Dans un recensement réalisé par la commission de recensement des logements sociaux (CRLS), relevant de la wilaya d'Oran, 20 000 logements sociaux attribués sont inoccupés ou sous loués, apprend-on de sources crédibles proches de cette commission. Ce sont 19 497 logements sociaux qui ont été attribués entre 2004 et fin 2006, dans le cadre du programme de la résorption de l'habitat précaire (RHP), qui se trouvent aujourd'hui dévoyés de leur destination sociale en matière de relogement décent. « C'est un chiffre qui a été malheureusement relevé par la commission de recensement des logements sociaux, laquelle s'active à mettre en pratique les directives émanant du ministère de tutelle en terme de relogement », note avec amertume un responsable de la CRLS. Mais, aussi paradoxal que cela paraisse, des localités dont les besoins en logements sociaux figurent en bonne place dans la perspective nationale, entrant dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, achoppent sur un simple problème technique d‘attribution de logements. Débusquer les faussaires Dans ce contexte, la daïra de Bir El Djir (150 000 habitants) enregistre un chiffre record de logements sociaux attribués inoccupés. En effet, la commission de recensement des logements sociaux y a enregistré 6 200 logements inoccupés ou sous loués, soit un taux de 35%. « C'est une situation inquiétante qui risque de provoquer le courroux des personnes qui sont réellement dans le besoin, dont certaines attendent depuis 15 ou 20 ans », affirme pour sa part un membre de la commission de recensement des logements sociaux (CRLS). Cet état de fait n'est pas endogène à la seule localité de Bir El Djir où des protestations de citoyens mécontents ont eu lieu. Dans les communes balnéaires de Bousfer et de Aïn El Turck, les statistiques de la CRLS ont recensé un taux d'inoccupation des logements sociaux de 32% et 25%. « Des logements sociaux attribués à Aïn El Turck bénéficient directement à des personnes étrangères à la ville, c'est-à-dire non résidentes. On ne les voit que durant la période estivale, la plupart du temps, leurs logements sont inoccupés ou sous loués », avoue un membre d'une association à caractère culturel de cette localité de la corniche oranaise. A Oran, le « phénomène » est également perceptible au niveau des nouvelles zones urbaines d'habitation (NZUH) où 5 800 logements sociaux inoccupés ont été recensés. Dans la commune de Sidi Chahmi, 3 200 logements sociaux inoccupés ont été enregistrés par la commission qui s'attelle à débusquer les bénéficiaires de complaisance.