Le voyageur tenté d'improviser une halte à El Bayadh ou celui contraint, par l'obscurité naissante, de chercher refuge dans une chambre d'hôtel, ne seront plus, désormais, logés à la même enseigne depuis que ce genre d'établissements, qui se comptent déjà sur les doigts d'une seule main, a assisté au passage de la commission chargée de l'assainissement de cette activité. Mis en demeure, lors d'un précèdent contrôle, pour se mettre au diapason des exigences de la profession, dans le respect des termes de la loi 98/1, les gérants de ces commerces, qui tiennent plus de bouges peu recommandables que de lieux d'une confortable farniente, ont été invités à améliorer le standing plus très reluisant des locaux qui abritent leurs fonds et à rénover les bâtisses décrépies depuis des lustres, sous peine de devoir mettre la clé sous le paillasson. Surtout que ces derniers temps, enhardis par les délais élastiques dans l'apparition des brigades d'inspection et le peu de torts qu'ils risquent de se voir infliger, des réduits aménagés par des marchands du sommeil improvisés, ont poussé comme des champignons à travers la ville, investissant un créneau devenu soudain très lucratif, à l'écart des obligations d'imposition. L'intérêt subit de la direction du Tourisme qui s'est attelée à remettre de l'ordre dans le secteur en faisant appel à des agents de la santé et de la protection civile pour opérer des descentes dans ces fourmilières, aura l'effet dissuasif escompté, puisque l'on assistera à des fermetures aussi discrètes que spontanées de la plupart des salles-dortoirs et des ouverture de chantiers dans la précipitation pour ceux qui ont pignon sur rue. L'ultimatum ayant expiré, la commission effectue un ultime passage pour juger de la conformité des modifications entreprises et dut, malgré tout, se résoudre à sévir face à de piètres conditions d'hygiène et la persistance des carences relevées. L'établissement « Le Ksel » qui paraissait, de prime abord, le mieux placé pour se sortir de l'épreuve sans trop y laisser de plumes, grâce au cadre sur lequel avait été édifié le bâtiment, écopera, contre toute attente, de la sanction la plus sévère, en étant condamné à la fermeture. Ceux dénommés « Les Hauts Plateaux », et « El Wiam » seront rétrogradés à la catégorie inférieure d'hôtels sans distinction particulière, tandis que celui de Bougtob, de l'avis des membres de la commission, ne présente d'autres atouts que celui de servir de dortoir. Il est question de trois gros investissements privés, pour lesquels le ministère du Tourisme a déjà donné son accord, au plus près des sites archéologiques de Brezina et Bouâlem et destinés à privilégier des circuits touristiques dans une région qui peut se targuer d'en receler des ressources appréciables, pour surmonter le lourd déficit qu'elle traîne en la matière. Des guides et dépliants sont en cours d'élaboration dans cette perspective, nous dira-t-on.
