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Controverse autour du concours de doctorat en philosophie et analyse géostratégique
Université d'Oran
Publié dans El Watan le 22 - 02 - 2017

Une commission ministérielle a été dépêchée dimanche à l'université Oran 2 suite à l'appel de quelques étudiants qui remettaient en cause les résultats du premier concours de doctorat en philosophie et analyse géostratégique, organisé le 10 octobre 2016 à la faculté des sciences sociales.
Il s'agit de la deuxième commission ayant enquêté sur ce concours, auquel soixante et un candidats ont participé, pour six postes ouverts seulement. La première enquête a été effectuée suite à l'appel de 47 candidats ayant signé une pétition portant leurs coordonnées et numéros de pièce d'identité, le 7 décembre 2016. Ils avaient joint des copies des correspondances adressées au ministre de l'Enseignement supérieur, lui demandant «de valider les résultats du conseil de la faculté et de laver ce projet de tous les soupçons ayant été formulés par des candidats malheureux.» Aujourd'hui, les six premiers doctorants en géostratégie sont connus, les inscriptions ont été faites et le rapport de la commission d'enquête stipule qu'une seule erreur de codage a été relevée.
Hadj Seddik, major de promotion et premier classé des candidats, déclare : «C'est un véritable ouf de soulagement que nous poussons. Jamais un concours de doctorat n'a fait couler autant d'encre (…) mais nous trouvons cela tout à fait normal, en raison des enjeux stratégiques que représente le projet en soi, car nous ambitionnons de créer un centre d'étude géostratégique qui manque à notre pays.» S'agissant du retard dans l'annonce des résultats, cet étudiant explique : «En premier lieu, le conseil de la faculté (des sciences sociales Ndlr) a validé les résultats. Mais par la suite, les résultats de tous les concours organisés en cette date ont été affichés sauf le nôtre.
Le promoteur du projet, M. Berriah, a préféré attendre la signature du doyen, alors que le décanat allait subir un changement. C'est ainsi que nous avons appris de manière officieuse qu'une commission aurait été dépêchée par le recteur de l'université Oran 2 et que des défaillances ont été relevées.
Ça nous a inquiétés, car nous connaissions les circonstances dans lesquelles le concours s'est déroulé. Ne trouvant pas d'écho au niveau de notre université, nous avons décidé d'écrire au ministère de tutelle, lui demandant d'afficher les résultats quels qu'ils soient. Nous avons donc signé une pétition, avec 47 candidats sur un total de soixante- et-un, en l'occurrence la majorité absolue. Nous voulions d'abord sauver la réputation de ce projet, le premier du genre en Algérie. Tous les candidats étaient d'accord et ils se sont déplacés plusieurs fois d'Oran à Alger, au ministère, pour demander que les résultats soient affichés, quels qu'ils soient, alors qu'il n'y avait que six postes ouverts. Cette solidarité devrait expliquer tout !»
Expertise
Après une rencontre des candidats avec des responsables au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur, une première commission a été dépêchée à Oran. Toutefois, celle-ci a trouvé une lacune. Il avait été annoncé auparavant que des copies d'examens manquaient. Sur ce point, Didi Kaddour, un candidat malheureux et pourtant deuxième au classement des deux premières promotions, explique : «Il n'y a pas eu de lacune. En réalité, après la correction anonyme, il y a ensuite le décodage des copies et la confirmation des six premiers gagnants. Dès que les gagnants ont été connus, le reste des copies ont été recollées à leurs souches portant les coordonnées du candidat. Comme il y avait deux épreuves, il nous a été expliqué que les codes entre les deux épreuves diffèrent d'un seul signe, c'est ainsi que des souches portant un code différent d'un seul signe ont été collées à des copies d'une épreuve différente, avec une ressemblance dans le code (écrit en arabe Ndlr) à la différence d'une lettre. C'est ce détail, qui a eu lieu certainement après la correction, qui a échappé à l'expert désigné par l'université. Ensuite, la première commission venue d'Alger a corrigé tout cela et tout est rentré dans l'ordre.»
Polémique
Par ailleurs, nous avons interrogé ce candidat sur les écrits dans la presse et sur les réseaux sociaux remettant en doute le concours. Didi Kaddour déclare : «Il y a toujours une personne ou deux qui souhaitent gagner par tous les moyens. C'est navrant, mais c'est la réalité. Personnellement, je n'ai pas remporté le concours, mais ça ne m'a pas empêché de défendre la souveraineté des professeurs ayant organisé les épreuves, les correcteurs et tous ceux qui ont participé à ce projet de près ou de loin. Il s'agit de leur réputation et aussi du devenir du master et du doctorat en géostratégie. C'est une spécialité nouvelle et très importante. Mais nous avons constaté que des sensibilités de personnes étrangères au projet, que je ne nommerai pas, ont trouvé écho auprès de candidats ayant perdu le concours. Il y a eu de la manipulation et de beaucoup de mauvaise foi. Ensuite, des délations ont été proférées mais c'était d'abord à l'université et au ministère de réagir, car ils étaient visés en premier.»
Enfin, dimanche dernier, une deuxième commission a entendu plusieurs candidats, ainsi que des enseignants et des membres de l'administration. Mohammed Abderrahmane, un autre étudiant, nous confie ce qui a été dit : «J'ai été auditionné par les enquêteurs. Même si je n'ai pas remporté le concours, j'ai exprimé, au nom des 47 signataires de la pétition, notre position. Nous avons d'abord expliqué que ces appels lancés via la presse ne venaient pas de nous mais d'éléments que nous qualifions de perturbateurs. Un des quatre candidats ayant proféré des accusations dans la presse était présent et a avoué ne pas avoir de preuves sur la triche dont il est fait état. Il est revenu à la raison en réalisant que j'étais l'un des trois premiers des deux promotions et que cela ne m'a pas affecté d'avoir perdu, car le niveau est très élevé, d'autant plus qu'il s'agisse de questions géostratégiques et philosophiques à la fois. Les plus chanceux ont été ceux qui ont eu des questions en rapport avec leur thèse de fin d'études, en master par exemple (…)»
Manque de débouchés
Face à cette situation, un autre candidat, l'heureux doctorant Rabah Derras, avance son analyse de la situation : «Vous savez, il n'y a eu que six postes dans ce doctorat. Tout le monde ne peut pas gagner. Bien que ce concours soit ouvert à d'autres spécialités, comme la sociologie politique et la philosophie politique, ce n'est pas le cas pour les diplômés en master géostratégie, qui ne sont pas acceptés dans d'autres concours de doctorat, sauf celui de leur propre spécialité.
C'est normal que les candidats soient déçus. Ils ont découvert une spécialité qui les passionne, mais leurs chances de continuer dans la recherche sont trop réduites. Il va falloir leur ouvrir d'autres perspectives, comme la possibilité d'intégrer d'autres spécialités en doctorat ou bien des centres de recherche stratégiques, qui n'existent pas en Algérie.» Selon ces étudiants, cette question a été soulevée avec les membres de la commission d'enquête, mais il reste que la spécialité doit être généralisée aux autres universités algériennes, comme le souligne Hadj Seddik : «La spécialité est fort intéressante, mais il faut une armée d'analystes géo-stratèges. La formation en master est très riche, car en plus du mémoire, nous avons organisé beaucoup de séminaires sur des questions de sécurité, d'identité ou de justice. Nous avons également travaillé sur des canevas analysant plusieurs pays et dossiers.
Mais les deux années de master ne suffisent pas pour des recherches approfondies, d'autant plus que les étudiants ne publient pas d'articles universitaires pour des raisons propres au système LMD et au fonctionnement de l'université algérienne. Il faut vraiment penser à exploiter toutes ces compétences, car on ne peut pas continuer à former des analystes en géostratégie sans leur permettre de servir leur pays.»
En tout état de cause, les candidats et les doctorants ont exprimé leur satisfecit après l'audition avec la commission d'enquête, et ce fut l'occasion pour eux de relever des questions de fond en exprimant les réels soucis des étudiants. «Souvent on parle de manque de moyens pour étudier. Mais il arrive qu'un bon encadrement pédagogique, à la faveur de la qualité des professeurs que nous avons eus, révèle d'autre besoins d'ordre purement intellectuel, s'agissant notamment de la valorisation des formations et des compétences, seule possibilité de tirer quelque choses de nos contradictions», conclut Seddik.


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