représentant officiel de ces derniers (UGCA ou ANCA) n'a appelé à la grève. Il s'agit d'un appel anonyme». D'ailleurs, le spécialiste raconte : «L'appel a la grève qui a circulé sur les réseaux sociaux ne contient ni signature ni cachet.
On ne savait pas qui été l'organisateur de celle ci». Ainsi, si quelques commerçant ont reçu la visite d'un groupe de jeunes qui leur ont distribué des flyers les prévenant de la tenue d'une grève générale de 5 jours à partir du 2 janvier, d'autre ont carrément été menacé. «Si tu ouvres, on casse ta vitrine !» ont-ils prévenu.
A cet effet, l'expert financier Ferhat Ait Ali soutient : «Les commerçants n'ont strictement aucune raison de contester cette loi de Finances, qui ne les pénalise pas du tout, et leur permet même d'engranger des marges conséquentes au nom d'un augmentation de taxes sur les consommateurs, même pas entrées en vigueurs sur les anciens stocks.
Il se trouve que le gros de ces détaillants sont taxés selon le régime de l'IFU, qui les dispense même de tenir une comptabilité sérieuse, leur permettant ainsi de doubler leurs marges avec la même fiscalité et d'en faire assumer la charge à un état aussi défaillant dans la prévision des effets de ses actions, que dans leur prise en charge une fois évidents sur le terrain». Selon l'expert financier, pour le volet préparation et mise en pratique de cette action, il y a un gigantesque écran de fumée qui la discrédite dès le départ, et la rend pour le moins suspecte dans tous ses aspects.
Barons de la spéculation
Ainsi, cette action, n'a ni promoteurs identifiés et encadrant son déroulement, ni revendications précises, ni alternative à ce qui est contesté en apparence, et tout le monde sait qu'une loi de finances n'est pas récusable après sa signature, à moins de récuser et le gouvernement et le parlement qui l'ont laissée passer, et le président avec.
Finalement, selon Elhadjtahar Boulenouar, ce sont les barons de la spéculation qui sont derrière cet appel à la grève car il faut savoir que les augmentations dues à la spéculation et le monopole sont plus graves que celles de la loi de finances. Selon lui, il y a des gens qui cherchent à exploiter cette grève.
Panique
D'ailleurs, nombreux sont ceux qui veulent profiter de cette dernière pour faire annuler les licences d'importations par exemple. Mais comment cela serait possible ? Elhadjtahar Boulenouar explique : «Ces gens la pensent que si grève il y a, l'Etat se retrouverait dos au mur. Il ferait alors appel à ceux qui monopolisent les marchés qui négocierait pour l'annulation des licences d'importations».
Mais pourquoi sommes-nous arrivé la ? Il y a deux ans, soit en 2014, lorsqu'a commencé la période d'austérité, le politologue Mourad Goumiri avait affirmé à El Watan que si le pouvoir est pris de panique, c'est tout simplement car il a toujours appris à gérer l'abondance mais jamais la pénurie. En effet, comptant principalement sur la rente pétrolière, il semblerait que la chute du prix du baril a complètement chamboulé la donne.
Ainsi, selon le spécialiste, il a été facile pour ce pouvoir de distribuer la rente lorsque celle-ci nous tombait du ciel. «Souvenons-nous des tournées présidentielles, à l'intérieur du pays (lorsqu›il était valide) et des milliards de DA, pompés dans le Fonds de péréquation, qu›il a distribué, sans aucun contrôle et hors du pouvoir législatif qui, conformément à la constitution, est le seul habilité à affecter les ressources budgétaires, à travers la loi des finances. En matière de budget de fonctionnement (essentiellement les salaires des fonctionnaires) la ripaille c'est faite de deux côtés: Augmentation des effectifs et des salaires, sans contreparties réelles ni de la productivité ni des rendements. Cette débauche budgétaire n'avait ému personne à cette époque, puisque la ressource semblait intarissable.
Ce qui devait arriver arriva, une fois la confirmation de la baisse substantielle des prix du pétrole! Pour ne pas toucher aux acquis on va hypothéquer l'avenir», avait alors expliqué Mourad Goumiri.
Violence
2 ans plus tard, il semblerait que ces explications soient toujours d'actualité. Mais vu les actes de violences perpétrés, une question reste sans réponse : Pourquoi on n'arrive pas a mener une action sans violence ? En janvier 2011, une montée de violence avait frappée la capitale. A ce moment, certains politiques, le ministre de l'intérieur Daho Ould Kablia en tête, ont accusé les «lobbies» industriels mécontentés par la Loi de finance complémentaire de 2009.
D'autres sources politiques et syndicales nous ont aussi parlé de probables règlements de comptes entre les clans militaires composés de pro et d'anti-Bouteflika. Pour, le sociologue Mohamed Kouidri affirme : «Dans toutes les sociétés, notamment celles qui ont une plus ou moins longue histoire de violence, ou qui sont dans un contexte historique de violence, et particulièrement les pays comme le nôtre (principalement en Afrique, Asie et Amérique du sud mais pas uniquement), il s'est développé une certaine culture de la revendication par la violence.
Dans toutes ces sociétés, il y a une frange de violents opportunistes qui saisi n'importe quelle occasion pour s'adonner à leur forme d'expression préférée; la violence, même s'ils n'ont rien compris des motifs de la manifestation. Concernant la manipulation qui pourrait être dernière les actes de violences de ces derniers jours, le doute revient toujours lorsqu'il y a des manifestations qui dérapent, et à chaque fois, les échanges d'accusation engagent les deux protagonistes, les organisateurs des manifestations et les autorités responsables du maintien de l'ordre».
«Beylik»
De son côté, le sociologue Zoubir Arrous, «Nous sommes un peuple qui glorifie la violence. Le citoyen a recours à la violence car il n'a plus confiance dans la capacité des institutions de l'Etat à faire valoir ses droits. La violence devient alors son seul recours. Il saccage alors les biens publics sous prétexte que cela appartient a l'Etat «Beylik», et qu'ils profitent a d'autres que lui or il ne fait que nuire a ses bien finalement. Il faut savoir que toute action sociale qui n'est ni encadrée et non organisée conduit à la violence.
Plus important encore, la violence n'est pas propre à une région spécifique comme on voudrait le faire croire, mais elle concerne l'ensemble du territoire». n


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