La domiciliation des demi-finales de la coupe d'Algérie 2017 a donné lieu à une polémique qui, normalement, n'a pas lieu d'être si ceux qui assument la responsabilité de l'organisation de cette compétition étaient à la hauteur de la mission qui leur est confiée. Chaque saison, à partir de l'avant-dernier tour de l'épreuve populaire, se pose le problème de la domiciliation. Pourtant, le règlement de la compétition est clair, précis et ne prête à aucune équivoque. La section 7 du règlement de la coupe d'Algérie portant organisation matérielle des rencontres précise à l'article 15 (programmation et désignation des terrains) 15.1-seniors alinéa a) : «à partir des 1/32es de finale, la domiciliation des rencontres de la phase nationale est du ressort exclusif de la Fédération». Cet alinéa s'inscrit en droite ligne dans les prérogatives du propriétaire de la compétition, c'est-à-dire la Fédération. C'est elle qui désigne le terrain et pas une autre entité. Par contre, elle est tenue de respecter et d'observer en tout temps le règlement de sa propre compétition qui indique à l'alinéa b) du même article : «sous toutes réserves, les rencontres de la phase nationale sont programmées dans le stade du premier club tiré au sort. Celui-ci doit répondre aux normes de sécurité exigées et avoir une capacité d'accueil d'au moins 8000 places assises et doté obligatoirement d'un terrain de jeu en gazon naturel ou artificiel». Les 4 clubs qualifiés aux demi-finales de la coupe d'Algérie 2017 (MCA, ESS, CRB, USMBA) remplissent tous les critères énoncés à l'article cité. Ils reçoivent régulièrement dans leurs stades respectifs où sont régulièrement organisées des compétitions officielles. Mais dès qu'arrivent les demi-finales de la coupe d'Algérie avec leur lot de pressions, jeu de coulisses, les interventions se multiplient, le règlement est bafoué, les intérêts prennent le pas avec la complicité des responsables du football. Le drame pour le football algérien est que cet état de fait, contraire à l'esprit du règlement de la compétition, est cautionné, admis, accepté par les acteurs eux-mêmes. Nul besoin d'énumérer les multiples transgressions et violations du règlement commises par la commission de la coupe d'Algérie depuis l'instauration du principe : le premier tiré au sort reçoit sur son terrain. Il est temps de revoir le règlement de la coupe d'Algérie afin de dépasser la situation de non-respect systématique du règlement. Il faut aussi clarifier et préciser ce qui est entendu par le vocable «sous toutes réserves». C'est flou et en même temps vague. Il s'agit de tout préciser pour faire l'économie de toute interprétation partisane. C'est ce type d'artifice qui ouvre la voie aux dépassements et aux multiples interprétations. Un texte doit être clair, sans équivoque et ne renvoyer à aucune autre lecture que celle indiquée et précisée dans le texte. Cette énième affaire de domiciliation d'un match de coupe d'Algérie aurait été évitée si le règlement de la compétition avait été enrichi par l'article 69 du règlement du championnat de football professionnel (délocalisation d'une rencontre) qui stipule : «si pour une raison quelconque, une autorité administrative compétente décide de ne pas autoriser le déroulement d'un match programmé, la FAF ou la LFP dispose du droit de délocaliser le match et le désigner dans un autre stade conformément au calendrier établi». De toute façon, le principe du premier tiré au sort reçoit dans son stade en coupe d'Algérie a vécu. La Fédération doit revoir sa copie afin que plus aucun club ne soit privilégié ou lésé en fonction de ce qu'il représente. Personne ne doit être au-dessus des règlements. La Fédération encore moins.