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Sidi Lakhdar, entre le sable et le dénuement
Environnement et développement local
Publié dans El Watan le 14 - 03 - 2007

Avec l'ouverture d'une carrière de sable, la commune côtière de Sidi Lakhdar avait de sérieuses ambitions pour devenir une agglomération prospère. Mais, cette manne qui n'aura pas beaucoup profité à la ville et à sa région sera appelée dans les prochains mois à disparaître.
La raison tient au fait que ce type de sable ne sera plus admis à l'exploitation à partir du 1er septembre 2007. En effet, suite à un arrêté publié en août 2005, le ministère de l'Habitat et de la Construction interdit l'usage du sable prélevé sur la bande côtière ou dans les lits des oueds. A l'origine, cette interdiction faisait suite à la promulgation de la loi sur la protection du littoral, édictée par le département en charge de l'environnement et de l'aménagement du territoire, que dirige Chérif Rahmani. Il y eut par la suite l'entrée en scène du ministère de l'Hydraulique qui appellera à la cessation de l'exploitation intensive et désordonnée du sable alluvionnaire. Dans la région d'Alger et de Tizi Ouzou, l'absence de sable de carrière et la rareté du sable fossile avaient provoqué un afflux considérable d'entrepreneurs prédateurs qui se rabattront sans vergogne sur les rivières dont ils racleront sans relâche le moindre dépôt alluvionnaire. Mettant à nu la roche ou les berges, ce qui aura pour première conséquence de réduire considérablement la régulation et surtout l'infiltration des eaux de surface, réduisant de manière drastique l'alimentation et le renouvellement des nappes phréatiques. Des mesures qui ne laisseront pas insensible le département de la construction et de l'urbanisme qui édictera de nouvelles mesures en vue de protéger les sablières du littoral ainsi que l'ensemble des dépôts alluvionnaires de tous les oueds du pays. Mais, avant de prendre une mesure aussi drastique, le ministère prendra soins de faire appel à ses bureaux d'études, dont les chercheurs s'étaient déjà penchés sur la question depuis plus d'une décennie.
Un sable très recherché
Si bien que lorsque la question de la substitution du sable noble sera abordée, la réponse ne se fera pas attendre. Pour les responsables du secteur, il fallait à tout pris s'engager solidairement avec les département de l'environnement et des ressources en eaux afin de mettre fin au gaspillage de cette ressource. C'est ainsi que la décision de procéder à l'arrêt de l'exploitation des anciennes sablières et des alluvions de rivière sera prise, en tenant compte du fait que le sable de concassage, produit jusqu'à présent de manière fortuite par les carrières d'agrégats, s'avèrera un excellent palliatif. Car, sur un total d'environ 1 000 carrières à l'échelle nationale, il apparaîtra que plus de 75% ont la capacité de produire un sable de qualité. Alors que la plupart des régions du pays possèdent plusieurs sites susceptibles de couvrir la totalité des besoins en ce matériau, il se trouve que sur toute l'étendue de la wilaya de Mostaganem, il n'existe pas la moindre carrière susceptible de combler ne serait- ce qu'une infime partie des besoins. A tel point que dans exactement 6 mois, la région à forte production de sable, la wilaya de Mostaganem, sera contrainte de ramener la totalité de ses besoins à partir des wilaya limitrophes, voire de l'extrême Est du pays où se rencontre la majorité des carrières. Dire qu'il y a à peine une année, ce n'était pas moins de 250 camions qui quittaient quotidiennement le petit Douar de Ouled Si Larbi, à destination non seulement de l'Oranie mais également de l'Algérois et de la Kabylie. Ce sable, d'une extrême homogénéité et au grain très prisé par les bâtisseurs, était très recherché par les entrepreneurs qui le déplaçaient sur plusieurs centaines de kilomètres.
La fin d'un mauvais rêve
La région, ayant une vocation agricole avérée, aurait pu tirer un substantiel revenu de ses énormes réserves en sable. C'est à l'initiative de Kadi Miloud, alors président de l'APC, que la mairie de Sidi Lakhdar créera une SARL dont elle sera l'unique actionnaire. Alors qu'auparavant, les recettes étaient versées à la recette municipale, le passage au statut de SARL allait en principe permettre à la commune d'engranger la quasi-totalité des revenus qui s'élevaient quotidiennement entre 1 et 2 millions de Da. Mais, l'opulence ne sera pas au rendez-vous ; la tutelle arguant d'un prêt de 7 milliards, fera valoir son droit de préemption pour verser dans ses caisses la quasi-totalité des recettes. Ce qui n'aura pas été du goût du maire de l'époque qui fera savoir que l'argent de la commune devrait prioritairement servir au développement de la localité. Devant cette défiance caractérisée, Kadi Miloud sera purement et simplement évincé et remplacé au pied levé par un jeune et inexpérimenté adjoint. Ni le coordinateur local du parti, ni Ahmed Ouyahia, le secrétaire général - à l'époque il était chef du gouvernement- ne feront le moindre geste pour réhabiliter ce membre du conseil national du RND. Depuis cet épisode, la commune de Sidi Lakhdar rentrera dans les rangs. Les recettes qui se chiffrent annuellement en milliards, ne profiteront pas à la population. Excédés par le comportement irresponsable et dépravé de certains camionneurs, les 1 200 habitants du douar Ouled Si Larbi, qui abrite la carrière de sable la plus importante de l'ouest algérien, finiront par faire éclater leur colère. L'exploitation 24/24 n'aura entraîné pour les habitants que poussières et disgrâce. En effet, le douar était quotidiennement soumis au passage de plus de 250 camions, sans que cette activité apporte le moindre réconfort à ses habitants, si ce n'est le bruit incessant des moteurs et les énormes nuages de poussières que leur cortège soulevait à longueur d'année. Les habitants qui se sont révoltés auront également réclamé l'adduction de l'AEP dont les canalisations en place depuis une décennie restaient désespérément à sec. Qu'adviendra-t-il de cette commune dont l'adjudication du marché hebdomadaire et des plages ne rapportent guère plus d'un milliard de Cts ? Construit à grands frais et contre l'avis des experts nationaux et internationaux, un port de pêche est en train de disparaître sous les sables mouvants qu'une dune déterminée alimente sans discontinuer. Toute la population de la commune de Sidi Lakhdar est dans l'expectative. A seulement 6 mois de la fermeture de la carrière de sable, personne ne croit plus au moindre décollage économique. Avec l'envasement irréversible du tout nouveau port, tout le monde prend conscience que l'épisode de l'opulence est déjà loin derrière. Dans cette paisible localité qui enregistre le plus fort taux de chômage de la wilaya et qui subit de plein fouet l'exode rural, le souvenir de ces imposants camions bruyants et poussiéreux hantera pendant longtemps les esprits. Le miracle d'un développement durable s'envole comme un mauvais songe. Resteront les traumatismes causés au paysage et aux hommes par une exploitation effrénée d'une ressource éphémère.


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