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La Nouba Sahli : Du genre au patrimoine andalou
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Publié dans El Watan le 09 - 07 - 2017

Il a osé et il avait raison. Lui, c'est Noureddine Saoudi, qui nous a gratifiés d'une nouba dziria sur un mode que seuls les chanteurs chaâbi ont l'habitude de «fréquenter».
Il s'agit du mode sahli, grâce auquel toute une génération de chanteurs, et pas des moindres, a émergé, non sans la contribution de l'immense Mahboub Bati. Le sahli est donc une invention bien de chez nous, puisque intégrant, paraît-il, des sonorités amazighes, que les musicologues détailleront bien mieux que moi. Le sahli est un mode qui ne fait pas partie du patrimoine andalou, soit, et il ne peut pas, a fortiori, prétendre «encadrer» une nouba classique telle que nous l'ont enseignée nos maîtres.
Ce verdict est tombé comme un couperet, au point que le compositeur a tenu à faire une mise au point en guise de prélude à sa nouba, et c'est à peine s'il ne s'est pas excusé, tant il redoutait les critiques, dont la virulence allait être à la hauteur du «sacrilège» ainsi commis. Mais la nouba a quand même été enregistrée, et en public, s'il vous plaît.
Mais au fait, que signifie patrimoine, qui peut avoir le droit de labelliser conforme ou non au patrimoine ? Ne peut-on pas prétendre que c'est plutôt la musique andalouse (ou andalousienne, c'est selon) dans sa structuration actuelle qui fait partie du patrimoine et non telle ou telle pièce ou mélodie ?
A-t-on le droit de décréter le blocage du patrimoine à un siècle ou à une époque donnée (dans le domaine architectural la référence est beaucoup plus proche) ? Ne peut-on pas intégrer de nouvelles mélodies à ce patrimoine à la condition qu'elles respectent dans le fond et dans la forme la structuration d'une nouba classique ?
Il semblerait que des expériences de création ont été tentées dans la totale discrétion ou dans les limites d'un cercle restreint. Une sorte de mea culpa, comme si les auteurs rejetaient eux-mêmes leurs propres créations, supposées ne jamais voir le jour. Attitude psychologique pour le moins bizarre de la part de ces compositeurs. Dommage. Imaginons un instant quel aurait été le résultat si ceux qui nous ont légué ce patrimoine avaient pratiqué cette forme d'autocensure...
Pour tenter de répondre au moins à une des questions posées plus haut, on peut estimer que le travail fourni par M. Saoudi correspond à bien des égards à ce à quoi nous avons été habitués. Tout y est, à une touchia près (eh oui !). Mestekhber, çanaa, mceder, btaihi, derdj, nessraf, précédés de leurs krissi respectifs, ainsi qu'un khlass, même si les textes, eux, sont issus du patrimoine classique connu à ce jour. On a même eu droit à un neklab sur le mode sahli. Non, il ne s'agissait pas d'une hérésie ni d'une quelconque tentative égoïste de «contraster pour émerger». L'artiste n'en avait pas besoin.
Est-ce de la provocation ? Pourquoi pas, si elle permettra un jour à la musique andalouse de poursuivre son évolution comme elle l'a fait des siècles durant, ceci bien entendu à la condition de rester dans son «moule» classique et de respecter les fondements qui l'ont vu naître et lui ont permis d'arriver jusqu'à nous. Au fait, qui peut certifier que les noubas classiques andalouses ont été livrées en un seul lot et à la même époque ?
Ne sont-elles pas devenues classiques, donc considérées comme faisant partie d'un patrimoine par nous et par nos contemporains, parce qu'elles ont eu justement le temps de vieillir et surtout l'occasion d'exister ? En effet, comment prétendre faire partie un jour du patrimoine si on n'a pas d'abord vu le jour et ensuite traversé le temps ?. Qui sait si, dans un siècle, la nouba sahli ne fera pas, à son tour, partie du patrimoine selon l'appréciation que nos descendants en feront. Ils auront le privilège, pour leur part, de connaître le nom du compositeur des mélodies ainsi que la période exacte où cette œuvre a vu le jour.
Alors ne les privons pas de ce choix et laissons d'abord la nouba sahli faire son petit bonhomme de chemin, prendre de l'âge en toute sérénité et ensuite ce sera au public et aux mélomanes de la juger. En attendant, n'hésitons pas à l'adopter, à l'enrichir et pourquoi pas à l'enseigner au sein de nos conservatoires et autres associations de musique andalouse. Gageons que les deux autres écoles (Constantine et Tlemcen) finiront, elles aussi, chacune dans son style, par emboîter le pas à Nouredine Saoudi dans cette nouvelle aventure.


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