La tension est montée d'un cran, hier vers 11h, entre policiers et vendeurs informels au marché de Zoudj Ayoun, dans la Basse Cashah. Interdits d'étaler leurs marchandises depuis quelques jours sur une partie du marché mitoyen à la place des Martyrs, des commerçants ont tenté de mettre au défi les éléments de la Sûreté nationale. «C'est injuste, à deux mètres d'ici l'on autorise les trabendistes à travailler, alors que dans cette partie de la rue, pourtant éloignée de la voie publique, c'est interdit», s'indignent des marchands. Un des vendeurs, pris d'un accès de colère, avait même osé installer une partie de son étal de fortune, avant que des policiers, intraitables, interviennent et l'en empêchent. C'est à ce moment que la tension est montée. Les policiers ont fait preuve de sang-froid, malgré l'emballement de certains jeunes commerçants. Il n'empêche que la colère était manifeste et une grande incompréhension régnait parmi les vendeurs. Une incompréhension, tout compte fait, justifiée dans la mesure où l'anarchie est visiblement de retour à Zoudj Ayoun, après que ce marché informel a été complètement éradiqué. Pis encore, alors que la police refuse que des étals soient installés sur un coin de rue plutôt isolé, l'activité commerciale anarchique a été tolérée tout le long de la voie automobile. Une situation qui suscite un sentiment d'injustice parmi les commerçants, qui n'ont pas cessé de demander des explications aux policiers. Il est à rappeler que le marché couvert de Zoudj Ayoun a bénéficié de travaux de réhabilitation. A son ouverture, toute activité informelle dans les parages a été strictement interdite. Mais cela n'a pas duré très longtemps. Depuis quelques semaines, l'on assiste à un retour en force du commerce informel.