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Musique andalouse : La nouvelle génération de divas
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Publié dans El Watan le 20 - 01 - 2017

Lamia Aït Amara, Meryem Benallal, Lila Borsali, Nawel Illoul, Meriem Koufi, Imène Sahir, Meriem Beldi, Nesrine Ghenim et bien d'autres sont les nouvelles stars de la musique andalouse dans toutes ses variantes. Interprètes exigeantes, elles s'entourent des meilleurs pour la transmission et la promotion d'un héritage à la fois précieux et unique.
«Avec ces nombreuses voix féminines qui représentent la musique andalouse dans ses variantes, une fraîcheur rehausse la musique algérienne en général», affirme Mehdi Boutbal, musicien et compositeur qui travaille depuis cinq ans sur un projet de livre dédié aux chanteuses de musique andalouse et hawzie. «Nous avons longtemps désespéré de voir une aussi belle brochette de jeunes femmes issues de milieux différents, mais qui ont toutes comme objectif de redonner à la musique andalouse ses lettres de noblesse !» dit-il, en souhaitant que ces chanteuses, musiciennes défendent notre patrimoine à travers le monde.
«Notre richesse, c'est notre héritage. Nos noubas sont cet héritage. Nous avons de grandes associations d'où sortent des artistes multidisciplinaires. Malgré le fait qu'il n'y a pas beaucoup d'espaces à leur consacrer, elles tiennent malgré tout à faire valoir leur art,» affirme-t-il. Lamia Aït Amara, Nesrine Ghenim, Meryem Benallal, Lila Borsali, Nawel Illoul, Meriem Koufi, Imène Sahir, Meriem Beldi…
Elles sont musiciennes, interprètes et professeures de musique empruntant la voie de Beihdja Rahal, Seloua, Zakia Kara Tourki, Rym Hakiki, Nassima Chaabane, Lamia Madani, Dalila Mekadder Belkhouche, pour ne citer que celles-ci et qui sont devenues des icones pour un public qui a fini, au fil des années, par bouder ce genre musical. «Les musiques savantes sont accessibles, contrairement à ce que l'on pense. Elles ne sont pas dédiées à une élite, bien au contraire, elles se pratiquent dans des associations. La musique andalouse est sortie des palais depuis longtemps et se conjugue aux rythmes et à l'inspiration de son interprète», rappelle Boutbal.
Associations
Pour la musicologue et violoniste Nacéra Ouadah, les associations de musique andalouse ont contribué depuis des années à la sauvegarde et la transmission du patrimoine national. «Notre patrimoine est fragilisé par les courants qui sont ‘‘les nouvelles tendances du moment'' et font fleurir le marché de la musique dite commerciale. On ne peut pas échapper à la fusion des genres, c'est la mondialisation qui l'exige. Cependant, il faut acquérir la base propre à notre culture algérienne et maghrébine.
C'est ce travail colossal que font les associations nationales dans plusieurs villes de notre pays», explique Nacéra Ouadah «Pourtant, ces associations n'ont pas toutes les mêmes moyens financiers. Quelquefois, des mécènes contribuent à la survie d'une association. Certaines ont disparu et avec elles toute une histoire», regrette-elle, en précisant que les associations sont de «véritables machines huilées pour créer des artistes complets.
Quand on y entre, on en sort avec la maîtrise d'un ou plusieurs instruments, une technique vocale et une hygiène de vie !» assure-t-elle. Essendoussia, El Fekhardjia, El Fen wa nachat, El Bachtarzia, El Gharnatia, Al Rachidia, Naghma, El Moussilia, El Othmania, l'Ensemble national algérien de musique andalouse (ENAMA), El Amraouia, El Amel, El Djenadia, Ibn Badja, les Beaux-arts d'Alger, Inchirah, Bibane Al Andalous, Diar El Andalous… des centaines d'associations qui font vivre, depuis des décennies, un répertoire unique et font valoir un savoir-faire algérien reconnu à l'international.
Discipline
«Je n'avais que cinq ans quand j'ai intégré l'association de Blida, puis celle de Mostaganem. J'y ai appris à jouer du luth, à améliorer ma diction et ma prestance sur scène», raconte Meriem Lardjane, musicienne. «Je garde en mémoire la rigueur, la précision et la discipline imposées par nos professeurs. Je ne regrette pas cette belle aventure, je me suis révélée à mon entourage et à moi-même», dit-elle. Dans le cas de l'interprète Lamia Madani, c'est grâce à sa mère Salima, pianiste et professeur au conservatoire municipal d'Alger, qu'elle a été touchée par la musique.
A l'âge de six ans, elle a intégré les cours de musique andalouse de Si Abdelkrim Mhamsadji et Si Mustapha Boutriche. Sa carrière a été marquée par des enregistrements, des concerts au Maghreb, en Europe et aux Etats-Unis. Aujourd'hui, elle poursuit une carrière fulgurante, tout en assurant la transmission de son art à travers des cours qu'elle dispense. Les associations sont une pépinière où les des talents se forgent et s'épanouissent.
A l'instar de la jeune interprète Imène Sahir, pour qui les associations «jouent un grand rôle dans l'éducation. Faire partie d'une association artistique, c'est avant tout faire partie d'une famille», affirme-t-elle. «On y partage nos passions, on s'y fait des amis, ça nous permet de nous habituer à la vie de groupe à travers les différentes participations et les échanges entre associations. Durant ma modeste carrière artistique, j'ai toujours gardé le contact avec des élèves qui étaient dans la même association que moi», dit-elle.
Ouverture
«Le moment où j'ai ressenti le plus l'impact de l'association dans mon éducation, c'est le jour où j'ai pris la responsabilité d'en diriger une. J'ai été chef d'orchestre pendant deux années. Je pense que c'est là qu'on passe du statut d'élève à professeur. C'est complètement différent, car en plus de la formation musicale, je leur enseigne comment bien se tenir sur scène, les bonnes méthodes pour apprendre les textes par cœur, etc.» explique Imène Sahir. Sa carrière en solo a débuté à la sortie de son premier album en 2008, intitulé Nouba Ghrib.
«Mon apprentissage s'est fait dans une association durant douze années. A cette époque, j'étais la plus jeune interprète de musique andalouse à avoir sorti un album en solo et cela m'a forgée, surtout après les échos positifs et les nombreuses personnes qui m'ont sollicitée à faire des concerts en solo et des tournées en Algérie et à l'étranger», se souvient-elle.
Contrairement à ce que certains prétendent, ce milieu n'est pas si figé, il s'ouvre de plus en plus aux chanteuses. «Actuellement, les voix féminines se distinguent de plus en plus, chaque année on découvre une nouvelle interprète qui se lance dans une carrière en solo contrairement aux voix masculines. Finalement, ce milieu n'est plus aussi fermé», assure Imène Sahir. «Evidement, ça n'a pas été facile de s'imposer en tant que jeune interprète de musique andalouse, mais le travail paye toujours. Quand on est passionné par ce qu'on fait, les choses évoluent naturellement», dit-elle.
Fusion
Chanteuses et musiciennes, elles occupent les salles de concerts, prennent part à des festivals, font les tournées nationales et internationales et attirent de plus en plus d'amateurs de musique traditionnelle. Pour certains, ces chanteuses sont une véritable aubaine «Du fait que ces vocalistes apportent une touche particulière à un patrimoine qui ne change pas, la curiosité des mélomanes est grandissante. Tout au long de l'année, on assiste à un engouement exprimé à chaque représentation, que ce soit pendant le Ramadhan, les fêtes religieuses, ou les festivals nationaux», déclare le musicien Mehdi Boutbal. «La présence sur scène en solo est assez importante. On pourrait faire une lecture positive de la présence des artistes féminines, presque reléguées comme ‘‘accessoires'' pour embellir le groupe.
Cette image est sévère, mais elle représente une réalité. Certaines musiciennes se sont démarquées en multipliant la maîtrise d'instruments de musique, en plus de leur interprétation. Malgré leurs compétences, elles ont été écartées au profit de leurs camarades masculins», témoigne-t-il. La parité n'est pas totalement un tabou dans ce milieu ; toutefois, la liberté de s'exprimer dépasse tous les répertoires. «Les artistes ont la chance de jouer cette musique tout en explorant d'autres styles.
C'est encore mal vu par les puristes, les gardiens du style, etc. La musique n'est pas une religion !» pense Mehdi Boutbal. Dans ce registre, la musicologue, chanteuse et instrumentiste Meryem Koufi a démontré très tôt son attachement aux cultures du monde. En 2006, elle collabore avec le compositeur indien Nishith Mehta et met en musique des poèmes du poète soufi Al Hallaj. Le fruit de cette fusion est un album singulier, devenu une référence et intitulé Darb Al Harir.
Stars
Si les chanteuses de musique andalouse ont trouvé l'art et la manière de s'imposer délicatement, c'est essentiellement grâce à leur talent d'interprétation et leur persévérance dans un milieu régi par des codes, et une société peu clémente avec les artistes femmes. Ce qui ne les a pas aidé également, c'est le fait que quelquefois ces chanteuses ne sont pas soutenues par leurs proches et finissent par abandonner. Cependant, la chanteuse de musique andalouse d'aujourd'hui n'est plus une caricature habillée en tenue traditionnelle, effacée, jouant le même refrain pendant des années. Lila Borsali, Zahia Benzengli, ou encore Nawel Illoul sont des stars adulées par des fans qui n'hésitent pas à demander des autographes et des selfies à chaque concert.
Dans l'air du temps et tout en restant fidèles à leur passion, les chanteuses de musique andalouse se démarquent volontiers. «Nos artistes féminines ont de la classe, elles représentent une génération pour laquelle les choses n'ont pas été faciles. Malgré cela, elles sont les nouvelles divas qu'on suit volontiers sur les réseaux sociaux, sur les plateaux de télévision…», explique Manil. K, directeur artistique et spécialiste en communication. «Le compte Instagram de Nawel Illoul ou la page Facebook de Lila Borsali sont suivis par des milliers de personnes.
Nawel Illoul affiche des looks différents à chacune ses sorties. Lila Borsali, quant à elle, prend soin de son image avec des shooting réalisés par des experts. Il faut souligner que ces artistes confirmées contribuent à la survie de plusieurs métiers : stylistes, artisans, make-up artist (maquilleuses), etc», constate-t-il


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