Les 11 partis membres de la Coalition des forces du changement démocratique (CFCD) se serrent les coudes afin qu'il décrochent la majorité au sein de l'assemblée nationale. Après avoir réalisé l'essentiel en étant en tête avec 26 sur 43 sièges élus à l'assemblée nationale au premier tour, et avoir obtenu une majorité réconfortante aux élections municipales, les partis de la CFCD se sont engagés dans une nouvelle dynamique de solidarité entre-eux. Des consignes ont été données aux militants pour qu'ils accordent leurs voix au candidat le mieux placé des partis « coalisés ». La solidarité s'est même élargie au niveau des conseils municipaux. Pour ce faire, tous les partis de la CFCD, qui ont enregistré quelques conseillers, offriront leurs voix aux candidats au poste de maire les mieux positionnés. Cela permettrait de ravir aux maires mal élus des Indépendants les gouvernails des municipalités. Cette démarche de la coalition vise à consolider sa présence au sein de la gestion des municipalités d'autant que les partis membres ont déjà enregistré 62,81% (2151 sièges) contre 37,19% (1537 sièges) obtenus par les Indépendants. Une lutte acharnée s'est déclenchée entre la CFCD et les Indépendants durant les deux semaines d'intervalle entre le premier et le second tour. Mais les membres de la coalition restent sereins et confiants quant à la poursuite de la même dynamique au second tour. Après avoir réussi à laminer l'ex-parti au pouvoir, les membres de la CFCD font le serment d'en découdre lors du second tour avec les listes des Indépendants, lesquelles risquent, selon eux, d'être un facteur de blocage au processus de démocratisation enclenchée à la faveur de ce double scrutin. Les candidats de cette coalition se trouvent les mieux placés dans la majorité des circonscriptions en ballottage, ce qui leur facilitera la « tâche ». Leur seul souci est que le gouvernement tienne ses promesses et l'administration réaffirme sa neutralité. Mohamed Ould Maouloud, président en exercice de la CFCD et également premier responsable de l'Union des forces du progrès (UFP), estime que « les électeurs auront réaffirmé de manière éloquente l'aspiration du peuple mauritanien au changement démocratique responsable et son hostilité à l'opportunisme politique des défenseurs du statu quo qui veulent ressusciter le régime déchu ». De ce fait, dira-t-il, il est du devoir des forces du changement regroupées dans la coalition de se mobiliser pour consolider le choix du peuple et renforcer leurs positions au sein du Parlement. Ahmed Ould Daddah, président du RFD, trouve, lui aussi, que « les résultats des élections reflètent l'aspiration du peuple mauritanien à un changement ferme mais tranquille dans la gestion des affaires politiques, économiques, sociales et des droits de l'homme de notre pays ». Ahmed Ould Daddah se montre optimiste pour le second tour. Tout comme Mohamed Lemine Ould Biyé, chargé de la communication à l'Union des forces du progrès (UFP) et Mohamed Lemine Ould Naty, secrétaire chargé de la culture et la communication à l'Alliance populaire progressiste (APP). Messaoud Ould Boulkheir, président d'APP, estime, quant à lui, qu'il ne faut pas tomber dans l'euphorie. « Le second tour pourrait être catastrophique. Il faut attendre pour voir », soutient-il.