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Phénomène de fugue en Algérie : crise de la socialisation ou rébellion ?
Edito
Publié dans El Watan le 05 - 01 - 2018

Le phénomène des fugues dans notre société est le produit d'une véritable crise de la socialisation. Parce que cette dernière, en principe, est définie comme une sorte de dressage par lequel l'adolescent ou l'individu jeune est amené à intérioriser des normes, des valeurs, attitudes, rôles, savoirs, savoir-faire qui composeront une sorte de programme destiné à être exécuté plus ou moins mécaniquement.
D'où l'engendrement du changement des rôles sociaux au sein de la famille. Comment expliquer que presque toutes les familles algériennes soient plus faiblement consommatrices d'éducation. Ne s'agit-il pas également d'une orientation vers «l'égoïsme» et «l'individualisme» chez ces adolescents qui n'ont comme chance, selon eux, que de «fuguer» ou d'abandonner l'institution familiale et ses processus de contraintes quotidiennes.
Parce que ces individus jeunes, à travers le désordre familial et l'affaiblissement du contrôle parental, ne se sentent plus intégrés socialement. La seule solution, selon les cas, semble être la fugue fataliste. D'où l'interrogation sur l'effet des valeurs transmises par les pratiques éducatives sur les comportements et les représentations sociales chez les adolescents algériens. Ces derniers ne passent plus leur temps à l'école à apprendre le plus naturellement et le plus docilement du monde. Même les enseignants n'arrivent plus à enseigner et à éduquer les apprenants sans problèmes, sans résistance.
La famille et l'école «désanctuarisées» d'aujourd'hui, dominées par des rapports de force divers, laisseraient transparaître à travers les crises, les valeurs sociales dénaturées, le désordre scolaire, les violences, l'ensemble des conflits sociaux, politiques, économiques, moraux qui traversent notre société contemporaine.
Enfin, l'adaptation de l'individu jeune à la société devra supposer que l'individualisation ne soit ni trop frustre, ni trop extrême à travers le système éducatif et notamment l'institution familiale. L'adolescent tendant alors à être coupé de son environnement et isolé, la fugue de type égoïste se développe rapidement.
Par ailleurs, qu'en est-il du lien entre l'institution scolaire en général et la violence ? Est-il aussi étroit qu'il le semble à première vue ? Faut-il confondre violence avec autorité ? L'autorité de l'école et celle de la famille sont-elles assimilables à la violence qui se développe en leur sein ou autour d'elles ?
Toutes ces interrogations concernent directement la question de la fugue des adolescents. Déjà, le maître n'hérite d'aucune puissance paternelle. L'école aujourd'hui n'a plus pour mission d'éduquer, ni dans le cadre religieux ou moral. La violence scolaire semble à la fois omniprésente et diffuse et tellement diverse dans ses expressions ou ses sources qu'il paraît difficile d'en faire le tour dans nos écoles et nos lycées.
Au-delà de ce qu'on appelle pudiquement les «incivilités» (grossièretés, insultes, menaces, insolences) et les violences plus graves (bagarres, vols, rackets seul ou en bandes organisées, agressions armées, viols, dégradation de biens, incendies volontaire, etc.), il se développe presque les mêmes types de violence à l'intérieur même de la famille algérienne.
Ajoutons, pour faire bonne mesure, que les remarques blessantes, l'ironie humiliante, les jugements dévalorisants qui viennent des maître et des parents sont souvent reçus pas ces adolescents comme des «abus d'autorité». L'arsenal répressif de certains enseignants et quelques parents et le poids légal des deux institutions familiale et scolaire sont alors perçus, par les individus jeunes, comme l'expression d'une violence institutionnelle, autant réelle que symbolique, à laquelle il leur est difficile de répondre autrement que par la fugue (comme une révolte).
Donc, l'école et la famille sont désormais le lieu d'une contrainte insupportable dans la mesure où elle s'impose à la volonté de ceux qui ne peuvent que s'y soumettre, bon gré mal gré. Ainsi, la fugue devient, selon nous, une sorte de rébellion, cri de rage, révolte, résistance, avertissement vis-à-vis de l'autorité parentale, du maître d'école, et enfin contre l'ordre légal.
Ouverte ou sanctuarisée, libre ou publique, l'institution scolaire a désormais pour mission immédiate de discipliner l'enfance, de lui apprendre à maîtriser l'expression de ses pulsions premières qui induisent violence, agressivité et fugue si elles rencontrent quelques obstacles. En ce sens, elle prolonge l'éducation de la famille qui contient, par ailleurs, la même violence réactive.
Bref, l'école et la famille semblent donc là essentiellement pour contraindre et interdire au lieu d'éduquer. D'où le phénomène de fugue institutionnelle. Les solutions pour lutter contre ce phénomène de fugue chez les adolescents concernent la refonte de l'école algérienne, ses inégalités scolaires et la création d'une «école de la deuxième chance». Les rôles sociaux de la famille algérienne, à travers les valeurs, les normes, la religion, l'éducation, la morale, le contrôle social, l'autorité rationnelle, etc. devront être pris en considération pour «éduquer» et «intégrer» ces individus jeunes ou ces adolescent dans leur société.


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