Si la neige et les fortes averses s'abattent sur les régions du Nord en ce début de saison printanière, à Béchar, la pluviométrie semble avoir déserté le Sud-Ouest depuis bientôt deux ans, provoquant l'inquiétude des populations. La préoccupation se renforce au fur et à mesure de la persistance de la sécheresse. L'eau potable, élément vital, se raréfie à Béchar. Dans cette wilaya, ce précieux liquide provient exclusivement du barrage de Djord Ettorba, qui alimente la ville de Béchar (200 000 habitants). L'ouvrage hydrique a atteint, ces jours-ci, moins de 55 millions de m3, avec une capacité globale d'emmagasinage de 350 millions de m3. L'envasement de l'ouvrage réduit encore cette capacité. Un niveau jusqu'ici jamais enregistré. Il faut dire que les visiteurs, au siège de l'hydraulique, avant-hier, n'avaient pas le cœur à s'intéresser, et encore moins à interroger les agents de cet organisme public, sur l'utilité des instruments et équipements modernes exposés au public, comme ceux relatifs au débit, à la détection des fuites, de pression, de détection de canalisations souterraines, de corrélateurs acoustiques, traceurs de conduite et instruments géo-radar détecteurs de fuites illicites, etc. Leur principal souci était ailleurs et se focalisait en particulier sur le problème de la disponibilité de l'eau potable et sa distribution aux foyers à l'approche des grandes chaleurs. Interrogés sur de probables mesures de restriction en matière d'alimentation en eau potable aux foyers si la sécheresse persistait, les responsables du secteur de l'hydraulique ont souligné que cette perspective n'est pas à écarter après le mois d'avril, si, d'ici là, la pluviométrie n'est pas au rendez-vous et que la situation hydrique de la wilaya demeure inchangée. Pour l'heure, trois puits de forage, mis en exploitation à partir des ksour du Nord (40 km de Béchar), viennent en appoint renforcer les capacités en eau en provenance du barrage de Djorf-Ettorba. Mais le problème crucial reste entier et toujours posé: quelle stratégie à envisager pour mettre la région du Sud-Ouest à l'abri des besoins hydriques sans cesse croissants ?