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France-Algérie : «Des relations qui ne peuvent être banales»
Magazine : les autres articles
Publié dans El Watan le 20 - 04 - 2017

Depuis Valery Giscard d'Estaing et l'OAS, jusqu'aux espions algériens à Paris, en passant par les petits services d'Alexandre de Marenches et de la DGSE», Naoufel Brahimi El Mili, à qui l'on doit notamment Le Printemps arabe : une manipulation ?
(Max Milo, 2012) – révèle cinquante ans de «manœuvres confidentielles, de coups bas toujours restés dans l'ombre». Aussi, en introduction à son ouvrage, l'auteur annonce : «Houari Boumediène l'avait dit. Abdelaziz Bouteflika l'a repris à son compte, à quelques mots près, lors de l'une de ses rares visites non médicalisées en France, en juin 2000 : ''Les relations entre la France et l'Algérie ne peuvent être banales : elles sont soit bonnes, soit mauvaises.''
Elles sont particulièrement bonnes quand elles sont secrètes, et beaucoup plus heurtées quand elles sont publiques. Mais entre les deux pays, même les guerres de l'ombre ne finissent pas trop mal. C'est la marque de fabrique des rapports entre Paris et Alger. Et ce, que l'on soit de gauche ou de droite à Paris, militaires ou faux civils à Alger. Les deux pays sont trop proches, historiquement, économiquement et socialement, pour être totalement indépendants l'un de l'autre. La relation varie entre le Pacs souple et le mariage contraignant. Le lien est contractuel…
Entre les grand-messes des visites d'Etat s'intercalent des accords prometteurs, des coopérations constructives – clame-ton – de bruyantes mésententes, des coups tordus presque invisibles, des tractations secrètes, des traités d'amitié avortés, des amitiés maltraitées, des soutiens politico-médicaux, le tout sous le poids de la mémoire. En d'autres termes, la difficulté se pose de réconcilier l'‘héritage de la glorieuse Révolution de Novembre' avec l'attrait de Paris, ou bien encore avec l'efficacité de la médecine française, fût-elle militaire.»
Boumediène : «Faites-moi confiance, vous ne serez pas déçu»
Page 256. A la fin du mois d'août 1978, Paul Balta rencontre Boumediène pour la dernière fois. Il lui fait ses adieux, en l'informant de la décision de son employeur, Le Monde, de l'envoyer comme correspondant à Téhéran. Consterné, le Président insiste pour qu'il reste en Algérie : «Vous avez vécu la mise en place des institutions, il faut aller jusqu'au bout.
Il va y avoir des changements importants. J'envisage, pour la fin de l'année, ou le début de 1979, un grand congrès du parti. Nous devons dresser le bilan, passer en revue ce qui est positif, mais surtout examiner les raisons de nos échecs, rectifier nos erreurs et définir les nouvelles options. Témoin de notre expérience, vous êtes le mieux placé pour juger ces évolutions.»
Le correspondant du Monde lui demande alors s'il envisage d'ouvrir la porte au multipartisme. Et il l'assaille de questions : «Allez-vous accorder plus de place au multipartisme ?» «Pensez-vous libéraliser la presse et faciliter l'organisation du mouvement associatif ?» Avec un sourire complice et approbateur, Boumediène répond : «Vous êtes le premier à qui j'en parle. Je ne peux être plus explicite pour le moment. Faites-moi confiance, vous ne serez pas déçu.»
«Le Maroc ne sera pas sacrifié aux retrouvailles franco-algériennes»
Page 319, 320 et 321. Entre la France socialiste et l'Algérie, un grand nombre de dossiers bilatéraux sont mis sur la table. Avec la gauche au pouvoir, le climat est nettement meilleur… Peu de mois après sa prise de fonction à la tête de la diplomatie française, Claude Cheysson entame en plein mois d'août une tournée maghrébine.
Sa mission première est de normaliser les relations bilatérales. A peine arrivé à Alger, le ministre des Relations extérieures parle de «coup de passion» entre l'Algérie et la France, une rencontre entre Chadli Bendjedid et François Mitterand est prévue dans un avenir proche. Le ministre s'envole ensuite pour Rabat, où les officiels n'ont guère apprécié la réception d'une délégation du Front Polisario au Quai d'Orsay.
Au Maroc, les inquiétudes s'ajoutent aux interrogations sur les intentions du ministre des Relations extérieures, jugé trop pro-algérien. Les propos de Claude Cheysson se veulent rassurants : «Le Maroc ne sera pas sacrifié aux retrouvailles franco-algériennes.»... François Mitterand revient en Algérie en tant que président de la République (fin novembre 1981, ndlr)... François Mitterand bafoue le principe de réciprocité : Chadli devait se rendre en France le premier, selon cette règle.
Le soir, à la réception donnée en son honneur au Palais du peuple, il déclare aux journalistes : «Rien n'est insurmontable, sans quoi nous ne serions pas venus. Entre la France et l'Algérie, il existe trois sortes de contentieux : psychologique, historique, et enfin économique.»... Le problème central, celui du Sahara occidental, est quasiment passé sous silence. Les Algériens n'attendent pas de Paris un changement complet d'attitude. Ils souhaitent néanmoins que la France observe une réelle neutralité dans ce conflit, tout en se refusant à lui faire un procès d'intention.
«Certains ne pensent qu'à régler leurs comptes avec l'Algérie»
Pages 386, 387. Lors du Conseil des ministres du 12 octobre (1988), François Mitterand consacre un long commentaire aux émeutes en Algérie : "Certains ne pensent qu'à régler leurs comptes avec l'Algérie au nom des droits de l'homme. C'est trop facile ! Que de rancunes, de regrets, d'occasions manquées, on essaie de rattraper là ! Bien sûr, il n'est pas supportable qu'un pouvoir frappe ainsi son peuple, mais nul ne sait, si Chadli partait, quel pouvoir lui succéderait.
C'est comme en Iran, le régime du Chah n'était pas supportable ; mais la révolution ne l'est pas non plus, même si ses objectifs sont plus sympathiques…Que va-t-il se passer en Algérie ? Je n'en sais rien. Mais, en tout cas, il y a une hypothèse à laquelle il est interdit, pour l'heure, de penser : l'établissement de la démocratie... N'oubliez pas que l'Algérie est un pays souverain (cité par Hubert Védrine, MAE)".
Quand Lalla Aïcha jouait les intermédiaires
Page 259. Le 14 décembre de cette année, de grands remaniements ministériels, Boumediène réunit dans le secret de son bureau Bouteflika et Taleb Ibrahimi pour leur apprendre que Hassan II souhaite entamer des entretiens secrets avec l'Algérie. Pour prouver le sérieux de sa démarche, le souverain chérifien mandate sa propre sœur, Lalla Aïcha, pour prendre attache avec le haut responsable choisi par Boumediène…Pour Boumediène, penser une nouvelle Algérie, envisager d'ouvrir une phase nouvelle dans ses relations avec la France, cela passe par l'apurement du contentieux avec le Maroc.
Le départ du «Gorbatchev de l'Afrique du Nord»
Pages 398, 399. François Mitterand est alarmé par la situation algérienne. Ses services prévoient le débarquement en France de boat people algériens fuyant les intégristes. Ce à quoi Aït Ahmed rétorque : «Vous allez recevoir des yacht people.» La décision est prise: les élections seront suspendues et Chadli va remettre sa démission. Informé de ces projets, le président français dit simplement aux émissaires venus d'Alger de ne pas toucher à un cheveu de Chadli, son ami…
A 2000 kilomètres de là, assis sur un autre canapé, François Mitterand regarde sur sa télévision le «Au revoir» de son ami Chadli qu'il qualifiait, devant ses intimes, de Gorbatchev de l'Afrique du Nord. Le mot de la fin revient à celui qui a accompagné pendant quatorze ans le chef de l'Etat à l'Elysée, Hubert Védrine : «Après 1990, François Mitterand se refusera à croire aux accusations répandues par les successeurs de Chadli sur celui-ci et sa famille ; il se braquera comme lorsque l'on s'en prend à ses proches.»
Yves Bonnet, directeur de la DST : «Notre maître en affaires arabes, c'est l'Algérie»
Page 367. «La France a de la chance de pouvoir compter sur un tel partenaire, compétent, parfaitement au fait des réalités du Proche-Orient et, par-dessus-tout, amical. J'ai vraiment la sensation que la complexité du monde arabe, avec ses jeux subtils d'influence, de rejets, d'interférences entre la raison d'Etat et les intérêts particuliers, mérite et exige d'être connue, mais que cette connaissance est subordonnée à tant de contacts, d'entretiens, qu'il y faut un professeur. Notre maître en affaires arabes, c est l'Algérie.» (Yves Bonnet, directeur de la DST, ndlr)


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