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Objectif, une ville propre et verte
La propreté à l'ordre du jour à Bouira
Publié dans El Watan le 26 - 11 - 2006

L'impression laissée par plusieurs tournées à travers la ville est très différente de celle qu'inspirait, il y a quelques années, ce chef-lieu de wilaya : c'est indéniable, Bouira, avec ses quelque 100 000 habitants environ, a largement gagné en propreté.
Il y a quelques années, elle croulait littéralement sous les ordures. Chaque artère débouchait immanquablement sur une décharge sauvage. Les rues et les places publiques n'étaient pas elles-mêmes à prendre avec des pincettes. Les égouts à ciel ouvert déversaient souvent leur flot noir et nauséabond sur les trottoirs ; les bacs à ordures aux différents coins de la ville débordaient de détritus ainsi que certains trottoirs comme celui de la rue chahid Mohamed, plus connue sous l'ancienne appellation de rue de France (on notera ici la trace de la culture colonialiste encore vivace). Que s'est-il donc passé ? La prise de conscience de l'enjeu environnemental semble avoir été lente dans une wilaya où la priorité était accordée à la sécurité et au développement durable. Quand on sait que les attentats terroristes continuaient dans un passé tout récent à éclabousser les rues du sang des innocents et de policiers dans certaines localités, Bouira comprise, on comprendra que le secteur de l'environnement n'accaparait pas toute l'attention des responsables de la wilaya. La création d'une direction de l'environnement (avant, c'était une inspection), semble avoir enclenché une dynamique environnementale qui a été à l'origine de ce déclic lié à l'environnement et à sa promotion dans la hiérarchie des préoccupations des autorités et de la population. Le mérite des efforts fournis pour un environnement sain et un cadre de vie meilleur revient à cette armée d'écologistes faite d'agents et de cadres qui inlassablement étaient sur la brèche pour véhiculer ce slogan d'une ville propre, d'une wilaya propre et verte. Le message revêtait des formes d'expression multiples associant productions littéraires (expositions de livres, de revues, de coupures de journaux sur l'environnement) théâtre et conférences sur des thèmes écologiques, de slogans, de pictogrammes, voire d'un train environnemental dénommé Dounia.
Des moyens matériels et humains impressionnants
Et Bouira a eu une enveloppe assez importante pour la création de quelque 170 emplois saisonniers. Portant la livrée verte de l'environnement, des jeunes armés de pelles, de brèches et de balais faisaient la chasse aux ordures et aux sachets noirs. Dans la commune, les moyens sont encore plus impressionnants. Pour le chef-lieu de wilaya, la création d'un centre d'enfouissement technique à Ras Bouira a mobilisé une enveloppe de plusieurs milliards de centimes. Entre temps, chaque commune dispose de sa propre décharge publique. La création d'espaces verts procède de la même stratégie environnementale qui lie ce concept au souci d'éradiquer le chômage par le biais du dispositif du micro-crédit, intégrant ainsi l'environnement au développement durable.
Une armada d'éboueurs et de cantonniers
« Jusqu'à 10 h, la ville est propre », assura le maire qui nous a accordé un entretien dans son bureau autour de l'hygiène de la ville. Mais après 10 h, que se passe-t-il ? Le responsable de la commune incrimine un peu le manque de civisme du citoyen. Celui-ci doit s'impliquer dans la toilette quotidienne que subit la ville pour rester propre. Comment ? Le citoyen, selon le P/APC, sait que les ordures ménagères s'enlèvent à 18 h en hiver et 20 h en été. Les commerçants sont particulièrement visés parce qu'ils sortent leurs ordures à n'importe quel moment. Aux deux équipes qui se relayent jusqu'à 8 h, mobilisant une centaine d'agents de service, une vingtaine de camions et une dizaine de bennes tasseuses, une troisième équipe succède qui avec deux tracteurs dotés de remorques se met dès 7 h à sillonner les rues pour enlever les ordures tardivement sorties. L'opération ne prend fin que vers 16 h. C'est dans le sillage de la politique environnementale baptisée Algérie blanche que vient s'inscrire la réhabilitation du marché quotidien, lequel, soit dit en passant, était juste avant l'été dernier dans un triste état. Les fruits et légumes s'entassaient dans un coin où ils se décomposaient lentement sous le soleil. L'abattage de la volaille se faisait sur place. L'eau des pluies formaient des flaques verdâtres. Tout cela aujourd'hui n'est plus qu'un souvenir. L'opération de réhabilitation a permis de cimenter la surface du marché, de poser les avaloirs, et d'amener l'électricité. L'enveloppe financière est estimée à un milliard et demi par notre responsable. Pour l'entretien des espaces verts, le même responsable fera savoir que deux équipes composées de 15 ouvriers chacune se relayent dans le cadre de cette politique environnementale. A ce propos, il dira que, depuis son installation à la tête de la commune, quelque 7000 arbres ont été plantés avec le concours des comités de quartier comme ceux des 1100 Logements et 250 Logements. Deux projets verts, le jardin des retraités, financé sur le B. S. et un parc d'attractions, en face du centre culturel Mouloud Mameri verront prochainement le jour. Au sujet des activités sportives pour le développement desquelles 15 terrains combinés ont été aménagés à raison de 150 millions chacun, l'élu local lancera à notre intention : « Montrez-moi un espace et sur-le-champ, je l'aménagerai en terrain combiné. » Le bitumage des grandes artères de la ville comme les rues Abane Ramdane, colonel Amirouche, le grand boulevard qui va de la place des Martyrs à la cité Harket, par exemple, l'éclairage public et le gaz de ville dont le chef-lieu bénéficie à 100 % sont un autre objet de satisfaction pour notre responsable. « Nous avons réalisé 15 km de bitumage au centre-ville. Il reste quelques ruelles comme la rue de France et la rue Ben M'hidi. » Le projet confié à l'entreprise Sotrarbo a coûté la bagatelle de 6 milliards. La seule ombre au tableau reste les 10 haouchs qui défigurent la ville. Un projet de rénovation de la ville a bien été envisagé, mais il s'est brisé sur ce grand problème des haouchs qui sont des propriétés privées. Du fait de l'indivision, ils ne peuvent être ni achetés ni vendus.
Cynisme et incivisme
Et c'est là où, en effet, le bât blesse. Dans le souci de vérifier les résultats de cette politique de ville propre mise en pratique par les autorités locales, nous avons visité quelques-unes de ces propriétés privées. Celles de la rue chahid Mohamed (ex-rue de France) présente un aspect qui révulse. Avant, elle abritait des écuries. Elle était alors moins insalubre. Des deux côtés de l'entrée, des cordonniers s'employaient à rafistoler de vieilles chaussures. Des marchands de fruits et légumes s'affairaient autour de leurs étals, pesant et servant leurs clients. Au fond, les anciennes écuries, à la toiture en partie arrachées étalent leur aspect sordide. Dans un coin, une montagne d'ordures faits de légumes, de fruits pourris, de sachets, de papiers gras, de cartons défoncés et au-dessus tout cela, bourdonne une nuée de mouches. Sur le boulevard, Ahcène profite de sa journée de repos assis sur une chaise devant chez lui. Pour lui, il y a une amélioration de la situation sur le plan de l'hygiène, mais il regrette que les riverains n'aient pas tous la même approche en matière de stratégie pour un cadre de vie meilleur. Ils accusent certains de balancer les ordures des balcons. A côté de l'hôtel Toumi, un haouch dresse ses ruines en toub au milieu d'un tas de gravats et de végétation morte. Devant l'établissement, le gérant d'un kiosque multiservice prend un bain de soleil. Ils déplore qu'un hôtel fréquenté par des étrangers (Français, Italiens, Allemands, Chinois…) jouxte un haouch et que des eaux usées coulent depuis un mois le long du caniveau. Aux 1100 Logements, aux 140 Logements, aux 250 Logements, à la cité Gouizi, sur le pont Sayeh, à la cité Aïn Graouch, à la rue Mohamed Chaïd, les ordures, les gravats s'étalent et s'amoncellent à portée de vue. Dans les tours, les locataires ne doivent pas tous se gêner. Ils n'ont qu'à se pencher à leur fenêtre pour lancer leurs ordures. Quand cynisme se conjugue parfois avec incivisme, il donne ces affreux résultats : les bacs à ordures, dont la commune dispose d'une vingtaine, restent vides tandis que les ordures s'étalent autour ; les cages d'escalier et les espaces entre les bâtiments deviennent des dépotoirs commodes où pour se débarrasser des déchets on n'a qu'à tendre le bras par la fenêtre. Au fait, que fait ce bac à ordures à une trentaine de mètres de l'entrée du lycée de jeunes filles et à une quinzaine de mètres de la cuisine et du réfectoire de cet établissement ?


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