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Pourquoi faut-il investir en Algérie en 2018, ou pas
La semaine éco d'El Kadi Ihsane
Publié dans El Watan le 08 - 01 - 2018

Pour comprendre ce qui nous attend en 2018, il est toujours primordial de prendre le pouls de ce qui se passe chez les clients de l'Algérie. Ils ne se portent pas bien depuis le déclenchement de la crise des subprimes en 2007. Traînent avec une croissance moyenne atone. Bornent leur demande en matières premières.
Est ce que cela va durer encore ? Le signe le plus fort attendu est un fort rebond de l'investissement. Il n'est pas là. La crise économique capitaliste est toujours une crise de sous-investissement en dernière instance. Le capital ralentit son mouvement expansif. Il diffère son cycle. Réévalue les risques. Stagne sur la séquence épargne. Attend de plus profitables opportunités.
Les grandes économies de l'OCDE sont dans un période historique de sous-investissement. L'épargne capitalisée n'a jamais été aussi haute.
Elle fait des bulles sur les marchés boursiers.
Compartiment actions et obligations. Des bulles dans l'immobilier, et peut être aujourd'hui dans l'économie du spectacle. 2018 ne va rien changer à cette donne du long cours. L'incitation à investir vient en dernière instance de la présence d'une demande solvable en expansion. Là aussi, le livre référence de Thomas Piketty le démontre, les salaires ont évolué moins vite que les profits dans le monde développé aussitôt terminées les trente années glorieuses de l'après seconde guerre mondiale.
Le sous-investissement est le reflet d'une incapacité à consommer plus dans les pays riches et d'un gap encore trop long à combler pour devenir des consommateurs de substitution dans les pays pauvres et même émergents. Il est aggravé dans le cas précis de la consommation énergétique.
La sortie du carbone est engagée. Elle va s'accélérer en 2018 avec la montée en puissance de la génération électrique par le solaire et la progression de la part de marché par la voiture électrique. Il y a eu 1,5 million de barils supplémentaire à satisfaire et 1,4 million de plus de prévu par l'AIE pour 2018 pour enfin approcher à 99 millions de barils/jour la consommation mondiale de 100 millions que la planète aurait dû atteindre depuis dix ans si elle était restée sur le modèle de consommation des années 70. Autant dire que le réajustement des prix du baril en cours au dernier trimestre de l'année 2017 porte en lui-même son plafond amovible.
L'économie mondiale poursuivra sa convalescence en mode sous-investissement et transition énergétique forcée. La demande additionnelle de pétrole au dessus des 60 dollars le baril sera captée en bonne partie par le pétrole de schiste mis en berne ces deux dernières années par le retour de l'OPEP à une politique de prix. Il n'y a rien à bâtir de solide pour l'Algérie sur quelque chose qui ressemble à une nouvelle ère expansive de la consommation des matières premières chez ses clients en 2018 et au delà. Il faut bien le savoir. Tout le reste en dépend.
En 2018, le modèle alternatif algérien en route est celui de remplacer une partie des importations pesantes sur la balance commerciale par de la production nationale. Cela suppose un bond de l'investissement productif local. Et donc interpelle de la même question le capital algérien. Faut-il prendre le risque d'investir en Algérie en 2018 ? La réponse des étrangers et des algériens peut-elle être différente ?
D'abord les algériens résidents. L'incitation pour produire du chocolat de qualité ou des produits cosmétiques de nouvelles générations, interdits d'importation est une incitation réglementaire.
Forcément temporaire. Les partenaires commerciaux de l'Algérie, en particulier l'UE, ne relâcheront pas la pression pour faire lever au plus vite des mesures de sauvegarde par définition « exceptionnelles ».
La partie du lobby de l'importation des produits pour la revente en l'Etat qui n'aura pas fait le choix de l'investissement en Algérie, va relayer cette pression sur les autorités d'Alger. Investir sur un segment de marché temporairement protégé est un acte totalement stressé par le risque réglementaire. Il y'a malheureusement fort à parier que peu de capitalistes algériens le prendront en 2018.
Tout indique autour de nous combien ce risque est rédhibitoire. Jusqu'à la campagne lancée par le FLN contre le leadership du RND sur les politiques publiques. Son enjeu simulé est le sort des entreprises publiques. Son enjeu réel est celui des listes négatives dans l'importation. L'expérience iranienne a montré de son coté comment une économie de substitution – sous régime d'embargo- peut ouvrir des opportunités inattendues dans des filières nombreuses.
Et aussi montré que de telles expériences sans connexions fortes avec le marché mondial, pour vendre des produits et recevoir des investissements, ne peut pas aller très loin sur le chemin de l'émergence.
Il faudra beaucoup d'investissements directs étrangers en Algérie dès 2018 pour répondre à la fin engagée de l'économie de rente pétrolière. Les étrangers investissent sur une évaluation de risques encore plus fiévreuse. L'agitation réglementaire en cours est un puissant levier d'éviction. Elle peut donner parfois l'impression de créer un « utile » rapport de force pour obliger les fournisseurs de l'Algérie à venir y produire pour espérer sauver leur part de marché devenue conséquente ces dernières années. Elle n'équivaudra jamais une politique d'attractivité de long terme de l'épargne mondiale sous-employée dans les anciens pôles de la prospérité perdue. En 2018, sous complication de l'incertitude politique en année préélectorale décisive, l'investissement ne connaîtra pas en Algérie de rebond non plus.
La prévision est donc plutôt réservée sur les ressorts de la croissance en 2018. Dans le monde comme en Algérie. Les raisons d'investir sont bridées. Pas les mêmes, mais avec la même conséquence. Que faut-il alors souhaiter au cycle économique dans un tel contexte ? Un éclatement de bulle précoce pour assainir la finance, remettre l'industrie et la création d'emplois aux commandes dans le monde avancé ? Un déferlement alter-mondialiste pour assainir la relation capital-travail, la rééquilibrer ? Le plus beau est toujours imprévu.
Il y a cinquante ans, en mai prochain, un fulgurant soulèvement jeune et urbain a modifié la carte du vivre ensemble en France et dans l'Europe redevenue prospère après la guerre.
La ligne rouge est toujours celle du coût en sacrifice humain. L'émergence civique, la modernité politique, l'Etat de droit, la légitimité des institutions, sont toujours, partout, l'accouchement de grands mouvements de population. Au final, ils inventent un territoire plus sécurisant pour les hommes et pour le capital. Ils rendent l'investissement et son environnement plus lisible. Protégé par la liberté et le droit. C'est peut être cela qu'il faut souhaiter à l'Algérie en 2018.


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