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Les sacrifiés
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2006

Au moment où nous écrivons ces lignes, la télé nationale n'a pas encore rendu hommage au géant du cinéma algérien qui vient de nous quitter, Mohamed Bouamari.
La tradition veut que quand une personnalité artistique de cette trempe disparaît, son parcours cinématographique est automatiquement revisité par le petit écran pour immortaliser son talent et en même temps faire redécouvrir au public la particularité et surtout la dimension de son oeuvre.Projeter le film culte qui l'a rendu célèbre, en l'occurrence Le Charbonnier,ou organiser une émission-débat autour de la série de production à son actif, dont une bonne partie reste totalement méconnue , aura été la moindre des réflexes qu'aurait pu avoir l'Unique pour témoigner sa reconnaissance à un réalisateur qui a contribué à sa manière à donner au septième art algérien ses meilleurs titres de noblesse.Ailleurs on n'aurait en aucune manière raté une actualité aussi sensible. L'exemple de la disparition toute récente de Philippe Noiret,une icone du cinéma français,est là pour nous rappeler que les télés de l'hexagone se sont données le mot pour souligner le mérite qui lui revient, en diffusant, le soir même de sa mort, les films que le public a gardé en mémoire, quitte à chambouler le programme.Bouamari est aussi une icone pour le cinéma algérien, à cette différence que sa disparition, qui a causé pourtant une grande émotion dans le milieu cinématographique,s'est faite presque dans... l'indifférence médiatique télévisuelle. A la place, on a eu droit aux sentiments de peine et d'affliction sincères exprimés, pour la circonstance, par certains de ses amis et par la ministre de la culture qui nous révèle au passage que Bouamari allait(enfin !) signer un contrat pour une prochaine production avant d'être surpris par la mort. L'intention de la part des officiels de renouer avec lui est certainement très louable, mais quelque part elle nous ramène à ce dicton populaire : “vivant il aspirait à une datte sans jamais l'obtenir, mort on lui accorde tout un régime”. Des années durant, faut-il l'oublier, ce brillant réalisateur qui a donné la preuve de son talent partout où il est passé, a traîné ses illusions dans un exil insupportable où il n'attendait qu'un petit geste de son pays pour se remettre derrière sa caméra, mais il n'a rien vu venir. En d'autres termes, au moment où il avait besoin d'aide et de sollicitude, Bouamari n'a rencontré que silence et incompréhension. Il a subi le sort de nombreux artistes, talentueux comme lui, qui ont été abandonnés à leur sort à des périodes cruciales de leur vie et de leur carrière. La liste des “oubliés” est longue. On peut citer entres autres les Brahim Tsaki qui avait fait sensation avec “les enfants du néant”, Farouk Beloufa qui avait crevé l'écran avec son “Nahla”, Rabah Laradji, l'auteur de “Un toit, une famille” qui s'est inscrit en droite ligne du cinéma-réaliste algérien incarné par les films de Merzak Allouache. Il y a toute une génération de cinéastes qui semble avoir été sacrifiée sur l'autel du mépris et de l'ingratitude. Au demeurant, les gens du cinéma ne sont pas exclusifs dans cette politique d'exclusion qui frappe de plein fouet notre élite artistique. Les situations dramatiques analogues vécues par le théâtre, la chanson ou les arts plastiques sont légion. Elles ouvrent, en fait, le livret noir des fausses perspectives qui sont offertes à nos artistes. Les uns forcés à l'exil se retrouvent dans l'obligation de vendre parfois au rabais leur talent pour survivre, les autres soumis à l'inactivité faute de moyens n'ont plus que le choix de végéter avant de disparaître. On se rappellera d'eux quand il sera trop tard. Bouamari aurait pu grâce à son génie valoir d'autres satisfactions au cinéma algérien. Hélas, il a été négligé...

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