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«Les harceleurs sont des pervers narcissiques»
Mme Sabrina Gahar. Maître de conférences en psychologie clinique, membre du laboratoire LAPP et vice-présidente de la Forem
Publié dans El Watan le 11 - 02 - 2018


Qu'est-ce que le harcèlement ?
Le harcèlement est une forme de maltraitance qui peut être morale ou physique. Comme définit par la psychanalyste Marie-France Hirigoyen, qui s'est longuement intéressée au harcèlement moral. Le harcèlement est une conduite abusive qui se manifeste notamment par des comportements, des paroles, des gestes, des actes, des écrits pouvant porter atteinte à la personnalité, à la dignité ou à l'intégrité physique ou psychologique d'une personne.
Peut-on avoir un portrait-robot du harceleur ?
Dans la psychanalyse, le harceleur est considéré comme un pervers narcissique. Le harcèlement est son arme. Ses objectifs sont différents d'une personne à une autre, mais se regroupent tous autour d'une seul axe qui est : affecter, voire détruire l'identité de l'individu. De manière répétitive et insistante, il fait subir à sa victime des humiliations. Le harcèlements a toujours un impact violent et a plusieurs formes, tout aussi violentes, comme le harcèlement sexuel ou le harcèlement psychologique.
Le harceleur qui joue sur le moral de sa victime lui met la pression, la manipule, lui donne des charges de travail en plus pour la mettre en échec sans mettre à sa disposition des moyens, ou au contraire la marginalise en lui imposant une exclusion totale du plan de travail. Le harcèlement sexuel c'est des comportements ou des paroles qui ont une connotation sexuelle derrière.
Quel est l'impact de ce type de comportement sur la victime ?
La victime vit un véritable traumatisme. Elle est profondément affectée psychiquement, surtout lorsqu'elle ne peut dénoncer ou se faire justice par une attitude congruente à sa situation de victime. Elle arrive souvent à se détester et surtout perdre confiance en elle. Imposant le sentiment de culpabilité et de honte, souvent les tabous ont le dernier mot et très peu de victimes déposent plainte. Celles qui franchissent ce pas arrivent à se réparer psychologiquement, surtout si les conduites de harcèlement n'ont pas été prolongées dans le temps, et aussi si la personne n'est pas vulnérable socialement et financièrement.
Cette catégorie de personnes arrivent à partager leur traumatisme avec d'autres femmes ayant le même vécu et déposent plainte. Elles ont plus de chance de s'en sortir et de reprendre le cours de leur vie. D'ailleurs, les harceleurs manipulateurs choisissent justement leurs proies parmi celles qui ont le moins de ressources personnelles et sociales.
De là, il faut toujours se protéger en intégrant des organisations syndicales ou des ONG de protection de la cause féminine. Il faut aussi se rapprocher des femmes militantes et influentes pour les droits des femmes et surtout ne pas hésiter à déposer plainte et des requêtes au niveau du Conseil national des droits de l'homme ou dans les autres organisations syndicales, telle que l'UGTA où une section active justement pour la lutte contre le harcèlement professionnel.
L'autre point de défense très important est de ne jamais permettre à l'autre de transgresser les règles ou de dépasser ses limites, même si c'est un supérieur. S'il le fait une fois sans que la femme réagisse dans l'immédiat, le silence et l'attitude passive seront le «renforçateur» qui va alimenter son comportement de harcèlement.
Dans le cadre du travail de la Forem, qu'en est-il de notre pays ?
La dernière enquête réalisée par la Forem date de 2014. Les résultats étaient très lourds. Nous avions trouvé qu'en milieu professionnel et/ou universitaire, le harcèlement sexuel devenait un véritable phénomène. L'enquête menée dans le secteur public (postes, finances, santé...) dans quatre wilayas (Alger, Blida, Guelma, Tipasa) et 15 autres dans les universités, a démontré qu'une femme sur deux subissait un harcèlement sexuel à son travail ou à l'université.
Si certaines brisent le silence et saisissent les instances judiciaires compétentes, d'autres, angoissées, se fondent dans la loi du silence. Au total, 3227 étudiantes, dont 2886 algériennes et 341 étrangères, et 600 employées ont répondu au questionnaire de la Forem. Sans trop s'attarder dans les chiffres, dans le domaine du travail, 65% des femmes ont répondu être «victime» d'un harcèlement verbal et non verbal, dont les auteurs sont généralement les directeurs dans 30% des cas, les chefs de bureau dans 20% des cas et les agents de sécurité dans 14% des cas.
L'acte du harcèlement est commis dans 26% des cas dans le bureau du directeur et dans 23% des cas pendant les heures de travail. Les harceleurs font des attouchements, proposent invitations dans des endroits douteux, des regards avec insistance et des remarques sur le physique, ou encore carrément des invitations directes et des menaces notamment de licenciement ou carrément des attouchements.
D'autres promettent «le mariage» pour avoir l'accès au corps de la victime. Pour l'université, le taux de réponses positives quant au harcèlement est de 45,11%. Sur ce taux, 37% des étudiantes harcelées sexuellement à l'université sont étrangères. Même si les auteurs sont des agents de sécurité et des administrateurs, les enseignants sont les plus cités.
Près de 60% des jeunes étudiantes harcelées confirment que leur harceleur est un enseignant. La situation est grave et délicate. Dénoncer est la solution primaire et primordiale. Mettre des mécanismes d'application et surtout de protection de la victime et des témoins est impératif.


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