A Annaba, les partis politiques n'étant plus en odeur de sainteté auprès de l'opinion publique, les listes indépendantes pour les prochaines législatives attirent grand monde. Tous les analystes en conviennent. Plusieurs candidats militants d'un parti ou autre envisagent cette solution. C'est le cas de Aïssa Menadi, l'actuel secrétaire général de la plateforme syndicale UGTA de Sidi Amar, du syndicat de la société Mittal Steel et président du club sportif amateur USM Annaba. Sa popularité est au plus haut niveau. « Je ne me suis pas encore décidé. Mais si jamais je devais me porter candidat, c'est en indépendant que je me présenterais », avait-il affirmé. Ce qui n'empêche pas les partis politiques de se préparer activement. Dans les locaux du FLN, Islah, PT et RND Annaba, les décombres de la précédente aventure, sur lesquels se sont entassés d'anciens et nouveaux dissidents, ont envahi le paysage. Ils ont modifié en profondeur la donne politique locale non pas pour le meilleur, mais pour le pire. Les électeurs, rendus sceptiques par l'incapacité de l'Assemblée populaire de wilaya et celles communales de résoudre leurs problèmes, défendent beaucoup plus leurs intérêts que leurs idées. Localement, les niveaux de responsabilité se sont multipliés sans pour autant qu'il y ait une décentralisation du pouvoir de décision. L'administration de wilaya reste le centre essentiel du pouvoir. L'exécutif conserve des marges de manœuvre conférant au monopole face à des élus jouant le rôle de chambre d'enregistrement. Il n' y a pas de contre-pouvoir. Les représentants locaux élus à l'Assemblée nationale populaire et ceux du Sénat n'ont jamais levé le petit doigt pour intervenir et défendre auprès du gouvernement tel ou tel autre projet socioéconomique à réaliser ou à réhabiliter dans la wilaya. Le FLN est mort vivant. La désignation de Mohamed Salah Zitouni, l'élection de ce dernier au Sénat et, malgré son incompétence notoire à Annaba, sa nomination à la tête de la commission juridique de l'APN l'ont achevé localement. A Islah, l'on ne compte plus les coups bas et les culs hauts des cadres et militants de ce parti. Aux précédentes élections locales, Islah avait fait trembler les urnes et les certitudes. Au RND, les opportunistes de l'UGTA en nombre et les ferrailleurs s'agrippent à leur part du festin, se disputent les miettes, découragent les nouveaux convives. A la représentation locale du parti de Ahmed Ouyahia, chacun croit qu'il peut jouer au plus malin. Et si le FFS n'est plus, localement s'entend, représentatif de la population, le RCD est toujours en hibernation malgré les nombreuses éclaircies.
