La grippe saisonnière semble être installée en Algérie, vu le nombre de consultations enregistrées dans les structures de santé publiques et privées. Doit –on s'attendre à une épidémie? Effectivement, le nombre de patients consultés pour des syndromes grippaux se multiplient ces dernières semaines. D'ailleurs, le pic de la grippe saisonnière sera atteint chez nous dans les prochaines semaines, voire au début du mois de février. C'est généralement la période où l'on registre un nombre de cas important de grippe. Actuellement, le laboratoire de référence a répertorié 100 cas confirmés, selon les résultats des prélèvements analysés. Le nombre de cas est appelé à augmenter dans les prochains jours vu la proportion des tests positifs. Il faut savoir qu'au début le virus de la grippe était de type B, qui atteint principalement les enfants avant les adultes. Mais maintenant, c'est le type A H3N2 qui prend le dessus et le risque est réel. Nous sommes au stade initial de l'épidémie. Sur l'ensemble des prélèvements effectués pour toute pathologie respiratoire, cent pour cent relèvent de la grippe. Y a-t-il un risque de mutation du virus grippal H3N2 ? Plus le virus est en circulation, plus la possibilité de mutation est grande. D'où l'intérêt de la surveillance de la souche, car l'efficacité du vaccin risque de diminuer. Dans le cas de mutation où le virus devient un variant, l'efficacité du vaccin sera réduite de 70%. La surveillance doit être accrue pour se préparer à d'éventuels changements. D'ailleurs, ce qui est curieux à l'heure actuelle, c'est l'absence du virus H1N1, qui peut arriver avec une forte virulence. Comme c'est le cas du H3N2, d'où l'intérêt de la vaccination, qui constitue une meilleure prévention pour parer à toute éventualité d'épidémie susceptible de provoquer des conséquences néfastes, notamment chez les sujets vulnérables qui ont des pathologies sous-jacentes. C'est pourquoi nous insistons sur l'importance de la surveillance de tous les syndromes grippaux pour identifier et voir la part de la grippe. La nécessité d'établir un bon diagnostic de la grippe et ne pas la confondre avec le syndrome grippal est nécessaire. Comment expliquez-vous que des personnes vaccinées présentent quand même une grippe ? La vaccination n'évite pas la grippe, mais elle protège contre les formes malignes et sévères, notamment chez les personnes souffrant de pathologies chroniques. La pneumonie est l'une des complications réelles et la vaccination est un moyen d'éviter ces formes sévères. Outre la vaccination, d'autres moyens de prévention existent, notamment le lavage des mains et le respect des règles d'hygiène, car la grippe est une infection virale qui se propage facilement d'une personne à l'autre. Elle représente un problème de santé publique sérieux qui provoque des maladies graves et des décès dans les populations à plus haut risque.