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Les partis politiques en Algérie sont-ils bien représentés ?
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Publié dans El Watan le 01 - 12 - 2017


M'hamed Abaci
Financier et auteur
«Gouverner, c'est prévoir.» Cette formule managériale est bien connue, mais n'a jamais inspiré ceux qui ont présidé aux destinées de l'Algérie qui demeure confrontée à l'équation difficile, démographie, urbanisation, économie et société, dans une gestion économique provisoire et coûteuse à la charge du budget de l'Etat, dont le PIB du pays hors hydrocarbures et la productivité du travail restent parmi les plus bas au monde. Et partant, une forte domination des jeunes est en fait beaucoup plus rapide et problématique au plan social en forte croissance.
La nécessité d'accorder toute l'attention à la jeunesse, non pas pour gagner sa sympathie, mais plutôt pour créer une génération consciente, capable d'assumer à l'avenir les responsabilités. Une préoccupation née de l'absence d'une planification stratégique de politique nationale, de l'économie et de la démographie hors hydrocarbures intégrée aux objectifs du développement économique. C'est un constat inquiétant qu'on souligne régulièrement ces dernières décennies, et des conséquences en cas d'une crise énergétique sur l'économie nationale.
En effet, tous les experts économistes et financiers ont mis le doigt sur tous les problèmes de l'économie algérienne et tablaient sur cette crise énergétique à travers des contributions- analyses et rencontres-débats.
En effet, qu'on «ne gouverne pas l'économie par décrets, des licences d'importation ou à coups de circulaires». Les élus issus des élections locales et législatives 2017 peuvent-ils créer quelque chose de nouveau, c'est-à-dire donner naissance à une véritable alternative socioéconomique en harmonie avec les impératifs de la société d'aujourd'hui et à l'heure d'une mondialisation-globalisation accélérée ? Tel est le cas aujourd'hui de l'Algérie.
En effet, après plus de 28 ans de libéralisme économique, avec notamment l'avènement des réformes en 1989, la rente pétro-gazière continue à financer les budgets des collectivités locales lesquelles contribuent faiblement au budget de l'Etat, faute d'une réelle et sérieuse politique locale. De fait, très peu d'entreprises arrivent à investir et à créer de l'emploi durable. Conséquence : l'économie algérienne est demeurée fortement subventionnée, étatiste et structurellement importatrice ? Le PIB du pays hors hydrocarbures et la productivité du travail, qui restent parmi les plus bas au monde où le gouvernement prélève chaque année près de 70% de sa fiscalité pétrolière pour financer son budget général et sans remettre en question ce choix budgétaire depuis, cela afin de promouvoir une économie locale, basée sur l'entreprise, l'investisseur, une politique fiscale locale et l'élite locale, garants d'une bonne politique économique du pays.
Au-delà des slogans, les partis politiques, dont la majorité dispose d'élus à la tête des APC, APW et APN, n'assument pas pleinement leur devoir envers la société et le pays en vrais militants et concepteurs du développement local ou encore s'assurer du bon emploi de l'argent public et d'en informer le citoyen sur sa destination. Cela dit, nous avons raté notre développement économique, du fait que 98% de notre économie sont financés et soutenus par la rente des hydrocarbures, dont les conséquences économiques et budgétaires pèsent lourdement aujourd'hui sur les capacités financières du Trésor public, avec notamment des écarts importants entre l'offre et la demande, plus particulièrement pour donner aux jeunes la garantie et l'espoir d'un avenir meilleur fondé sur une vie socio-économique plus équilibrée. Notre pays est arrivé à un tournant décisif de son histoire et, après plus d'un demi-siècle, le gouvernement continue de faire de la croissance et de créer l'emploi sur la dépense publique à travers la rente pétro-gazière qui représente 98% de ses recettes d'exportation qui restent en liaison directe avec l'évolution du prix du baril de pétrole sur le marché international. Le gouvernement n'a pas encore les instruments adéquats pour édifier une économie hors hydrocarbures afin de s'assurer du financement du budget général à travers la fiscalité ordinaire. Ainsi, l'Etat a perdu sa place dans le système économique, le fait en est qu'aujourd'hui, la relation entre le contribuable, l'entreprise, le citoyen et l'Etat est de type de rentier.
Cette situation n'augure rien de bon, car les mécanismes de l'organisation actuelle de notre système économique et financier ne sont plus performants. Il est nécessaire d'ouvrir un large débat autour de ce sujet pour mieux appréhender les contours de la gestion des communes et sortir de l'impasse d'une politique qui reste partisane, ayant pour base la popularité et distribution de la rente, à des fins électoralistes pour enclencher une dynamique d'une économie locale. En effet, après plus de vingt-huit ans de libéralisme économique, avec notamment l'avènement des réformes en 1989, la rente pétro-gazière continue à financer les budgets des collectivités locales lesquelles contribuent faiblement au budget de l'Etat, faute d'une réelle et sérieuse politique locale.
De fait, très peu d'entreprises arrivent à investir et à créer de l'emploi durable. Conséquence : le gouvernement prélève chaque année près de 70% de sa fiscalité pétrolière pour financer son budget général et sans remettre en question ce choix budgétaire depuis, cela afin de promouvoir une économie locale, basée sur l'entreprise, l'investisseur, une politique fiscale locale et l'élite locale, garants d'une bonne politique économique du pays, plus particulièrement pour donner aux jeunes la garantie et l'espoir d'un avenir meilleur fondé sur une vie socioéconomique plus équilibrée, ceci d'une part et, d'autre part, l'assiette fiscale qui s'avère très ridicule, car il y a moins de contribuables (agents économiques). La structure de l'économie algérienne reste fort dominée par les personnes physiques qui représentent près de 91% (commerces et services). C'est là le grand drame de notre pays, car cette situation a contribué au désordre de notre économie. Et c'est là, aussi, où le vrai débat doit commencer sur un nouvel ordre socioéconomique.
Ce n'est plus à l'Etat de payer les pots cassés, car le rôle de l'Etat dans le cadre d'une économie de marché est la régulation économique. Le gouvernement éprouve toujours le besoin de renforcer son contrôle et développer l'économie à travers la mise en oeuvre des plans de développement locaux en recourant cette fois-ci au financement interne dit non-conventionnel (planche à billets). D'où la question se pose : solution fiable ou recours irrationnel ? Le système fiscal, peu développé découle d'une vision économique pour soutenir aujourd'hui le budget de l'Etat, sachant que «l'impôt sur le revenu global (IRG) sur les salaires et retraites représente 26% des recettes fiscales contre près de 16% pour l'impôt sur les bénéfices des entreprises (IBS), qui demeure très faible, puisque 80% sont récoltés auprès des entreprises étrangères installées en Algérie, et ce, au détriment des revenus du travail (IRG-salaires)».
Le gouvernement va-t-il corriger cette fâcheuse situation ? Sachant que le secteur privé reste peu développé et insuffisamment productif et générateur d'impôts et d'emplois. Le gouvernement n'a eu d'autre alternative que de recourir aux solutions de facilité, à savoir l'augmentation des impôts et taxes. D'un point de vue global, c'est un pas important susceptible de faire évoluer les rapports entre les structures de l'Etat et les élus locaux à l'ère de l'exercice de la démocratie et du pluralisme politique en Algérie, c'est soulever en premier lieu la place et le rôle de la commune comme symbole de la souveraineté nationale, du poids de ses élus qui sont l'émanation de la volonté du peuple. Evidemment, l'étape actuelle nous impose de bien gérer notre projet de société démocratique, pour faire sortir l'Algérie de la crise, car effectivement, toute nation qui aspire à devenir forte et développée doit préparer sa transition économique en se basant sur la qualité des programmes des partis politiques et des candidats crédibles et capables de l'aborder avec une culture d'ouverture engagée et démocratique. Le pari de la mondialisation se joue en faveur des pays modernes. Si elle ne suit pas le mouvement, l'Algérie restera ce qu'elle est aujourd'hui. Ainsi, les APC doivent s'adapter aux normes budgétaires et de comptabilité publique devant reposer sur l'autonomie dans les finances locales et sur les programmes économiques et non pas sectoriels, ce qui donne une lecture bien claire et sanctionnée par l'obligation de résultat et de performance. De nos jours, c'est l'homme à valeur grand «H», qui fait la fonction et non la fonction qui fait l'homme, dont le pays a besoin aujourd'hui pour insuffler la vie socioéconomique et mobiliser les énergies, afin de répondre efficacement aux défis de l'après-pétrole et pour lutter contre toute déviation qui porte atteinte à la moralité et à la crédibilité de l'Etat.
Avec ces «Hommes», il sera possible pour l'Algérie du XXIe siècle d'imaginer de nouvelles formes d'organisation managériales modernes pour la diversification de notre économie et pour atteindre un taux de croissance plus élevé avec une stratégie qui développe les exportations pour qu'elle puisse se retrouver en position forte dans cette mondialisation-globalisation. Or, contrairement aux pays démocratiques, on constate que la majorité de nos partis adoptent plus une politique de culture de pouvoir qu'une une stratégie de culture d'Etat-nation. Autrement dit, nous n'avons pas encore d'hommes d'Etat, mais nous avons des hommes ou d'élus de pouvoir, qui ne servent pas les intérêts réels de la nation algérienne. Que veut bien dire un parti politique ? il peut être défini à notre humble avis, comme une force politique qui exprime un projet de société et un programme économique par rapport à celui qui détient le pouvoir, c'est le principe fondamental de la démocratie, dont le pluralisme doit être aujourd'hui une donnée incontournable dans notre paysage économique et politique. En effet, les partis influents, qui sont issus de l'alliance (FLN, RND et MSP), au gouvernement depuis les années 2000, ont tous misé sur la rente pétro-gazière et mené en même temps des politiques sociales et de pouvoir (Etat-providence), sans rapport avec les fondamentaux de l'économie. Ils se sont contentés de l'investissement public pour contenir la croissance.
Cela, pendant que les pays dits émergents misaient sur les technologies et le développement de l'homme, des valeurs du travail et de l'intelligentsia, qui sont le véritable investissement d'un pays. Il est clair que la force d'un pays ne réside pas dans l'importance des budgets rentiers, mais bien plus dans l'art et la méthode dont il (le pays) gouverne et contrôle ses ressources. Il est évident que les Assemblées populaires communales (APC) deviennent une charge pour l'Etat en ressemblant davantage à des administrations manquant de stratégies économiques. En effet, nombre d'élus locaux ou députés issus de toutes les tendances politiques sont passés aux commandes des APC-APW -APN sans que cela ait apporté un quelconque projet de développement socioéconomique avec, comme résultat, une valeur ajoutée ou la création de richesse et d'emplois complémentaires aux plans de relance initiés par l'Etat, grâce aux recettes des hydrocarbures. Il apparaît que «si l'on fait carrière dans la politique, c'est bien dans l'économie que l'on se fait un nom». La situation de nos communes doit sérieusement être posée, car en dépit d'un fort potentiel en ressources, nos communes contribuent faiblement au budget de l'Etat.
En effet, au cours de ces dernières années, les APC ont vu leurs dettes en augmentation dans des proportions élevées. Sur les 1541 communes que compte le pays, 1138 sont déficitaires, soit un taux de 74%. Jusque-là, rien n'est venu interpeller nos APC dans leurs fonctions premières, à l'ère de l'exercice de la démocratie et du pluralisme politique pour promouvoir la fiscalité locale dans une économie de marché. Cette fiscalité est loin de contribuer à l'équilibre du budget de la nation ou d'ouvrir de grandes perspectives économiques pour remettre les jeunes au travail. Sachant que l'APC se trouve en première ligne face à une population jeune de 70% ayant moins de 30 ans. Cela a occasionné une crise de confiance et morale avec les populations et causant émeutes et manifestations en tous genres au moment où nos communes sont aujourd'hui dans l'obligation de s'ouvrir au contrôle populaire et répondre aux exigences de plus en plus fortes en matière de satisfaction des besoins sociaux et de développement humain. L'APC devient, aujourd'hui, un enjeu national pour concrétiser les actions et les politiques publiques sur le terrain tendant à lutter contre le chômage, la pauvreté, la bureaucratie, le gaspillage, la violence, l'isolement, l'exclusion sociale et la marginalisation. Peut-on parler aujourd'hui d'un 1er novembre économique ? Engager un grand débat national sur la question, puisqu'il s'agit là de l'avenir de l'Algérie et de celui de ses enfants. Les listes de nos APC/APW ne sont pas encore représentatives. En effet, la réussite de la décentralisation ou de la gouvernance locale impose aussi d'accorder une grande responsabilisation aux élus locaux. Un président d'APC ou d'APW doit être d'abord une personnalité et un homme de foi, de civilité et de grande compétence et de sagesse, respectueux de la population. En somme, un militant d'honneur.
Considérée comme dépositaire de la légitimité populaire, la commune est l'institution représentative, c'est-à-dire élue, qui fait fonction d'organisation territoriale à caractère politique, administratif et économique, où il faut l'implication effective des élus (APC) dans la création de richesse, l'investissement et l'emploi, garants d'une bonne politique socioéconomique en matière de revenus fiscaux, de valorisation des ressources, d'efficacité et de rationalité de la dépense publique et de rentabilité du patrimoine public. L'APC revêt une importance stratégique à l'heure du pluralisme dans la bonne gestion des ressources locales, pour le développement des localités et des régions ; la commune est une sous-branche de l'économie nationale. En effet, son champ d'intérêt devait constituer le poumon de la gouvernance locale pour le renforcement de l'édifice républicain, la démocratie et le développement des économies locales et régionales diversifiées pour faire face aux nouvelles mutations structurelles de la société algérienne et aux évolutions du progrès des sociétés dans le monde. Cela impose des réformes axées sur les besoins d'un développement local pluraliste, dont la société civile, les notables et l'élite locale sont les piliers stratégiques.
Pour développer les politiques publiques, il y a lieu d'engager un processus de lutte contre la corruption et l'instauration de l'équilibre des pouvoirs locaux visant à assurer le pluralisme politique et la garantie des droits et libertés des initiatives locales. C'est ainsi que l'on peut assurer le redressement économique hors hydrocarbures dans le cadre d'une politique locale avec plus d'Etat de droit, de démocratie économique, participative et de justice sociale. Cela aura pour effet de mettre fin à la gestion autoritaire et bureaucratique à travers un rôle plus renforcé et responsable des élus (sous-entend crédibles et compétents) pour jouer pleinement leur rôle de représentant du peuple. Le but est en effet d'arriver à une juste répartition du produit intérieur brut (PIB). Dans cette optique, la conception du rôle de l'Etat dans la gouvernance locale et de la wilaya, en plus de mettre en oeuvre la capacité managériale stratégique pour relancer la dynamique d'accompagnement pour y promouvoir l'investissement productif, car la commune est l'organe délégué de l'Etat. Sa mission consiste à veiller à la réalisation des politiques publiques, l'animation économique, le budget, le maintien de l'ordre public. Actuellement, la gouvernance des communes repose en grande partie sur l'administration locale, particulièrement les chefs de daïra, dont l'influence est prépondérante dans la politique et la gestion locale. Autrement dit, l'administration locale est appelée aujourd'hui à axer ses prérogatives en matière de planification stratégique et la régulation, tout en s'interdisant toute interférence dans la gestion opérationnelle des APC.
Son rôle consistera surtout à définir les grandes orientations nationales, laissant la responsabilité de la gestion des communes aux élus qui donnent eux-mêmes naissance à l'autonomie et à la décentralisation, d'où la nécessité donc de rétablir les missions fonctionnelles et opérationnelles. En effet, les quatre piliers de la politique locale, qui va redonner à la commune sa véritable place sur l'échiquier socio-économique, ouvrant les opportunités d'investissements pour les investisseurs et les entreprises pour que son territoire devienne une ressource et levier du développement économique harmonieux, sont : la décentralisation et la régionalisation (espaces économiques et de mobilisation des élites), la démocratie, la participation de la société civile et des élites locales. Ainsi, l'on peut créer des économies locales à plusieurs valeurs ajoutées et à plusieurs échelles. Par voie de conséquence, participer à la restructuration du PIB du pays hors hydrocarbures qui reste parmi les plus bas au monde et à la promotion de la fiscalité locale qui est loin de contribuer à l'équilibre du budget de l'Etat. Il n'y a pas, à notre connaissance, une commune qui ne possède pas de potentialités petites, moyennes ou grandes qu'il faut mettre au service de l'investisseur et de l'entreprise, ou encore ceux qui émargent aux dispositifs de l'Etat (Ansej, CNAC, Angem...), voire les banques au moment où près de 45% de la masse monétaire circule en dehors des circuits bancaires. Dans les faits, la commune constitue le cadre idéal de la vie quotidienne de la population et des aspirations de la collectivité locale. D'où l'impérieuse nécessité de multiplier l'organisation de rendez-vous de l'économie et de la finance au niveau local.
En effet, d'un côté, nos APC continuent à fonctionner au rythme d'une administration fortement bureaucratisée, encombrante et limitée beaucoup plus à une mission d'état civil et d'hygiène. De l'autre, elles sont confrontées à un important déficit en capacités managériales et d'anticipation, difficile à assumer face aux nouvelles mutations socioéconomiques du pays. Nous savons que les pouvoirs publics cherchent des solutions à cette situation, mais il n'empêche qu'elle suscite encore des inquiétudes en matière de gestion : nos communes sont minées par l'affairisme, secouées par des scandales, endettées et mal gérées. En outre, que penser quand on voit la détresse des populations à travers ces émeutes causant des pertes matérielles et parfois en vie humaine, et dans les rues de nos villes les migrants subsahariens avec leurs enfants en bas âge allongés sur la voie publique, les SDF et malades mentaux errant qu'on trouve éparpillés à travers les différents endroits de nos villes dans des conditions inhumaines et sans assistance sociale ? Par ailleurs, une nouvelle forme de pauvreté est apparue dans les rues de nos villes représentée par des femmes avec leurs enfants en bas âge, des hommes jeunes et vieux, qui mendient pour 10 ou 20 DA pour s'acheter des médicaments, manger, des caves occupées à titre d'habitation, des familles abandonnées à leur triste sort faute de logis, l'accroissement de la délinquance, les immolations par le feu, hargas, vols et agressions…
Et dans tout cela, une culture rurale s'est installée dans nos villes défigurées de toutes parts : l'hygiène qui fait défaut, les tas d'ordures qui traînent à travers l'ensemble de nos rues, regards éventrés, fuites d'eau, espaces verts laissés à leur triste sort, les cages d'escalier et murs servant d'urinoirs, à défaut de toilettes publiques, des bidonvilles foisonnent un peu partout et encerclent le tissu urbain, des constructions anarchiques sans aspects architecturaux et sans lien fonctionnel avec les normes, les règles de gestion et d'organisation propres à une commune. De plus, la majorité de nos villes a perdu ses valeurs historiques, urbanistiques, culturelles, architecturales, nos villes se sont transformées en un grand souk de l'informel, et ce, même devant les édifices de l'Etat, sans parler de la marginalisation de l'élite locale, les notables, les citoyens d'honneur et, enfin, la société civile en général. Une situation préoccupante où nos APC n'arrivent pas à s'assumer, malgré d'importants programmes socioéconomiques très solides initiés par l'Etat à leur profit. Est-ce une tâche impossible ? Les élus locaux sont en train de perdre de plus en plus de leur importance sociopolitique, leur représentativité ainsi que de leur rôle dans la gestion locale. Les citoyens ont perdu confiance dans l'acte de voter, voire la majorité des citoyens ne croient plus en la représentativité des élus, alors qu'elle devrait être l'expression réelle des préoccupations et des inquiétudes des populations.
Aujourd'hui, tout élu se doit d'accomplir ses devoirs envers la société, exercer ses responsabilités en vrai militant et posséder les capacités d'anticiper, d'innover, de redresser ou d'améliorer. Oui, assumer un mandat d'élu pour gouverner une commune est désormais à hisser au rang de priorité majeure. C'est, en premier lieu, de construire un vrai programme pertinent et réaliste ayant pour base l'économie, le maillon fort pour améliorer le cadre et les conditions de vie des populations sur les plans du pouvoir d'achat et de l'emploi, et ce, en rupture avec le système rentier. Ce qui va attester de la bonne santé de nos partis politiques dans le processus démocratique et la vie socio-économique. Dans ce cadre précis, l'exécutif des APC doit s'assurer du bon emploi de l'argent public et en informer le citoyen en instaurant un bulletin de liaison et en rendant, chaque trimestre, le bilan de la gestion et des résultats réalisés. Cette obligation est d'intérêt public. «N'a-t-on pas dit que la confiance est bonne, mais le contrôle est meilleur ?» Voilà donc ce que nous pensons et souhaitons de ces élections locales 2017, afin que notre pays se développe et dispose suffisamment d'atouts pour un développement créateur d'emplois, de richesses et de technologies en mettant à contribution l'université et les compétences, et bien sûr les potentialités des communes dans tous les domaines. Car tout ce qui va dans le bon sens est positif et porteur de valeurs ajoutées.


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