De nombreux chefs d'entreprise du secteur privé, notamment ceux du bâtiment et des travaux publics (BTP), dans la wilaya de Mascara, ne déclarent pas l'ensemble de leurs employés. Sur les chantiers, et sans aucune couverture sociale, des milliers d'ouvriers exercent dans des conditions difficiles, caractérisées par l'absence totale de normes de sécurité les plus élémentaires. En l'absence de statistiques officielles sur les accidents du travail, on ignore le nombre de travailleurs ayant perdu la vie sur des chantiers de construction et ceux qui gardent dans leur corps des séquelles indélébiles. Rencontré mardi 13 juin, lors d'une rencontre-débat sur le tabagisme organisé dans son département, le directeur de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS), Ferhaoui Abdelhakim, nous a révélé qu'une «opération de contrôle des employeurs en matière de versement des cotisations et de déclaration des travailleurs est prévue à partir de la semaine prochaine». Et d'ajouter : «Un plan d'action est en cours d'élaboration. Afin d'atteindre les résultats attendus, dont l'incitation des employeurs et autres personnes actives sans couverture sociale à régulariser leur situation en matière de sécurité sociale, les contrôleurs de la CNAS devront sillonner toutes les communes de la wilaya de jour comme de nuit.» En outre, M. Ferhaoui, nouvellement installé dans ses fonctions à Mascara, nous a relevé qu'une décision visant à intensifier le contrôle des certificats de maladie de complaisance a été prise. «La lutte contre les arrêts de travail de complaisance est une des priorités de notre stratégie. Nous avons décidé de nous attaquer à ce phénomène qui menace l'équilibre financier de notre caisse», nous dit-il. Une rencontre avec les experts médicaux au sujet des congés de maladie de complaisance est prévue, nous dit-on.