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Quand Ouyahia chauffe la salle
Vu à la télé
Publié dans El Watan le 22 - 02 - 2018

On a rarement vu ça. Ouyahia qui chauffe la salle pour répondre à ses détracteurs. Une pratique «d'émeutier» de salon qu'on ne lui connaissait pas. C'est dire s'il avait été mis mal à l'aise ce jour où son parti célébrait, à Biskra, l'anniversaire de sa création. Fortement conspué pendant qu'il faisait son discours, au point de l'interrompre à plusieurs reprises, le patron du RND semblait complètement déstabilisé.
On le sentait troublé, et ne sachant visiblement pas comment réagir pour ne pas perdre totalement son sang-froid. C'est donc instinctivement qu'il répliqua avec des accents de colère dans la voix difficilement contenus «Vous êtes des agitateurs ! Des agitateurs ! Des agitateurs !...», lança-t-il à l'adresse de ceux qui, confondus dans le meeting, n'arrêtaient pas de le huer, mais aussi en direction de ses militants les incitant à faire du bruit pour étouffer les clameurs discordantes.
De toute évidence, cette séquence qui a été enregistrée sur vidéo et mise sur le web ne relève pas de la simple anecdote. Elle traduit la terrible gêne qui affecte nos dirigeants lorsqu'ils sont confrontés à des expressions politiques et sociales qui n'adhèrent pas à leurs discours. Et ces expressions arrivent aujourd'hui à l'intérieur même des institutions de l'Etat et des partis du gouvernement où tout est pourtant bien ordonné, réglementé, formaté…
On peut se poser alors la question de savoir qui sont ces «trublions» qui ont osé perturber l'événement dans le but de lui donner une autre connotation et dont Ouyahia a voulu minimiser l'impact médiatique ? Avons-nous affaire à des militants qui se seraient crus en droit de s'élever contre une politique démagogique qui n'a que trop duré et donc de saisir l'opportunité pour la dénoncer publiquement avec toutes les conséquences que cela implique sur leur carrière. Ou à des éléments étrangers au parti, envoyés spécialement pour créer le désordre avec comme finalité d'atteindre l'image de celui qui porte les deux casquettes.
Si la première hypothèse peut paraître plausible, elle dénote qu'au sein du parti le plus velléitaire du régime, tout n'est pas parfaitement lisse. Il y aurait comme un malaise profond qui pour le moment est contenu intra muros mais qui, dans la ville aux oasis merveilleuses, a donné l'impression de sortir de son lit si on peut se permettre cette expression.
En d'autres termes, si la vitrine du RND reste encore clinquante, à l'intérieur de la maison l'harmonie commence à se fissurer comme l'ont laissé apparaître les voix qui voulaient contredire le secrétaire général du parti. La seconde probabilité n'est, elle aussi, pas à écarter à condition que le parti s'exprime sur cette affaire en communiquant l'identité de ces présumés agitateurs qui ont tellement pesé sur la réunion. Comment donc ces derniers se sont-ils retrouvés dans une enceinte ouverte aux seuls militants, et si c'est le cas, qui les a infiltrés pour remplir une mission aussi singulière ? Même si on ne connaîtra pas la main qui les aurait manipulés, on suppose que le but recherché est de discréditer autant que faire se peut le Premier ministre dont la popularité est déjà au plus bas.
Ouyahia serait-il dans cette optique en disgrâce alors qu'il y a peu il paraissait pour le clan présidentiel comme étant l'homme de la situation capable de baliser le terrain de la prochaine présidentielle et de résister à toutes les tempêtes ? Bouteflika a-t-il lâché ce précieux collaborateur rôdé pour mener, sans le moindre scrupule, les tâches les plus rebutantes ?
A en croire certaines indiscrétions en provenance du Palais, il semblerait que le patron du RND n'a plus la cote qu'il avait, et que si le «cabinet noir» a entrepris de ternir son image, c'est que son avenir politique n'est pas aussi serein que ses soutiens voudraient le faire admettre malgré les turbulences sociales qui agitent le pays. A ce propos, d'aucuns pourraient dire que ce n'est que devant le feu de la contradiction et de l'opposition constructive que nos dirigeants s'efforcent de sortir de leur carapace lénifiante pour distiller certaines vérités qui sont devenues pour les citoyens des secrets de Polichinelle.
On assiste en effet à des aveux discrets de la part de certains ministres sur la réalité aujourd'hui de leurs secteurs qui tranche superbement avec celle qui était alignée jusque-là. Tenus pourtant à la règle de la solidarité qui dicte de se conformer à un langage uniforme pour ne pas mettre l'Exécutif dans l'embarras quelles que soient les difficultés qu'il affronte, ces ministres, face à la flagrance des résultats ou des situations devenues par trop incohérentes, prennent sur eux de ne plus s'adonner à l'art de la dissimulation quand les circonstances l'exigent. Ils prennent surtout le risque de se faire désavouer par leur chef, ce qui est devenu depuis quelque temps une pratique courante au niveau du gouvernement.
Combien de ministres ont été rappelés à l'ordre pour avoir annoncé des mesures qui ne semblaient pas correspondre avec les capacités d'intervention de l'Etat et que le Premier ministre a vite fait de rectifier ? La dernière en date a été celle concernant l'arrêt des subventions de certains produits de consommation comme le carburant, par exemple, et qu'Ouyahia s'est empressé de démentir pour dire que l'Etat ne se désengage pas d'une responsabilité aussi lourde. Qui croire dans cet imbroglio gouvernemental où le chef ne semble pas avoir de prise sur son équipe ? Pourtant, si on voit ça de plus près, Ouyahia en personne, toujours lors du meeting de Biskra, n'a pas pu lui aussi échapper à la tension populaire en faisant une confidence qui a fait tilt : «Oui, on a gaspillé !» a-t-il lâché devant des militants qui ne s'attendaient sûrement pas à un aveu aussi direct.
Le Premier ministre parlait de la gouvernance, et en se référant au gaspillage des ressources financières dont a disposé l'Algérie de ses recettes pétrolières, il confirme que cette gouvernance a été défaillante, sinon pourquoi recourir à ce terme qui est très explicite ? C'est sous pression que le Premier ministre a été amené à s'expliquer sur les mille milliards de dollars que notre pays a engrangés sous l'ère de Bouteflika. Il ne dira pas comment cet argent a été exploité, mais avoue qu'il y a eu gaspillage.
De quel ordre de grandeur ? On ne le saura pas… Ce qui est sûr, c'est que nos dirigeants peuvent commettre la pire des infamies sur les deniers publics, ils ont toujours cette certitude d'être protégés par l'impunité. La preuve, il y a reconnaissance de gaspillage, et alors ?


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