Le président de la FIFA, Gianni Infantino, ne veut pas que le Maroc organise la Coupe du monde 2026, déjà promise aux Etats-Unis au lendemain du vote du comité exécutif de la FIFA, le 2 décembre 2010, en faveur du Qatar pour l'organisation de la Coupe du monde 2022 qui semblait destinée à l'Amérique. En affichant sa volonté d'organiser le Mondial 2026, le Maroc et par ricochet le continent africain a gêné les calculs et prévisions de la FIFA. Mettant à profit sa présence à Casablanca à l'occasion du congrès ordinaire de la CAF, organisé en marge de la fin du tournoi du CHAN, le président de la FIFA a lancé en direction des délégués africains : «Je vous demande de tout faire pour que la procédure (choix du pays organisateur de la Coupe du monde 2026) soit la plus saine… Il en va de notre crédibilité», a-t-il martelé avec force, à la stupéfaction des dirigeants sportifs africains. Pour rappel, dans une directive adressée aux 211 associations qui lui sont affiliées, la FIFA avait sommé les associations et confédérations de se départir d'un vote groupé en faveur d'une candidature. Le message de la FIFA était adressé au président de la CAF, Ahmad Ahmad, qui a exhorté les fédérations africaines à voter pour la candidature marocaine le 13 juin prochain à l'occasion du congrès de la FIFA, qui tranchera sur l'identité du pays qui organisera la Coupe du monde 2026. Le patron du football africain s'adressant aux délégués africains a dit : «Nous vivons dans une ère de démocratie, vous êtes souverains dans votre prise de décision… J'ai ma position, le comité exécutif me soutient dans ma position, mais c'est à vous que revient la décision.» La FIFA, qui souligne à longueur de colonnes et d'années qu'elle est une démocratie, n'hésite jamais à recourir aux menaces et intimidations contre les associations qui ne se plient pas à ses volontés, comme c'est le cas dans la ferme intention du Maroc de se porter candidat à l'organisation de la Coupe du monde 2026. Le 13 juin 2018, les 211 électeurs qui voteront pour la candidature du Maroc ou de la candidature jumelée USA-Canada-Mexique le feront à main levée et non pas à bulletins secrets. Les jeux sont faits. Le vainqueur de la course est connu d'avance. Pire, la FIFA ne semble plus être disposée à accorder à l'Afrique le droit d'organiser une seconde Coupe du monde après celle de l'Afrique du Sud en 2010. En 2030, la Coupe du monde retournera en Europe. Le Maroc n'organisera ni la Coupe du monde 2026, ni celle de 2030. C'est le message qu'a délivré le président de la FIFA ces dernières heures à Casablanca.
