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Le grand dilemme
Europe-Turquie
Publié dans El Watan le 21 - 10 - 2004

Le débat qui a lieu actuellement dans les milieux politiques et au sein des sociétés civiles européennes sur une adhésion, toujours éventuelle, de la Turquie à l'Union européenne est-il en train d'exhumer les stigmates de l'histoire passionnée et passionnelle des relations entre l'Orient et l'Occident ? Même si la Turquie se défend d'être sur le plan géographique un pays oriental, elle ne l'est pas moins dans l'esprit et la culture européens.
La « Porte sublime » ne faisait-elle pas référence à ce centre de rayonnement politique, culturel et surtout de puissance dominante, puissance acquise, justement, par sa défense de ce Moyen-Orient au temps des Croisades ? Les armées de mamelouks turques n'ont-elles pas empêché le roi anglais Richard Cœur de lion de prendre Jérusalem en 1192 ? Un siècle plus tard, en 1291, le sultan turc Khalil, fils de Qalaoum, prend la plupart des grandes villes de ce qui sera plus tard le « Croissant fertile », dont Tripoli, Acre et Antioche, mettant fin à deux siècles de présence chrétienne des Francs au Moyen-Orient. Et depuis, l'empire ottoman imposa son mode de vie, de penser et de prier jusque dans la région des Balkans, dénommée par les Européens à ce jour : Europe orientale. Plus près de nous, en 1916-1922, en pleine Première Guerre mondiale, l'empire ottoman, « malade », est dépecé par les Alliés, notamment la France et l'Angleterre qui vont s'installer au Moyen-Orient, où leurs rivalités se poursuivent à ce jour. Les Américains, qui sont entrés dans la guerre au moment du partage de l'empire ottoman, s'ils avaient à l'époque limité les appétits des Européens au nom de la liberté des peuples, n'ont pas négligé les leurs, qu'ils défendent aujourd'hui encore apparemment, face justement à ces mêmes pays européens. L'Irak et la Palestine en témoignent C'est pourquoi le débat autour de l'adhésion de la Turquie à la famille européenne fait ressurgir chez une bonne majorité des politiques européens, au-delà des arguments économiques, géographiques, politiques ou culturels, une peur enfouie dans l'inconscient de l'histoire des peuples européens. « Les Turcs ne sont pas européens », disent les partisans du non ; « nous aurons le problème kurde », ajoutent leur soutien ; « ils sont d'abord musulmans », renchérissent d'autres encore. Voilà l'histoire qui revient au galop, mettant à jour les antagonismes culturels, voire civilisationnels, qui ont produit les affrontements et les guerres de Croisades entre l'Orient et l'Occident, parce qu'au lieu de s'accepter et de fusionner, les deux « civilisations » se sont affrontées dans de longues guerres pour le leadership et la domination.
UNE IDÉE DE PAIX D'ABORD
C'est pourquoi, le débat politique pour l'adhésion de la Turquie à l'Union devrait tendre à expliquer, à l'heure de la mondialisation et du village planétaire, que l'affrontement civilisationnel est une histoire du passé des peuples d'Europe et d'ailleurs et que l'heure est à la rencontre et la réconciliation des civilisations, seuls garants d'une paix en Europe et ailleurs. Les responsables politiques turcs ainsi que leur population le savent aussi. Que ce soit en Europe ou en Turquie, les sondages d'opinion le prouvent aisément. Depuis 1963, date du premier accord douanier avec la Turquie qui ouvrait la voie à des négociations futures pour l'adhésion de ce pays à l'Union, les échéances sont reportées d'année en année avec à chaque report, de nouvelles conditions. Entre temps, des pays moins aptes économiquement à l'entrée dans l'Union, comme le Portugal, l'Espagne au moment de leur adhésion ou récemment la Slovénie, les pays baltes et bientôt la Roumanie et la Bulgarie... ont rejoit et rejoindront la « famille européenne ». Par-delà les critères économiques et politiques, les pères fondateurs de l'Union européenne visaient la stabilité et la paix pour le continent source de richesses et de confort et non l'inverse. S'il reste à la Turquie d'aujourd'hui de prouver plus de respect et de promotion des droits de l'homme ou de réduire ses déficit publics, il reste à l'Europe d'exorciser ses peurs anciennes (historiques ?) liées à l'Orient et ce qu'il véhicule comme valeurs civilisationnelles. La rencontre des civilisations donne plus de richesses à l'humanité que leurs affrontements. Loin dans l'Histoire commune de l'Orient et de l'Occident, Alexandre le Grand, le Macédonien, avait rêvé de les unir, et plus tard Antoine le Romain avec Cléopâtre l'Egyptienne voulaient réaliser la fusion Orient-Occident. Sans doute, Robert Schuman, Paul-Henri Spaak et tous ceux qui ont été à l'origine de la naissance de « l'Union » voilà près d'un demi-siècle, voulaient quelque part exhumer à leur manière l'histoire mouvementée de l'Orient et de l'Occident pour prolonger le rêve d'Alexandre le Grand : la paix et la prospérité économique et culturelle. La Turquie, aux portes de l'Occident et de l'Orient, peut être ce lien et non un mur entre les deux.


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