« Nous n'avons pas confiance en nos élus, nous sollicitons l'intervention pure et simple du premier responsable de la wilaya. Nous souhaitons qu'il vienne ici pour constater la situation catastrophique de notre quartier. S'il vous plait, lancez pour nous ce message », nous a dit, ce lundi, un habitant de la Cité Sidi Kadda Belmokhtar, dépendante de la commune de Mohammadia, à 43 km du chef-lieu de la wilaya de Mascara. En effet, à l'intérieur de cette cité, la première chose qui attire l'attention est l'odeur nauséabonde des eaux usées débordées du réseau d'assainissement qui connaît, bien sur, une véritable dégradation. Un habitant, résidant au rez-de-chaussée d'un immeuble, n'a pas hésité à nous montrer ce qu'il endure ! Un autre, résidant depuis 1975 dans la cité des 100 logements, communément appelée « Titanic », explique que les habitants de la Cité sont menacés des maladies à transmission hydriques (MTH) à cause du phénomène de débordement des eaux usées. « La santé des habitants est menacée, il faut goûter l'eau des robinets pour connaître la qualité des eaux destinées à la consommation », dira notre interlocuteur. Selon un autre citoyen, la qualité des eaux des robinets oblige les habitants de ce quartier et même ceux du quartier Kaddour Belkaïm (El Guerraba) d'acquérir cette matière vitale auprès des colporteurs, contre 25 DA la jerricane de 20 litres. La saleté et la dégradation de l'environnement ont transformé cette Cité en un bidonville. En effet, le dos de cette Cité où l'Oued Habra coule, s'est transformé en une véritable décharge publique qui reçoit régulièrement la visite des sangliers dès la tombée de la nuit. « Les sangliers se transforment en animaux domestiques. Sans oublier les rats ! », dira un jeune. Concernant la dégradation de deux blocs sur les six que compte ladite Cité, les habitants n'ont pas hésité de solliciter les services du centre technique de contrôle (CTC) pour signaler les véritables dangers qui menacent la vie des citoyens. Pour l'ensemble des quartiers, à savoir Sidi Kadda et El Guerraba, les habitants qui n'ont pas hésité de critiquer leurs élus, sollicitent le wali de Mascara pour intervenir par l'inscription d'opérations d'aménagement et de réhabilitation afin d'améliorer le cadre de vie des citoyens. « Il faut qu'ils renouvellent le réseau d'assainissement et celui de l'alimentation en eau potable (AEP), c'est notre santé qui est en danger », nous dira B. M, âgé de 63 ans. Les habitants réclament aussi la réalisation d'une sûreté urbaine pour freiner le phénomène de la délinquance qui ravage les lieux.
