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«On est loin de la reconnaissance politique»
Fabrice Riceputi. Historien, auteur de La Bataille d'Einaudi
Publié dans El Watan le 17 - 10 - 2017

- Comment vous êtes-vous intéressé à la question du 17 octobre 1961 ?
Je pense qu'avoir été l'élève de Pierre Vidal-Naquet, il y a longtemps, est quelque chose qui m'a marqué. Tout ce qui était lié à la guerre d'Algérie notamment. Et puis aussi lorsqu'il y a eu les publications de Jean-Luc Einaudi, quand il y a eu le procès Papon, j'ai ressenti quelque chose à faire. Il n'y pas de raisons personnelles, sauf que je me suis toujours indigné que cela se soit produit et soit occulté.
Lorsque j'ai écrit l'ouvrage, c'est à la demande de François Nadiras, qui vient de décéder et qui était l'animateur du blog de la Ligue des droits de l'homme-Toulon. Il m'avait suggéré de m'intéresser à l'histoire des deux archivistes qui avaient été sanctionnés pour avoir dit lors du procès Papon que les archives judiciaires de la ville de Paris prouvaient bien l'existence d'un massacre.
- Revenons aux événements. Est-ce facile d'accéder aux archives ?
C'est ce qu'on exige. Pour parvenir à une reconnaissance politique du 17 octobre, une des conditions, c'est l'ouverture de toutes les archives. La plupart l'ont été grâce en partie à Jean-Luc Einaudi, qui s'est beaucoup battu pour cela. Mais, par exemple, les archives des Conseils des ministres qui ont précédé et suivi les événements du 17 octobre ne sont pas accessibles. Or, on sait que dans ces réunions dans lesquelles il y avait de Gaulle, Debré… on en a parlé.
Ces archives qui sont à l'Elysée ne sont pas communicables, alors qu'elles sont certainement très intéressantes sur les responsabilités politiques qui ont encore été peu posées. On sait la responsabilité du préfet Maurice Papon, qui est écrasante, et qui a été mise en évidence lors de son procès pour ses crimes pendant l'occupation allemande.
Avec Gilles Manceron, on pense nécessaire de connaître quelle a été la responsabilité du Premier ministre, Michel Debré, qui a sans aucun doute était importante dans la décision du couvre-feu et dans la volonté de saboter le processus initié par le général de Gaulle des négociations de paix qui devaient aboutir à l'indépendance de l'Algérie.
- Est-ce que dans les recherches on ne tombe pas sur d'autres affaires qui, toute proportion gardée, pourraient être traitées avec intérêt pour écrire l'histoire de la guerre ?
La recherche n'est évidemment pas terminée, mais ce que je tenais à dire, c'est que l'occultation du 17 octobre est terminée depuis longtemps, la clandestinité mémorielle est passée et il y a beaucoup de travaux d'historiens avec des ouvrages importants. Les faits sont connus, leur négation ou leur contestation pour les minimiser n'a plus cours, maintenant que dans la fachosphère c'est devenu un marqueur de l'extrême-droite.
En fouillant dans les poubelles d'internet, on découvre des mensonges sur les photos du 17 octobre qui seraient des trucages, des trucs complètement ridicules. Parmi les historiens, il n'y a plus de débat pour dire qu'il y a eu un massacre autour du 17 octobre, hormis les aspects à éclaircir.
Là où on est très loin du compte par contre, c'est sur la reconnaissance d'un crime d'Etat. La seule avancée est un communiqué sommaire de quelques lignes de François Hollande en 2012. On est loin de la reconnaissance politique. Le Sénat a voté en 2012 une proposition de loi pour un lieu de mémoire, cela n'a jamais été suivi d'effet.
- Macron a parlé pour l'Algérie de crimes contre l'humanité. Qu'est-ce que les historiens lui demandent aujourd'hui ?
Une lettre demande que le collectif soit reçu pour qu'il concrétise ses propos de campagne. Moi je pense que c'est seulement un propos à visée électorale. Dès le lendemain, il a changé de discours devant les pieds-noirs à Toulon. Je pense que la France actuelle est moins prête que celle des années 90 à regarder un événement comme celui-là en face. L'altérophobie a atteint en France un niveau qui avoisine celui qui prévalait pendant la guerre d'Algérie.
Cela n'engage pas à revenir sur les crimes coloniaux. Par ailleurs, la police française est intouchable et il est difficile pour un homme politique même s'il avait l'envie de revenir sur le fait, de dire que sous la République, la police s'est livrée à un pogrom anti-algérien au faciès, et a commis un crime collectif et d'Etat. Avec le climat suite aux attentats, le gouvernement est soucieux de ne pas déplaire à sa police. C'est difficile, dès lors, de regarder la vérité en face, plus qu'il y a dix ou quinze ans.


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